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Je souffla en m'enfonçant dans le divan, Audrey releva la tête de son carnet de notes puis elle inspira profondément.

- Tu as l'air apaisée... dit-elle
Je me trompe ?

- Non t'as raison, j'ai bien aimée te raconter le mois de juillet. avouai-je

- Ta rupture avec Louis c'est plutôt bien passée, il avait l'air compréhensif...

- Ouais... dis-je

- Tu n'est pas du même avis ?

- Je sais pas... J'ai trouvée sa un peu bizarre qu'il réagisse comme sa alors que quelques semaines plus tôt il me disait qu'il avait des sentiments pour moi.

- Oui mais Rosalie, je ne vois pas trop de quoi tu te plains. dit-elle
Tu ne savais pas comment faire pour, en quelques sortes, te débarrasser de lui sans vraiment le faire souffrir. Il te propose une rupture à l'amiable et tu doutes sur sa sincérité, franchement je ne comprend pas trop.

Je haussa les épaules en soupirant, elle avait sûrement raison. Je devrais arrêter de trop penser à ce que Louis m'a dit mais je n'arrivais pas à me sortir sa fameuse phrase de ma tête, «Fais attention à toi Rosa, tu mérites quelqu'un de bien qui ne te fera pas souffrir.». Cette foutue phrase qui tournait en boucle dans ma tête depuis un long moment.

- J'aurais aimée que l'on parle un peu de tes cousines mais il est déjà 19h34... dit-elle en regardant sa montre
On se revoit la semaine prochaine.

- Déjà ? dis-je
Allez encore vingt minutes de plus Audrey s'il te plait...

- Non Rosalie ne recommence pas, il est déjà tard et je dois rentrer chez moi. dit-elle

Je haussa les épaules en soupirant bruyamment, je me leva du divan puis j'avança vers la porte tandis qu'elle se reprit place derrière son bureau.

- Toi au moins tu rentres chez toi. dis-je avant de franchir la porte la tête baissée

Je me retrouva dans le couloir, l'infirmière qui devait me ramener jusqu'à ma chambre n'était pas encore arrivée alors je pris place sur un siège. Ce couloir me filait vraiment le bourdon, il était interminable et puis tellement froid et stérile, un couloir d'hôpital psychiatrique quoi. Je m'enfonça dans le siège en allongeant mes jambes au milieu du couloir, je soupira puis je pencha ma tête en arrière pour pouvoir l'appuyer contre le mur. Il y a quelques mois j'aurais eu affreusement peur de rester seule dans ce couloir qui était pas mal effrayant mais maintenant j'y suis habituée et la seule sensation que je ressens lorsque je me trouve dans ce genre de couloir c'est l'indifférence. Je sursauta lorsque j'entendis quelqu'un crier, c'était une voix féminine, elle criait comme si quelqu'un venait de lui faire horriblement mal. Je me leva précipitamment de mon siège en regardant autour de moi, ce couloir, qui me rendait indifférente quelques instants plus tôt, recommençait à me faire flipper. Audrey ouvrit rapidement la porte de son bureau puis ses yeux croisèrent les miens.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tu vas bien ? me questionna t-elle en s'approchant de moi

- C'était pas moi, je sais pas d'où vient ce bruit.

Elle regarda à son tour autour d'elle, je l'imita de nouveau. D'un seul coup je vis deux infirmiers plutôt baraqués au bout du couloir, ils traînaient une jeune fille au sol à bouts de bras. Je fronça les sourcils pour voir de qui il s'agissait, je connaissais à peu près tout le monde aussi alors je pensais être capable de reconnaître cette personne. La jeune fille criait et se débattait dans tous les sens, mon souffle se coupa lorsque je reconnus le visage de Laurène sous toutes ses mèches blondes qui tombaient sur son visage.

One More Kiss // NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant