Chapitre XXIV - Une dernière pour la route

338 3 0
                                    


Je prends le tabouret, m'asseyant prudemment, oh mon dieu qu'elles me font mal mes fesses. Je grimace, je couine, je suis dans un sale état. C'est la première fois que cela fait si mal, je le vois s'éloigner la tête en l'air, je me demande ce qu'il cherche. J'ai le cerveau embrumé par toutes ces aventures, je ne pense

s pas avoir les idées bien claire à ce moment-là. Je profite de ce moment pour faire une pause réflexion, me demander si ça va. Oui je vais bien, enfin mentalement, physiquement je suis un peu douloureuse, enfin bien douloureuse quand même. Mentalement je suis vraiment bien, je me sens à ma place, je réalise enfin mes fantasmes inavoués. Je me demande ce que je vais pouvoir endurer, il m'a bien dit que chaque fois on monterait en gamme, vais-je pouvoir le supporter ? Je pense j'aime ça, cette sensation de ne plus avoir à penser, se me laisser totalement aller, guider, lâcher prise. Je suis dans mes pensées, je le vois s'agiter au loin, je souri. Je me dis il a dû trouver un nouveau jeu. Je me reprends encore un peu, je remets les choses en place, je vois des sangles passer par-dessus une branche, et finalement me décide à le rejoindre en douceur. Je prends le sac avec toutes les affaires. Ouille ! Même les pas sont douloureux, j'ai morflé sur ce coup-là. Je sens tout mon corps, toute vibration résonne, mes pas sont doux je fais attention à ne pas glisser sur les épines. Je n'ose pas imaginer si je tombe dessus. Il est surpris de me voir arriver, j'aurais pu encore prendre un peu de temps, on n'est pas pressés. Mais moi, j'ai toujours cette soif de découverte. Il me dit « prête pour reprendre ? » Oui bien sûr, toujours, je le veux, je suis à fond ou presque, mais le cerveau le veut ! Donc tout va bien. Il veut me mettre les bandeaux aux poignets, je les lui tends un peu tremblante. Il me les attache à l'avant l'un contre l'autre puis il passe une sangle dedans et me les remonte en dessus la tête sans ménagement. Je ne m'y attendais pas à celle-là, en général il prend un peu le temps, mais ça met du piquant, on monte en puissance. Il fait un nœud solide, je le teste un peu au cas où. Je ne suis quand même pas très fière, je suis face au chemin, un peu caché par les broussailles certes, mais quand même, je ne me dégonfle pas et j'attends la suite. Je l'entends qui farfouille dans le sac, il revient et le martinet s'abat sur mon dos, je me raidis d'un coup... Ouhaouu lui aussi est encore sensible ! Les coups résonnent de partout dans mon corps, je grogne, je geins, mais je résiste. Lui prend son temps de bien viser, les épaules, le milieu du dos, par lanières groupées, cela me fait vibrer. Je pars en avant, je m'accroche à la sangle, fort, je la tiens avec mes deux mains, puis... Un bruit de moteur, la voiture reviens, regard paniqué de ma part, envie de fuite, je recule, mince je suis attachée, je le regarde. Il voit bien ma peur je pense, et se met devant moi pour me cacher. La voiture ralentie, je lui fais par de ma peur il me dit « chut c'est moi le DOM ». Je dois me fier à lui, mais bon moi j'ai trouvé qu'il a mis du temps à venir me cacher... Je n'en rajoute pas, je ne suis pas en position de me rebeller et ce n'est pas le bon moment.

Je suis tremblante, terrifiée, tout se contracte en moi, je reste paralysée, la respiration rapide. La voiture s'éloigne doucement, je réalise le ridicule avec les fourrés et autres arbustes, avant que l'on nous voie... Il faudrait une sacrée bonne vue. Il se décale, je suis toujours pétrifiée, mes jambes tremblent, mais pourquoi je sens que je dégouline ? En fait je suis au fond de moi totalement excitée. Ma pudeur a pris le dessus au départ, mais finalement, j'ai adoré ce moment, avoir peur de me faire prendre. Je ne sais pas jusqu'à où ça va me mener cette histoire de soumission, mais j'espère loin, et puis, j'ai de plus en plus confiance en lui.

Les coups pleuvent, la branche craque sous mon poids, mon tortillement. Il alterne les coups avec toutes les lanières groupées, qui tapent fort entre les omoplates, sur les reins, les fesses... A chaque fois je suis propulsée vers l'avant. Puis les coups changent, juste du bout des lanières, ils sont terribles, ils piquent, ils brulent par dizaine, des dizaines d'aiguilles s'abattent de partout. Je sens le martinet effleurer ma peau, taper, virevolter des fois juste, je sens l'air. Il joue avec mes nerfs, avec les sensations, je ne vois pas sa tête mais je l'imagine bien amusé par mes réactions.

Eva soumise et heureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant