Chapitre CII Remise en cause

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Je suis bien entre ses mains, et surtout ses gants, où j'ai la sensation qu'elles ne bougent pas après chaque claque, qu'elles restent ancrées sur ma peau. Pas de petites glissades, rien, la main reste en place mais c'est aussi beaucoup plus supportable. Je me sens bien. Je sens que je vais pouvoir allez encore plus loin dans le temps et la douleur. Je me tiens comme il me demande, sur la table, tendant bien les fesses. Je regarde face à moi. Je me sens tellement bien que je me détends un peu, et il le sent, il redouble d'intensité. Il ne faudrait pas non plus que cela soit un total plaisir. Il me donne quelques claques sur le clito pour me réveiller et me tendre un peu plus. Il n'aime pas le relâchement de sa soumise, je le sens bien. Il continue son travail avec application, il est silencieux, terriblement silencieux. Je n'aime pas ça mais je me tais. Je me redresse un peu, mes seins me font mal, il ne les a pas loupés. Sa voix tonne « Remets toi à ta place ! ». Je ne lutte pas, je me remets à ma place et il redonne de la puissance dans ses claques. J'en ressens la puissance dans tout le corps, je sens mes fesses trembler. Je m'accroche à la table en me penchant encore plus, ce qui rend mes fesses encore plus accessibles. Il finit par s'arrêter et va fouiller dans le sac. Sa voix tonne « Tu as oublié la pelle à tartes ? » Hein ? Mais non ! Ce n'est pas possible, elle y était, dans le sac, hier soir quand j'ai tout sorti pour vérifier justement que tout soit bien là... Ah oui j'ai tout sorti... Et serait-elle restée sur le lit bien sagement ? J'en ai bien peur... Et je lui dis d'une toute petite voix. Il me dit « C'est quand même dommage d'oublier les cadeaux que je te fais... ». Je suis déconfite, je n'aime pas le décevoir et là je ne me suis pas loupée. J'enchaîne les erreurs en ce moment. Il me dit « Ça mérite une punition ! ». Là je ne sais pas s'il plaisante ou pas, car je ne considère pas ça comme une faute grave. Mais les opinions d'une soumise ne comptent pas beaucoup dans ces moments-là... Il prend la cravache, et viens vers moi en me regardant droit dans les yeux. Je sens qu'il ne va pas laisser passer ça. Je me tends et il fait claquer la cravache sur mes fesses. Elle est brûlante sur mes fesses, toujours enflammées par la fessée déjà appliquée. Elle me cuit. Il prend bien garde de bien retaper plusieurs fois au même endroit. Il laisse toujours la cravache après chaque coup. Je prends une nouvelle leçon de « comment donner un bon coup de cravache pour qu'il fasse bien mal », ne jamais soulever trop vite après le coup... Je sens bien le changement quand il me montre une nouvelle fois. Je sais bien que je triche quand il est loin et que nous faisons une cam. Mais comme je dis, je ne peux pas me donner des coups aussi percutants que ceux qu'il me donne ! Ce n'est tout simplement pas possible ! Il alterne avec des phases de petites claques multipliées, il varie les plaisirs. Il ne m'épargne pas mais j'en ai besoin, je sens mes nerfs qui lâchent petit à petit. J'en ai besoin et, plus il me donne des claques, plus je sens que je lâche prise. Après une bonne punition, pas la pire qu'il m'ai donnée, je pense de plus en plus que ce n'était pas une faute si grave que ça. Il me demande si je veux faire une pause. Je réponds que oui, j'ai besoin de parler et sûrement de pleurer sans retenue. Nous finissons de faire le lit et nous nous installons. Je sais que cela va faire mal, dans tous les sens du terme, entre les maux du corps et ceux de l'âme, je ne vais pas passer le meilleur moment de cette rencontre. Nous nous installons et il me dit « Alors comment vas-tu ? » Question pour la forme, il sait que j'ai du mal à encaisser et que je suis au plus bas niveau moral... Mon échec financier sur ma première opération est très dur à encaisser, elle est toujours présente en moi. Il est comme toujours direct, me disant que ce sont des choses qui arrivent, qu'il aurait préféré que cela ne se passe pas si tôt dans ma nouvelle aventure pro. Je lui ai dit qu'au moins c'est fait et que je ne me ferais plus jamais avoir et que plus jamais cela ne se reproduira et comme chaque fois il ne met pas les formes. Il me dit qu'il sait, que je ne fous plus rien depuis ce jour-là. Je le reconnais. Je n'ai plus le courage. Il me questionne « Alors on arrête tout ? Tu retournes dans ta petite vie tranquille ? C'est facile pour moi, pas besoin de faire grand-chose... » Ça me fait mal quand il me dit ça ! J'ai envie de fuir, de ne pas entendre cette réalité qui me fait peur, de plonger dans mes vieux démons, de perdre toute confiance en moi... Je lutte depuis 3 ans et ai-je vraiment envie d'arrêter là ? La vie serait peut-être bien plus simple. Plus besoin de réfléchir à de nouvelles choses, à proposer de nouvelles solutions, de faire bosser ce cerveau qui jusque-là n'était pas assez utilisé. Je me tourne, son regard me fait mal. Je lui en veux de me faire ça, je n'en ai pas besoin à cet instant précis ! Il m'enfonce et je n'en ai pas besoin ! Je ne comprends pas ! A ce moment-là, je ne sais pas pourquoi, je sais qu'il veut me bousculer, mais là c'est trop... Je pleure. Il me laisse dans mon silence. Je dois encaisser une nouvelle fois... Je dois me rendre compte que c'est pour mon bien qu'il fait ça... Ce n'est pas tout le temps facile de prendre toutes ces choses dans la tronche. Je lui en veux de ne jamais prendre des pincettes quand il est question de me dire les vérités si difficiles à entendre. Je ne lui en veux jamais quand il repousse mes limites dans la douleur, ça j'encaisse bien plus facilement. Il a des doutes parfois quand j'ai mon regard noir. Mais non, c'est à moi que j'en veux dans ces moments-là. Ça arrive beaucoup moins maintenant que je fais ça avec toute conscience que c'est pour mon plaisir. Ce qui n'était pas le cas il y a quelques mois... Au bout d'un moment je me sens ridicule et me tourne pour lui faire face. Il me demande si ça va mieux. Je réponds « Un peu » et il enchaine en me demandant si je veux continuer l'aventure. Bien sûr que je veux la continuer ! Il me dit que j'ai raison mais, que si dans 3 mois je n'ai pas avancé, il en conclura que c'est foutu. Il me remet un coup de pression je sais ce qu'il me reste à faire. Il me remonte maintenant en me disant que j'ai de l'or dans les mains et qu'il est persuadé que je suis capable d'y arriver, que j'ai une capacité incroyable, que ça serait dommage de ne pas l'utiliser. Et il me dit « J'ai envie de pisser, on va voir ce dont tu es capable... »

Note de Dominique : Cette séance a peut-être été l'une des plus difficiles que nous avons affrontées Eva et moi. Pas au niveau de la soumission, depuis longtemps je sais reconnaitre quand elle est proche de son point de rupture physique, quand ses nerfs peuvent craquer. Depuis plus d'un an maintenant, nous avons entamé la construction d'une nouvelle Eva, en tant que Femme. Cela implique des changements radicaux. Bien sûr elle a énormément évolué vis-à-vis d'elle-même, elle s'habille en Femme, elle accepte de mieux en mieux sa féminité. Elle a découvert le plaisir charnel, Bob est devenu son meilleur ami... Nous avons également démarré sa reconversion professionnelle, en réalité, nous avons démarré son activité professionnelle car, jusqu'alors, elle ne s'est jamais investie dans un travail, sérieusement. Elle a fait preuve d'une intelligence hors du commun dans la mise en place de son site, des calculs pourtant complexes pour différencier certains animaux entre eux. Elle a même réussi à me comprendre dans mes délires et les faire vivre ! Mais aujourd'hui, je sens qu'elle flanche, qu'elle a peut-être trop donné, trop vite, qu'elle a trop présumé de ses forces physiques et mentales. Le fait qu'elle ait commis une erreur dès sa première affaire, la privant de sa commission, a été très rude. Peut-être trop rude pour elle. A-t-elle la capacité d'encaisser les échecs, inévitables dans une activité professionnelle. De plus elle est seule, toute seule face à ces changements... Mon rôle est-il de la pousser toujours plus loin ? De la mener vers la réussite, au risque de la dégoûter à tout jamais d'entreprendre ? Ces questions tournent sans cesse dans ma tête mais, à chaque fois, je me raccroche à ce qu'elle a fait, à ce qu'elle a réussi ! Alors ce jour-là j'ai décidé de frapper fort. Ho pas pendant la fessée ou avec la cravache, mais dans l'expression de ce que j'attends d'elle « dans sa vie, dans son évolution ». Et cela passe par la vérité. Et la vérité c'est qu'Eva a tout bonnement abandonné ! Soit elle réagit, soit c'est la fin. La fin de son aventure professionnelle, de son évolution, et peut-être même de notre relation. Alors j'ai tout donné avec elle, la regarder et la maltraiter psychologiquement alors que je voyais qu'elle était déjà à bout. Il a fallu que je fasse fi de mon envie de la rassurer pour encore la détruire, la mettre devant son échec temporaire, la faire réagir. Elle est persuadée que je suis insensible, sans émotion et que je me réjouis quand elle est au plus bas. Elle me connait encore bien mal ! Non en réalité j'ai « investi » beaucoup en elle, en émotions, en espoirs, et je ne peux admettre qu'elle ne soit pas à la hauteur de mes attentes, de ses envies ! Alors il faut qu'elle réagisse. Va-t-elle craquer ? Va-t-elle se relever ? Au jour où j'écris ces lignes, plusieurs semaines après cette séance, je me rappelle le doute affreux qui m'habitait, sans savoir quelle en serait l'issue. Je vous laisse découvrir la suite, mais je voulais l'assurer que je n'ai jamais regretté le temps passé, les moments difficiles, les répétitions innombrables de petites choses qui ont besoin d'être répétées et que j'espère que le résultat sera à la hauteur de ce qu'elle vaut réellement, c'est-à-dire bien plus que ce qu'elle ne croit.


Eva soumise et heureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant