Chapitre CXXVIII - La morsure du serpent

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Je lui fais ressentir mes émotions et je finis par lui dire que c'est horrible. Il me sort un sourire satisfait en me disant « Et alors ? » Il me fixe, ne me quitte pas des yeux, je me fais toute petite. Il lâche tout et me dit « Allez dans le salon vite !!! ». Je file droit sans prendre mon temps. Il s'installe sur le canapé, sa position est sans équivoque, je sais ce qu'il attend de moi. Je me trompe de sens ! Je me présente du mauvais côté ! Ça commence plutôt mal ! Pourtant je le sais, comment ai-je pu louper ça ? Il me le fait remarquer « Eva ! Dans l'autre sens, c'est la main droite ! ». Je m'autoflagellerais si je pouvais... Je me remets du bon côté et m'installe sur ses genoux. Il applique tout de suite trois bonnes claques qui me font bondir. Elles résonnent à mes oreilles et dans la pièce. Il ne met pas de gants, il y va fort et moi mes doutes reviennent. Je sens tout de suite que ça ne va pas, que je ne supporte pas la douleur. Ce n'est pas possible ! Je me concentre, je ne veux pas craquer, pas de suite, pas maintenant... Il continue son œuvre, mais je ne tiens pas longtemps. Je gigote, je surréagis par rapport à ce qu'il me fait, je subis plus que ce que je n'accepte et il s'en rend compte. Il me dit « Allez debout Eva, tu n'y es pas du tout là ! ». Je me redresse. Il me dit « La séance va être courte... Que se passe-t-il ? ». Et là, ça sort. Je lui annonce que j'ai encore du mal avec certaines choses à faire dans mon boulot. Il éclate de rire et me dit « Ah bon ? Tu crois que je ne m'en rends pas compte que tu n'avances pas en ce moment ? ». Il me demande ce qui se passe. Je lui explique mes problèmes, mes angoisses. « On va trouver les solutions ensemble », telle est sa réponse ! Il me demande si ce sont des gros cailloux ou du gravier. Pour moi, c'est un gros caillou comme toujours, mais lui il dédramatise tout de suite la chose ! Nous parlons de mes petits soucis, qui ne sont pas grand-chose finalement. En parlant avec Dominique je trouve les solutions par moi-même. Nous sommes assis face à face, je porte mon collier, mais la vie de tous les jours a repris sa place face à la soumission. J'ai besoin de cette discussion pour rentrer dans la séance. Je sais que j'aurais dû le faire avant, mais ça devait sortir maintenant et pas avant. Je le regrette un peu. Mais comme Dominique connaît bien sa soumise, qui est parfois surprenante par ses réactions, il n'en tient pas compte. Nous trouvons les solutions et mon esprit se libère enfin, le poids qui était sur mes épaules s'en va, je suis mieux. Je note dans un coin dans ma tête que je dois parler des soucis avant sa venue et pas le jour J. Il me demande si je veux reprendre ou si nous arrêtons là ? Je lui dis « Ça serait dommage que nous n'essayons pas le fouet quand même ! ». Nous sommes d'accord tous les deux et nous nous dirigeons vers la cour. Il prend au passage le fouet et moi le carton. Il a les sangles dans les mains et les menottes. Il me les donne, je les mets fébrile à mes poignets. Je tremble, me demandant comment ça va se passer. Lui, toujours aussi calme, du moins en apparence, accroche la sangle à la rampe de l'escalier. Je ne parviens pas à fermer la menotte droite, je suis trop stressée. Il me donne un coup de main avec fermeté. Il me pousse vers la sangle la passe dans les menottes et me fait remonter les bras par-dessus la tête. C'est le moment ou jamais. Ou je me dégonfle maintenant ou j'assume ! Je le regarde faire le nœud. Il se tourne vers moi et me demande comment je vais. Je réponds bravement un bien, je fais ma courageuse, mais je ne suis pas super bien. Lui est sûr de lui, cela m'encourage. Il prend le carton et le place devant la tête. Il ne tient pas bien, je lui dis que je peux le tenir avec mes bras. Il ne m'écoute pas et repart dans la maison. Je me demande ce qu'il va faire. Je reste un petit moment, seule avec mes pensées, face au mur. Je l'entends bricoler... Il revient avec le carton et des attaches en plastique. Je manque d'éclater de rire en voyant le bricolage, mais je me retiens, ce n'est pas le moment de plaisanter. Il me le passe devant le visage, ça y est, je ne vois plus rien. Il serre bien le lien et c'est parfait ! Il tient parfaitement en place tout seul... Et je peux respirer facilement, je ne suis pas gênée, mais je ne vois rien et là je sens un peu la panique monter. Sa voix est calme, il me parle doucement. Il me dit que nous allons y aller doucement... Je me concentre sur sa voix rassurante, mon corps s'arrête de trembler et une première fois le fouet m'atteint, il me frôle plus exactement. Puis une deuxième fois, plus précise, plus forte. Je supporte, je sens que la douleur est supportable, différente de toutes celles que j'ai connues depuis mes débuts de soumise, mais aussi plus intense nerveusement. Je ne connais pas cette douleur, cette sensation et en plus je ne vois rien ! Les coups suivants arrivent, les uns après les autres, m'entament la peau et le moral. Il redonne des coups, je gère mes nerfs et lui gère bien l'engin. Je sens à sa voix qu'il est amusé par l'exercice et je me détends un peu plus. Les claques sont régulières, j'apprivoise doucement cette nouvelle douleur. Je m'appuie un peu sur le mur, cela m'aide à tenir. Le fouet s'enroule autour de moi, Dominique prend ses aises et je le sens. Je ne me sens pas en danger, il est prudent. Dès que c'est un peu trop fort, je tolère moins bien. La douleur est supportable, mais les nerfs sont mis à rude épreuve. Je demande à Dominique de baisser l'intensité. Il me dit que je pousse quand même un peu qu'il ne fait pas très fort. Il baisse quand-même la puissance des coups, je le remercie intérieurement. Il fait aussi claquer le fouet juste à côté de moi, sans me toucher. Je serre les fesses, m'attendant à ce que ça me claque dessus, mais non. L'effet est dévastateur, ces coups non portés sont pires que des claques. Il calcule bien ses coups et il a la maîtrise du fouet. Il est en totale contrôle de la chose. Moi, par contre, le port du carton me pèse sur les nerfs. Je me sens partir dans une crise de larme incontrôlée. Non je n'ai pas mal, pas assez pour arrêter pour cause de la douleur, mais bien pour cause de crise de nerfs. Je lui dis « Soumission ». Il s'arrête, voyant certainement mes soubresauts. Il m'enlève le carton. Je me sens soulagée, voir la lumière du jour me fait du bien, le voir lui aussi. Je me raccroche souvent à son regard quand nous faisons des choses et ne pas pouvoir regarder me perturbe totalement...

Eva soumise et heureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant