Chapitre 20 Partie 2

4 1 0
                                    


Elle découpa ne réussissant pas à retenir ses larmes, la chair "saine" tressaillait à chaque découpe, mais son gardien ne laissait rien transparaître, elle plaçait les "déchets" dans une assiette alors qu'il ne laissait échapper aucune plainte, il ne semblait pas serrer les mâchoires, l'air renfrogné semblait aussi naturel que celui de Ganesh et non lié à la douleur, même sa respiration n'avait pas de ratée. Il était impressionnant, il aurait pourtant dû hurler de douleur. Son regard ne la lâchait pas, elle ne pouvait que reconnaître la valeur du guerrier.

Une fois les découpes finies, elle observa la bouteille ne sachant pas vraiment quoi en faire, il grogna et la lui reprit en vidant la moitié sur la plaie, la potion crépita et la plaie fuma, la pièce s'emplit d'une fumée étouffante à l'odeur de chairs brûlées. Elle toussa tout comme l'enfant, retenant un haut le cœur. L'homme fini la bouteille en deux gorgées bien que son corps se rebellait visiblement en plusieurs haut le cœur. L'enfant récupéra le ciseau le faisant disparaître dans les plis de sa tunique. Une fois "l'arme" hors de sa portée, l'homme sembla s'assoupir et l'enfant le recouvrit avec douceur avec l'une de ses couvertures, il retourna ensuite se terrer dans sa couche sans la quitter du regard.

- Comment c'est dehors ?

- C'est... Tu n'es jamais, allez dehors n'est-ce pas ?

- Je... parfois, j'ai la sensation que j'ai toujours été là, on ne me laissera jamais sortir. Je ne verrai jamais ton monde, oublies ma question, la réponse ne me servira pas.

Alia montra la porte à l'enfant.

- Il dort, on peut tenter de...

- Non ! Ceux qui sont dehors sont pires, ici, on est protégés, aucun n'oserait rentrer, si on va dehors, on devient leur proie. Quand il n'est pas là, ils viennent taper à la porte et me raconter ce qu'ils veulent me faire, mais ils savent que s'il sait qu'ils sont rentré, il le leur fera payer, il ne gagnera peut-être pas, mais ils ne s'en sortiront pas indemne. Ici, on est en sécurité, mais si on va dehors, alors on n'est plus à lui.

_._._._

Ashe rejoignit Ganesh alors que ce dernier serrait les poings, il ne l'avait pas retrouvée, il n'y avait aucun doute dessus où il l'aurait déjà rappelé.

- Est-ce que tu as quelque chose ?

- NON ! RIEN PUTAIN DE RIEN !! J'ai tenté de suivre ces oiseaux de merde ! Ces connards se sont divisés en plusieurs groupes dès l'école quittée et putain, c'est PAS LE PIRE !

- GANESH !!! Respire !! Calme-toi, elle a besoin que tu gardes les idées claires pour te concentrer sur la tâche de la retrouver.

- Ouais, c'est saloperie de piafs volent au-dessus du niveau des caméras.

Ashe sentit le sol s'écrouler sous ses pieds, il se laissa quasiment tomber sur les tatamis, complètement abattu.

- Alors, on n'a aucune chance de la retrouver ?

- En gros, je tente un truc, mais je n'y crois pas, ça va être très long et c'est peut-être pas les groupes qu'il faut, on a pu pister le départ de trois groupes, un tel attroupement doit laisser une ombre, mais les caméras ont vraiment une qualité dégueulasse, j'ai un logiciel qui traque ces ombres, mais ils pourraient être déroutés par un gros nuages.

- Merci d'essayer. D'ordinaire, on les perd parce qu'ils utilisent des souterrains, les oiseaux ne le feront surement pas, on pourra peut-être trouver une entrée...

_._._._

Le gamin ne semblant plus avoir envie de parler, Alia observa leur cellule, il n'y avait qu'une issue et son adversaire dormait tout contre. Elle tenta de retirer son collier, mais une sorte de décharge électrique la plia en deux sous la douleur, à peine l'eut-elle touché, l'enfant n'en parut pas surpris.

- Dès qu'on y touche, ça fait ça.

- Si je touche le tien ?

Il haussa les épaules se blottissant un peu plus dans les couvertures comme pour se mettre hors de portée. L'adulte ne se remit en mouvement que lorsqu'on leur apporta les repas, la ration d'Alia fut partagée entre sa gamelle et celle de l'enfant, il ne lui adressa pas un regard jusqu'à la fin du repas.

- S'il lui arrive quoi que ce soit, je t'écharpes ! Surveille-la mon grand !

Après sa menace, il remit son armure, quittant la cellule, le petit s'assit sur la paillasse la fixant obstinément, il refusait désormais de lui parler. Alia s'approcha d'une sorte de tuyau de chaufferie, si elle parvenait à le dessouder, elle arriverait peut-être à sortir de là vivante, elle coula un regard à l'enfant, elle ne pourrait jamais le laisser derrière.

_._._._

Ganesh se releva en hurlant, il projeta l'écran de son PC à travers la pièce, Mélissa l'évita de peu, Ashe se précipita pour tenter de le calmer, mais il fallut Korian et Jalai pour l'immobiliser.

- Ça n'a rien donné ?

- NON !

- Ce n'est pas ta faute Ganesh, on va la trouver, on va la trouver, je te le jure !

PiliersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant