Chapitre 78 - Tadhg 🌶️

18 2 0
                                    

Le 17 mars 2023, Montpellier

     Les trois derniers mois sont passés à une vitesse folle. Entre mes journées qui se rallongent au CRCM, deux décès de patients et une petite hospitalisation de Sakura après sa dernière épreuve fonctionnelle respiratoire, j'ai à peine eu le temps d'appeler mes parents.
     Pourtant, nos relations n'ont jamais été aussi simples. Aussi normales. L'ombre de Ciaran ne plane plus au-dessus de ma tête, et je suis enfin libre d'être le second fils, celui qui n'a rien à voir avec le premier.
     Le mois dernier, Lucile a accepté de confier Sakura pour que l'on puisse passer une nuit ensemble pour la Saint-Valentin. Toujours pas de sexe à proprement parlé, mais une connexion entre nous qui vaut bien toute l'attente de ces derniers mois. C'est elle que je veux, pour la fin de mes jours, et je serai prêt à attendre encore dix ans si ça peut la rassurer.
     La fiancée de Camille, Julie, est enceinte. Elle nous a annoncé la nouvelle au mois de janvier, et la naissance est prévue pour juillet, deux mois après leur mariage. Je vais être parrain.
     Marc est en couple. Un miracle. Ou une mauvaise blague. Toujours est-il qu'il nous parle de Carine tous les jours depuis... OK. Une semaine.


     — Vous êtes déguisées en haricots verts ? demandé-je en riant lorsque Sakura et Lucile débarquent dans mon cabinet, tout de vert vêtues.
     Je prends la petite dans mes bras avant d'embrasser sa mère, ignore l'immense sourire de Tristan lorsqu'il passe à côté et ferme la porte derrière nous.
     — T'es sérieux ? On fait un effort pour la Saint-Patrick, et toi tu nous compares à des légumes ? s'insurge Lucile, qui a quand même un léger sourire en coin.
     Oh shit. La Saint-Patrick. J'ai oublié.
     — Désolé de te décevoir, joli cœur, mais j'ai perdu de ma culture irlandaise depuis que j'ai débarqué en France, me défends-je alors que Sakura dépose un bonnet vert sur ma tête.
     — Tu peux me dire à quoi ça sert de sortir avec un Irlandais si monsieur n'est pas capable de se souvenir du jour férié le plus important de son pays ? plaisante-t-elle en levant un doigt en l'air. Tu me déçois, monsieur Gallagher.
     Je secoue légèrement la tête et dépose Sakura sur le ballon de gymnastique, puis l'aide à ôter son pull vert, qui dévoile un débardeur, vert aussi.
     — Maman elle a dit qu'on devait mettre du vert pour te faire plaisir. T'es pas content ? demande-t-elle en triturant son doudou, un sourire aux lèvres.
     — Si, ma puce, je suis très content, la rassuré-je. Maman a juste un peu trop pris le dress-code au pied de la lettre.
     Telle une enfant, Lucile me tire la langue tandis que je passe la mienne sur mes lèvres, ce qui la fait rougir. Bordel, elle est encore plus belle qu'hier.
     — Elle a aussi dit que tatie Mathilde, elle allait venir me chercher pour que je dorme chez elle ce soir. Elle te l'a dit, à toi aussi ?
     Je fronce une seconde les sourcils et me tourne vers la concernée, qui lève une épaule avec un sourire équivoque. Je sais ce qu'elle a derrière la tête, cette maline.
     — Non, ça, je n'étais pas au courant, noté-je en commençant le massage abdominal de Sakura. Maman t'a dit d'autres secrets que je devrais savoir ?
     Lucile plaque un doigt sur sa bouche pour intimer le silence à sa fille, mais la petite demoiselle attend à peine que j'ai terminé l'exercice pour annoncer :
     — Elle a dit à tonton qu'elle t'aimait beaucoup beaucoup, et qu'elle voulait que tu sois toujours là ! Moi aussi, je veux que tu sois toujours là. Comme ça, bientôt, tu seras mon papa.
     Rebelote. Tu seras mon papa.
     Mais je suis déjà ton papa, ma puce. La semaine dernière, ta maman m'a dit qu'elle savait depuis des années que c'était moi, ta figure paternelle. Moi, qui écoute tes chagrins, qui calme tes crises de toux, qui te rassure lorsqu'elle n'a pas les mots. Tu es son papa, Tadhg. Ça m'a sauté aux yeux lorsqu'elle a voulu que tu la mettes au lit, lorsqu'elle a insisté pour faire un gâteau avec toi, lorsqu'elle me parle de toi quand tu n'es pas là. Laisse-moi encore quelques mois pour me faire à l'idée, et ma fille deviendra la tienne.
     J'essuie une larme qui menace de s'échapper du coin de mon œil, embrasse brièvement le cuir chevelu de Sakura et reprends les exercices de respiration sans répondre. Si je le fais maintenant, je ne tiendrai pas, et je la supplierai de m'appeler papa dès aujourd'hui.
     Parce que c'est tout ce que je veux depuis des mois : une famille avec Lucile et Sakura.


     — Lucile ? Est-ce que tu as aussi mis des sous-vêtements verts, sous cette jolie robe verte ? demandé-je tout en passant ma main sur son collant.
     Sakura a été déposée chez Mathilde. La porte de son appartement est verrouillée. Mon téléphone est en muet. C'est juste elle et moi, ce soir.
     Et je compte bien en profiter toute la nuit.
     — Tadhg ? Est-ce que tu crois pouvoir le vérifier par toi-même, au lieu de parler ? susurre-t-elle alors que je tente de lui enlever le collant.
     J'acquiesce, le sourire aux lèvres, et la déshabille à la vitesse de l'éclair. Mes vêtements suivent le même chemin, et nous nous retrouvons quasiment nus alors que j'explose de rire en voyant sa culotte.
     — Est-ce que c'est la tête du Grinch ? m'amusé-je en arrêtant de l'embrasser.
     — J'ai pas trouvé autre chose, se défend-elle en tirant sur mes cheveux. Et de toute façon, t'as intérêt à la faire disparaître très rapidement...
     Je la taquine encore de longues minutes, enlevant d'abord son soutien-gorge pour dévoiler sa poitrine – ronde, magnifique – et cajoler ses tétons avec ma langue. Je ne me lasserai jamais de son goût dans ma bouche. De son corps.
     Ses mains se posent sur mes fesses, mon sexe se tend dans mon boxer, je remonte mon visage vers le sien pour l'embrasser langoureusement. Jusqu'à ce que nos souffles se coupent.
     Je passe une main entre ses cuisses, titillant son clitoris tout en introduisant deux doigts en elle. Elle gémit, mord ma lèvre inférieure, soulève ses hanches pour me sentir encore plus.
     Son souffle dans mon cou lorsqu'elle jouit, la façon dont elle me regarde, ses yeux pétillants de plaisir, sa main qui passe sous l'élastique de mon boxer pour caresser ma peau, puis pour rencontrer mon érection...
     C'est trop.
     — J'ai vraiment très envie de te faire l'amour, joli cœur. Vraiment, vraiment très envie, ajouté-je lorsqu'elle commence à passer son doigt sur ma longueur.

Et les mistrals gagnants...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant