Chapitre CXXXV - Domina de chaise

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Il me regarde, amusé. Je le surprends sûrement une nouvelle fois. Je suis secouée, mais je reprends vite le dessus comme souvent. Il a cette force de laisser couler les choses, cela fait du bien de voir que rien n'est catastrophique. Il me dit « Attends ! Je te montre comment je donne les coups de fouet, tu vas voir je ne le fais pas fort du tout... » Je le regarde, un peu angoissée. Il ne va pas remettre ça, quand même ! Je ne peux plus. Il me dit « Regarde ! » en installant une chaise. Et en plus, après m'avoir montré deux trois coups vers la chaise, il me dit « Tiens, tu vas essayer sur la chaise toi aussi !!! ». Moi ? Il est fou ! Ça y est ! Je vais bien arriver à me fouetter, le toucher, lui casser trois pots de fleur, atteindre un oiseau en plein vol !!! Je ne sais pas moi, mais je sens la catastrophe arriver ! Lui est confiant en mes capacités... Je ne me sens aucune tendance à devenir Domina, même d'une chaise ! Mais je vois que l'idée lui plaît, que je tente ça et ça n'engage à rien. Je me prends au jeu et je lui dis « Allez ! Je vais le faire ! ». Je prends le fouet en main. Il est léger, je bouge un peu la main, je prends note doucement de sa longueur. Je finis par me prendre totalement au jeu que Dominique me propose. Je lui conseille quand même de s'écarter un peu, et je lance mon poignet en direction de la chaise. La lanière part et passe juste à côté. Ce n'est pas si simple que ça quand même ! Je prends le temps de viser, je me concentre avec un grand sourire. J'adore ce nouveau jeu finalement ! Il le voit et m'encourage et me dit « Allez, tu vas y arriver ». Je remets un coup et la lanière atteint la chaise. Je m'éclate en le refaisant plusieurs fois. Je ne me vois pas le faire sur une personne, mais je l'amadoue, je prends confiance en lui en le manipulant. Je fais de lui un ami, avec qui j'aimerais découvrir de nouvelles choses. Dominique est ravi et me dit avec un grand sourire « Jamais tu ne le feras sur moi ! ». J'éclate de rire et lui annonce que je n'y avais pas pensé, nous rions ensemble en rangeant les affaires. Nous sommes définitivement détendus. Il va se préparer, nous avons encore le temps, je lui demande si cela ne le dérange pas de me donner un coup de main pour écrire un mail. Il me répond que non bien sûr. Je n'ai plus de souci pour écrire des mails à des clients ou autres, mais à l'administration, je sens un grand vide en moi. Lui, il a l'habitude de communiquer avec eux. J'installe l'ordinateur le temps de sa douche, je mets aussi un coup de propre sur la table en patientant tranquillement. Il arrive et s'installe à côté de moi et me demande ce que je veux leur dire, leur demander, nous en parlons. Lui, tout de suite, trouve les bonnes phrases les bons mots. Je suis totalement perdue, mais il est là me conseille et me met une jolie tape à chaque faute... Je me concentre ou je vais finir par l'épaule gauche en moins, et ce sont souvent les mêmes fautes qui reviennent ! Je le fais en finesse quand j'ai un doute, je lui dis « le verbe ?» en disant « er ? ». Il ne doit pas être dupe et j'échappe quand même à quelques tapes. Ne sait-on jamais, si les règles de grammaire et de conjugaison rentraient comme ça dans ma tête... On ne sait jamais avec moi, je suis capable du meilleur comme du pire, mais bien sûr, c'est dans le pire que je suis la meilleure ! Je suis sûre qu'un jour, j'y arriverais ! J'en fais beaucoup moins quand même, je le lui fais noter. Mince je fournis des efforts ! Il le reconnaît, mais il rajoute, tu me fais quelquefois des phrases à la noix quand même ! Elles ne veulent rien dire... J'éclate de rire en le reconnaissant, je ne me relis jamais et, quand je me relis, même mois, je ne me comprends pas quelquefois. Nous finissons ce mail dans la bonne humeur, il va être temps qu'il parte, il prend ses affaires. Il n'aime toujours pas les départs qui durent, je le sais. Nous nous retrouvons sur le parking, ses départs ne sont jamais simples pour ma part et surtout nous ne savons pas quand nous allons retrouver... Je sens bien plus ma solitude à chaque fois, mais je suis bien trop exigeante ! Il m'embrasse avec passion, je lui rends son baiser. Je profite de ses derniers moments passés à deux. Quand il part je me dis qu'il va vraiment falloir que je trouve quelqu'un dans ma vie. La voiture disparaît et je file ranger tous nos instruments de torture. Le fouet trouve sa place naturellement dans le sac, je sens que nous allons vivre de nouvelles belles aventures tous les trois.L'été se passe sans visite, je me blesse et donc il m'est impossible de le recevoir pour une de nos rencontres... Pendant l'été un petit évènement arrive dans ma vie de célibataire endurcie... Avec la bénédiction de Dominique j'accepte de passer la soirée avec un homme ! Il a des vues sur moi et il n'est pas méchant donc j'accepte. Rendez-vous est donné pour aller boire un coup dans une autre ville. Il vient me chercher. Dès les 100 premiers mètres, je comprends que nous allons à la catastrophe... Il démarre à fond de caisse avant que j'aie pu attacher ma ceinture. Je dois lui hurler de ralentir, il ne capte pas. Je vous passe les 30 bornes de détour pour atteindre la ville, je me suis sentie dans une voiture de rallye tout le long, accrochée à la portière, fermant les yeux à chaque virage. Nous arrivons entier à destination. J'ai fourni un effort, je suis en robe, lui jean et tee-shirt aux couleurs louches... Nous nous installons sur une terrasse et commandons. Il me dit « Bon alors ! Tu le quittes quand ? Tu veux une relation sérieuse ou non ? ». Je me recule dans ma chaise en me disant que la soirée va être pire que prévue... Je lui dis que s'il me brusquait comme ça, ça ne pourrait pas le faire !!! Je suis sauvée par une multitude de sms où, à chaque fois, il me dit « C'est un pote ». Et en me disant toutes les 2 phrases « Mon ex... ». Je ne me sens pas bien. En plus il a oublié ses sous dans la voiture ! il y part, je profite pour envoyer un mail à Dominique, lui racontant le goujat de la soirée. J'espère le faire rire ! Moi je ris jaune... Il revient et m'invite au resto. Il veut se mettre face à la rue, moi aussi. Il est galant, il me laisse la place. Là, une nénette arrive, sans soutien-gorge, toute fine. J'ai cru qu'il allait tomber dans les vaps... Il se tord le cou dans tous les sens pour la suivre des yeux ! Pour une fois que j'accepte une sortie, il faut que je tombe sur un gars comme ça. Le repas se fit seule, face à ma pizza. Il est parti téléphoner le temps de manger. Il est mou, avec aucune conversation. Cela me fait me rendre compte que je ne pourrais pas fréquenter un homme lambda. Un type qui emmène une personne qu'il convoite en sortie et se permet de regarder toutes celles qui passent. Je ne suis pas une actrice porno, ou une Marie couche toi là. Je rentre chez moi en me disant que le suivant devra être surtout intelligent et classe. Dominique a mis la barre très haute je ne pourrais pas le laisser pour un homme pas à la hauteur...

Eva soumise et heureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant