Chapitre 79 - Lucile 🌶️

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Le 17 mars 2023, Montpellier

     Sous ses caresses, j'oublie mon propre prénom. Je ne suis que sensations, plaisir et désir.
     — J'ai vraiment très envie de te faire l'amour, joli cœur. Vraiment, vraiment très envie.
     Et moi donc... Histoire de le lui faire comprendre, j'enlève ma main de son boxer, passe mes jambes autour de son bassin, pressant encore plus nos corps l'un contre l'autre. Nos sexes se rencontrent à travers les tissus qui nous séparent, mon désir ne fait que grandir, et je laisse échapper un gémissement qu'il capture de ses lèvres.
     — Préservatif ?
     Il demande ça tout en baissant ma culotte d'un seul coup. Je me retourne sur le ventre, atteins le tiroir de ma table de nuit et en sors le précieux Graal, avant de me mettre à nouveau devant lui et de dérouler le latex le long de son membre.
     — Tu es une sorcière, Lucile, plaisante-t-il lorsque j'augmente la pression de ma main sur lui.
     — Je croyais que tu voulais que je libère un peu plus mes envies ? Ça, dis-je en pointant un doigt vers son sexe, ce sont mes envies. Alors viens ici et fais-moi l'amour, Tadhg.
     Il s'esclaffe avant de me faire tomber à nouveau sur le dos, jambes écartées, prête à l'accueillir. Sa langue s'emmêle à la mienne lorsqu'il me pénètre à peine, une multitude de papillons migrant directement vers nos sexes, qui ne font bientôt plus qu'un lorsqu'il s'enfonce au fond de moi. C'est tellement bon que je pourrais mourir ici...
      Son baiser s'arrête net tandis qu'il dégage une mèche de cheveux de mon visage, le sourire aux lèvres.
     — Tu m'as mordu la langue, espèce de cannibale.
     J'éclate de rire et caresse son dos, avant de me trouver une excuse :
     — Ça fait plus de cinq ans que je n'ai pas eu de relation sexuelle, je suis un peu rouillée.
     — Moi aussi, avoue-t-il doucement.
     J'ouvre de grands yeux alors qu'il commence à bouger légèrement en moi.
     — Sérieux ?
     Il acquiesce, prend appuie sur ses avant-bras et s'arrête un instant, logé au fond de mon vagin.
     — Trois ans et demi. Moins rouillé que toi, mais faut le temps que la machine se remette en route...
     Je lui frappe l'épaule, et cette touche d'humour qu'il utilise dans ce moment qui n'appartient qu'à nous me détend. Assez pour que je ne puisse pas retenir mon petit cri de surprise lorsqu'il accélère la cadence, poussant de plus en plus loin, de plus en plus vite, toujours en gardant un rythme qui me convient : un parfait entre-deux entre une lenteur divine et une rapidité jouissive.
     Nos respirations deviennent irrégulières, nos souffles se mêlent toujours plus bruyamment, jusqu'à ce qu'il atteigne ce point précis et que j'explose autour de lui. Il me rejoint à peine quelques secondes plus tard, son visage dans mon cou, sa bouche mordillant ma peau.
     — La machine n'était pas rouillée, noté-je lorsque je reprends conscience de la réalité, Tadhg m'écrasant de tout son poids.
     Ma remarque le fait rire, et je tombe encore plus amoureuse de lui. Toujours plus fort.
     — Lucile ?
     — Mmh ?
     — Je veux que ce moment dure toute notre vie.
     Je caresse son dos encore de longues secondes, jusqu'à ce qu'il se dégage de moi et s'allonge sur le dos, m'attirant à lui. Ma tête dans le creux de son épaule, ses lèvres posées dans mes cheveux, je m'endors en un clin d'œil, pour être réveillée deux heures après.
     Et toute la nuit, nos corps se percutent, s'apprivoisent, se découvrent. Si bien qu'au petit matin, je peine à me lever et contemple le corps nu de mon amant, apaisé, qui dort avec un bras sur ses yeux. La couverture couvre à peine son sexe, aussi je me décide à rester encore dans ses bras, dans sa chaleur, avant de retourner à la réalité.

La terrible réalité.
Celle que j'ai voulu oublier cette nuit.
Celle qui me rattrape tous les jours depuis un mois et demi.
Celle que ni Tadhg, ni moi ne voulons accepter.

Dans deux ans maximum, mon joli cerisier n'aura plus aucune fleur sur ses branches.
Dans deux ans maximum, ma Sakura se sera envolée.

Et les mistrals gagnants...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant