Chapitre 17 Partie 4

3 1 0
                                    

- Peut-être, après comme tout homme, il avait ses défauts. Il était dur à satisfaire, toujours très stricte, très dur en fait, il ne laissait jamais rien passé. Paradoxalement, je n'ai jamais vu quelqu'un en dire du mal ou lui faire des reproches, avec lui, il y avait une chose de sûre, il faisait toujours au mieux et la tribu passerait toujours avant lui. Il se fichait de ce qu'on pouvait penser de lui, il faisait juste en sorte que la tribu ait toujours un toit au-dessus de la tête et le ventre plein. Tant que ses frères étaient sauf et heureux, il l'était aussi. Il n'était pas parfait, mais c'était un homme bien, si ce n'est le meilleur des hommes. Korian et Hanate étaient ce qu'il avait de plus précieux et il était leur trésor, leur monde. Hanate était un étrange mélange de soleil et de vent, il tombait tout le temps, mais ne pleurait jamais, une seule de ses larmes suffisant à faire entrer Akesha dans une rage folle. Hanate cassait tout le temps tout, sans jamais que ce soit volontaire, il emmenait la joie partout où il passait, le bonheur semblait fleurir dans ses sourires. Ils n'étaient pas parfait, mais leur famille l'était, on ne peut pas se remettre de la perte d'une telle famille et on ne pourra jamais la remplacer.

Mélissa serra les dents, c'était pour ça que Jalai les rejetait ? Parce qu'elle avait elle aussi perdu un modèle ? Elle soupira, elle avait toujours supposé que Korian allez bien, elle s'était visiblement planté, si avant sa glaciation, il n'avait pas fait son deuil, comment pourrait-il l'avoir fait avec tant de deuil en plus ? Son besoin de les comparer à une famille n'était-il que la preuve de son besoin de recréer la sienne ? Il avait perdu son idéal, ne pouvant s'y mesurer, il ne lui restait qu'à l'imiter, tentant d'être leur grand-frère, cherchant malgré tout un peu de lui en eux. Il se sacrifierait pour eux comme son frère s'était sacrifié pour lui. Korian portait un masque faisant passer ses besoins après les leurs, il était toujours aux petits soins pour eux, le lui avait-il si bien rendu ? Elle en doutait.

Mélissa entra dans la boutique cherchant le plus gros ours en peluche qu'elle put trouver, elle le fit emballer, Korian adorerait pouvoir l'ouvrir. La peluche n'arrangerait rien, mais si elle pouvait offrir le moindre réconfort à Korian se serrait déjà bien, elle ferait plus attention à lui désormais. Korian fut plus que ravis du cadeau, il ne le lâcha pas pendant près d'une semaine et faisant son oreiller officiel.


PiliersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant