Les larmes n'avaient pas voulues couler, les sanglots ne s'étaient pas bousculés point envahir ma gorge, j'étais restée neutre. Le représentant d'Air France nous avait presque interdit de quitter la salle si nous n'avions pas remplies les formulaires qui innocentaient la totalité de la compagnie dans cette affaire mais qui accusaient la construction des avions. La salle était remplie d'un brouhaha de pleurs et de cris, je n'avais jamais vue ça. Même Marie-Ange pleurait, à chaudes larmes mais sans sanglots. Elle m'avait posé des centaines de questions sur ce qu'elle allait faire, qu'est-ce qu'elle devait faire maintenant, comment est-ce qu'elle allait annoncer ça à sa famille mais je n'avais pas pu répondre. Je ne disais pas un mot, je ne répondais pas aux questions que Marie-Ange me posait, ni à celles que que les autres personnes me posaient. Mes lèvres étaient scellées et ma gorge complètement nouée. J'avais quitté la salle une grande demi-heure après que l'annonce ait été faite, je m'étais dirigée vers la station de métro la plus proche et j'avais rejoins le 19ème pour me rendre chez Lisa. Je marchais désormais dans la rue, les bras ballants et l'esprit totalement ailleurs. Je sortis mon portable de ma poche et je remarqua que j'avais reçue plusieurs messages durant cette dernière demi-heure.
Lisa : « T'es où ?» il y a cinq minutes
Lisa : « Je m'inquiète Rosa, réponds.» il y a douze minutes
Maman : « Je suis chez Lisa depuis plus d'une heure, tu es où ma puce ?» il y a quinze minutes
Mo : « Rosa réponds stp je veux vraiment qu'on parle.» il y a vingt-trois minutes
Doums : « Tu devrais passer chez Flav' ce week-end, il organise une petite soirée... ça serait l'occas' de discuter un peu.» il y vingt-huit minutes
Sans réellement réfléchir je supprima tous les messages que j'avais reçu et je me dirigea vers mes contacts. Adèle, Émilie, Jean, Ken. J'appuya sur son nom et une photo de nous deux s'afficha, j'étais entrain de l'appeler. Comme un automatisme, je colla mon portable contre mon oreille et je m'arrêta au milieu de la rue en attendant qu'il décroche. À l'heure actuelle il devait être chez ses parents avec sa petite sœur et la fameuse Amalia qui passait sûrement les fêtes avec eux. Les quatre bip sonnèrent et la boîte vocale se mit en route, je ne savais pas à quoi je m'attendais. Peut-être que si il m'avait répondu il m'aurait réconforté, il m'aurait dit de ne pas m'inquiéter et il m'aurait souhaité de passer de bonnes fêtes. Mais non, je me retrouvais avec cette boite vocale minable qu'il n'avait même pas enregistré lui-même. Après que celle-ci m'ait indiqué de laisser un message après le bip sonore, je m'apprêtais à raccrocher mais mon système nerveux me proposa une autre option.
« Ken... c'est moi, c'est Rosa... Je t'appelle juste pour te dire qu'à l'heure actuelle, là, maintenant j'ai envie de te voir...
Je me mis à rire, nerveusement et amèrement mais à rire aux éclats.
... Tu me manques en fait, tu me manques terriblement et je sais pas quoi faire pour que tu reviennes. Là je viens de perdre mon père, il est mort, y a quelques heures environ. Je veux pas que tu te sentes obligé de me rappeler ou d'essayer de me voir à cause de ça hein, je voulais simplement te le dire, t'es la première personne au courant et...»
Mon portable décida de me lâcher donc de s'éteindre avant que je ne puisse m'enfoncer un peu plus dans le ridicule de mon message vocale.
**
J'arrivais enfin chez Lisa avec plus de trois heures de retard, il était environ 23h45. J'avais le cœur au bord des lèvres et les veines débordante d'alcool lorsque j'essaya d'ouvrir le petit portillon. Je m'étais rendue dans un pauvre bar-tabac dans le 19ème et j'avais bu, beaucoup bu. J'avança maladroitement jusqu'à la porte d'entrée et je frappa brusquement, quatre coup en m'appuyant contre l'embrasure pour ne pas chuter au sol. La porte s'ouvrit une poignée de secondes plus tard, c'était Aurélien, il fut premièrement surpris de me voir puis rassuré, du moins jusqu'à ce que j'ouvre la bouche.
VOUS LISEZ
One More Kiss // Nekfeu
FanfictionLa vie de Rosalie était plutôt simple jusqu'au jour où elle l'a rencontrée.