Le 27 novembre 2022, Montpellier
Je me réveille avec des baisers déposés le long de mon bras, et une main qui caresse mon ventre dénudé. Ouvrant un œil pour m'habituer à la lumière qui perce à travers les stores, je découvre Tadhg, grand sourire, toujours aussi peu vêtu qu'hier au soir, les cheveux en bataille.
Je lui offre un sourire avant de passer mes mains dans son dos pour le coller contre moi, puis le laisse m'embrasser la mâchoire, les lèvres, le nez... Et un doux désir naît dans mon bas-ventre. Un désir inhumain pour lui, pour sa peau, pour son corps, un désir que je pensais ne jamais connaître à ce point.— Tu m'autorises à commencer la journée par un très gros câlin pas habillés du tout ? demande-t-il en caressant ma joue de son pouce.
Je hoche simplement la tête et passe ma main dans son boxer, mais monsieur la retire et se dépêche de tirer sur ma culotte, dernier rempart qui couvre encore ma peau, avant de déposer sa bouche sur ma poitrine, puis mon nombril, puis mes cuisses, puis juste là. Sur mon intimité. Je me mords la lèvre inférieure et tire légèrement sur ses cheveux, me languissant déjà de découvrir cette sensation que je n'ai jamais connue.
— Tu seras le premier, avoué-je à demi-mot.
— Tu en as envie ?
J'appuie sur sa tête et écarte légèrement les cuisses pour l'inviter à m'offrir ça, il passe sa langue sur ses lèvres avant de commencer, puis change de cible pour venir titiller mon sexe. Sa langue écarte mes plis pour trouver mon point sensible, je laisse ma tête partir en arrière, contre l'oreiller, pour me laisser emporter par tout le plaisir qu'il me procure.
Une minute, puis cinq. Sa langue, puis ses doigts qui se rajoutent. Il me demande la permission pour se toucher lui-même tandis qu'il continue de me donner tout ce que je n'ai jamais ressenti avant. Nos gémissements s'élèvent dans la pièce, d'abord doucement, puis de plus en plus fort. Mes doigts resserrent ses cheveux, le bout de son sexe rencontre ma jambe.
Une minute supplémentaire. Et nos deux corps qui explosent dans une symbiose parfaite. D'abord moi, puis lui qui me rejoint quelques secondes plus tard, sans rompre le contact de sa bouche contre mon intimité. Ses draps sont souillés par nos orgasmes respectifs alors qu'il remonte vers mon visage et m'embrasse dans le cou. Je repousse sa tête quand il tente de s'emparer de ma bouche, il éclate de rire en se laissant retomber contre moi.
— À quelle heure tu dois partir ? grogne-t-il alors que je caresse lascivement son dos, presque étouffée par son poids sur moi.
— J'ai dit à Greg que je serai là pour onze heures... Mais je peux retarder un peu pour qu'on aille prendre une douche tous les deux, susurré-je près de son oreille.
Il marmonne en irlandais, contre le haut de ma poitrine, puis se dégage de mon corps et se relève avant de me tendre la main.
En tenue d'Adam et Eve, nous rejoignons la salle de bains et nous lovons dans les bras l'un de l'autre sous l'eau chaude. Sans rien faire d'autre que se regarder dans le blanc des yeux, que se répéter nos sentiments l'un pour l'autre. Un sentiment grisant, terrifiant et en même temps si beau s'empare de moi, de lui aussi je crois.
— Tu accepterais de venir habiter ici, avec Sakura ? bredouille-t-il tout en passant le savon dans mon dos.
Je me retourne vivement entre ses bras, manquant de glisser dans le bac de douche, et fronce légèrement les sourcils. Son sourire est moins sûr que précédemment, son regard plus fuyant, sa respiration plus hachée.
— Tadhg...
— Oublie. Je sais ce que tu vas dire : c'est trop tôt, Sakura a besoin d'un cadre, vous venez juste de déménager...
Je bloque son menton d'une main pour le forcer à me regarder, plutôt que le carrelage derrière mon épaule, et avance d'un pas vers lui de façon à ce que ma poitrine soit collée contre son torse.
— Habiter ensemble, pas maintenant. Mais que tu viennes passer tous les week-end chez nous, pour tisser encore plus de liens avec Sakura et que je me réveille deux fois par semaine à tes côtés, je suis d'accord.
Ses iris brillent à nouveau alors qu'il se penche pour m'embrasser, scellant ainsi le début d'une nouvelle étape à trois.
— Vous allez devenir des princesses. Petit-déjeuners au lit, soirées cinéma, matins câlins pour toi...
— Ne m'habitue pas trop, koibito, le préviens-je avant de mordre légèrement son épaule. Ma fille ne doit pas devenir une enfant pourri-gâtée par ta faute.
Il pouffe, termine de me savonner et prend le pommeau de douche pour nous rincer. Je sors la première, m'emmitoufle dans une serviette et sursaute lorsqu'il passe la sienne autour de moi, se collant contre mon dos au passage.
— Tout ce que tu veux, joli cœur. Tant que je peux continuer à avoir des réveils aussi doux que ce matin...
Je pince les lèvres et décide de poser LA question qui me les brûle depuis tout à l'heure :
— Tu vas rappeler tes parents ?
Changement total d'ambiance. Il se décolle de moi, frotte le tissu contre son corps et s'habille sans m'adresser un mot, puis sort de la pièce en laissant la porte entrouverte. Je me dépêche d'enfiler mon jean et mon pull, laisse mes cheveux humides et le rejoins à grands pas dans le salon. Avachi dans le canapé, il a allumé la télévision sur une émission de télé-réalité qu'il déteste, et ne daigne toujours pas m'accorder le moindre regard lorsque je me plante devant lui. Histoire de le dérider un peu, je m'installe sur ses genoux et passe mes mains dans sa nuque, puis dépose un baiser sur sa joue.
— Ne commence pas à me faire la gueule pour une simple question, Tadhg, murmuré-je.
Il contracte la mâchoire et pose une main sur ma taille.
— Tu les connais à peine, tu n'as aucune idée du nombre de fois où eux ne m'ont pas rappelé quand j'essayais de leur dire ce que je ressentais. Ne me fais pas la leçon.
Son accent, qu'il arrive parfaitement à gommer à l'ordinaire, ressort encore plus lorsqu'il est énervé. Si bien que je dois me retenir de rire face à son manque de crédibilité, parce que je n'ai pas envie de le renfrogner encore plus qu'il ne l'est déjà. Aussi, je me contente de poser une main sur sa joue et de l'embrasser doucement, même s'il refuse de me rendre mon baiser.
— Tu dois leur parler, koibito. Dis-leur tout ce que tu ressens, empêche-les de se défiler, et ouvre ton cœur. Fais-le pour moi, parce que je déteste te voir triste à chaque fois que tu parles d'eux. Et toi, essaie de les comprendre, laisse-les parler de ton frère autant qu'ils le veulent, et montre-leur que toi aussi, tu existes. Je suis sûre qu'ils sont fiers de toi.
Il expire longuement, passe sa main restée libre dans ses cheveux et dépose le bout de ses lèvres sur mon nez.
— Tu seras là, si j'accepte de leur laisser une chance de se rattraper ? bredouille-t-il.
— Je serai toujours là, le rassuré-je. Mais tu dois me promettre de tout faire sortir, OK ?
Il hoche la tête, soupire lorsque lorsque je lève les sourcils en le regardant dans les yeux, et finit par promettre de vive voix.
VOUS LISEZ
Et les mistrals gagnants...
RomanceLucile, vingt-quatre ans, élève seule Sakura, sa fille de quatre ans. Son "joli cerisier", comme elle aime tant l'appeler. Fort, robuste, qui peut traverser toutes les tempêtes. Seulement, parfois, les tempêtes sont trop puissantes pour un si jeune...