Le vent frais me fit frissonner soudainement alors je resserra mon manteau pour mieux me couvrir. Le bruit était assourdissant, les klaxons fusaient tandis que j'avais l'impression que les gens prenaient un malin plaisir à s'égosiller lorsqu'ils passaient devant moi. La panique n'avait toujours pas pris possession de mon corps alors je me gardais bien de prendre les cachets qu'on m'avait prescrit en cas de crise d'angoisse. Je resserra ma prise sur ma valise d'une main et saisie mon portable de l'autre, j'attendais impatiemment de recevoir le message qui allait me confirmer l'arrivée de mon chauffeur. Il arriva finalement quelques minutes plus tard, je m'installa à l'arrière de la voiture et pris un certain plaisir à admirer la vue que m'offrait Paris. Cela faisait maintenant deux ans que je n'avais pas mis un pied dans cette ville, mon lourd passé m'en avait empêché et j'avais longuement hésité avant de finalement me décider à revenir. J'avais fini ma thérapie avec Audrey depuis plus de deux ans et demi maintenant, je continuais à la voir une fois par mois depuis tout ce temps mais je me portais mieux. Elle avait d'ailleurs trouvé que mon retour sur Paris était une très bonne idée, cela allait être un bon exercice pour que je reprenne une vie « normale ». Ma vie ne sera plus jamais normale et j'en avais conscience mais j'espérais profondément que mon passé cesse de m'empêcher de profiter pleinement de ma vie. Lisa avait été beaucoup plus réticente quant à mon retour sur Paris, elle n'en voyait pas l'utilité et pensait que ce voyage allait être une énième descente aux enfers.
La raison de ma venue sur Paris était simple, ma mère me manquait terriblement. En vivant loin d'elle je m'étais rendue compte que son absence était plus que douloureuse, elle était là personne que j'aimais le plus au monde et elle était surtout le seul parent qu'il me restait. J'avais donc décidé d'aller passer un petit mois chez ma mère pour combler le vide que cet éloignement avait créé dans ma vie.Il était évident que je craignais de revoir certaines personnes, ma thérapie avait beau être finie depuis quelques temps certaines douleurs ne pouvaient pas disparaître aussi rapidement. Les filles étaient au courant de ma venue, je ne pouvais pas cacher ma venue à mes meilleures amies et je savais au fond de moi qu'elles n'ont plus ne pouvaient pas cacher ma venue aux hommes qui partageaient leur vie. Aux dernières nouvelles Adèle et Doums n'étaient plus ensemble, ils se sont séparés peu de temps après la naissance d'Ismaël. J'avais été dévastée lorsque j'avais appris la naissance de leur enfant, ne pas pouvoir être là alors que j'avais déjà raté toute la grossesse d'Adèle. Je n'avais donc jamais rencontré ce beau bébé dont je recevais beaucoup de photos, Adèle avait proposé de venir me voir avec lui pour que je le rencontre enfin quelques mois après sa naissance mais j'avais refusé en ayant peur que l'hôpital psychiatrique dans lequel je résidais effraie le bébé. Amandine et Framal avaient décidé de rester amis après une énième rupture, Océane affirmait pourtant qu'ils continuaient de se voir mais Amandine disait le contraire. L'histoire de Mo et Émilie n'avait elle non plus pas duré, ils s'étaient séparés peu de temps après mon départ à Genève. Même si Milou se tuait à affirmer le contraire je savais pertinemment que j'avais été la cause de leur rupture. D'après Océane, Mo était devenu incroyablement colérique après mon départ et n'avait pas pardonné à Émilie d'être d'accord avec l'idée de mon enfermement. Il s'était d'ailleurs beaucoup éloigné du groupe, il ne voyait plus trop les gars et avait décidé de déménager dans un coin de Paris beaucoup plus éloigné de Paris Sud où vivaient quasiment tout le monde. Seul le couple de Deen et Océane avait tenu, ils s'aimaient plus que jamais et ma meilleure amie n'avait jamais été aussi amoureuse d'un homme. Deen était le seul des gars avec qui j'entretenais toujours une relation, il était venue me voir plusieurs fois en Suisse avec Océane.
En effet je ne parlais plus aux gars, ils avaient disparu de ma vie après mon départ pour Genève. Je n'avais pas le droit aux portables lors de ma thérapie et Lisa avait tenue à garder secret le nom de l'établissement dans lequel je résidais. Je savais par Océane qu'ils avaient essayé de me retrouver et de reprendre contact avec moi mais Lisa avait toujours réussi à faire barrage. Aujourd'hui je le remerciais pour ça, je n'aurais pas pu tourner cette page sombre de ma vie si les gars avaient continué d'en faire partie. Ken ne faisait lui non plus parti de ma vie, penser à lui ne me mettait plus dans le même état qu'avant. Je ne pleurais plus, je ne lui en voulais plus non plus. Notre histoire m'a anéanti, j'ai failli perdre la vie à cause de cette histoire alors j'avais décidé de tirer un trait définitif sur ce passage de ma vie. Je n'avais connu aucun homme depuis Ken, mon esprit m'interdisait les rencontres car même si j'avais l'impression d'avancer à pas de géant depuis la fin de ma thérapie je ne me sentais pas du tout prête à fréquenter quelqu'un.
Assise à l'arrière de la voiture je pensais à Laurène. Je pensais à elle quasiment tous les jours depuis mon départ de l'hôpital. À la fin de ma thérapie Audrey avait cédé et m'avait raconté l'histoire de cette fille, j'avais été boulversé d'apprendre tout ce qu'elle avait vécu. Laurène souffrait donc d'une sorte de démence précoce en raison de certains événements qui se sont produits au cours de son enfance et de son adolescence. Audrey m'avait expliqué que son cas de démence était très prononcé, elle devait souvent changer de traitement car les doses ne suffisaient pas à la calmer. Cela m'avait beaucoup touché et j'avais eu l'impression de la laisser tomber lors de mon départ de l'hôpital, je m'en étais voulu. Alors depuis ce jour je cherche à entrer en contact avec elle mais lorsque j'ai fait part de cette envie à Audrey elle m'a répondu que Laurène avait quitté l'hôpital deux après moi et qu'elle n'avait aucune idée d'où elle avait été transféré. Mes recherches ne s'étaient pas arrêtées pour autant, j'avais persisté et en seulement quelques coups de fils j'avais réussi à retrouver sa trace, elle avait été transférée dans un nouvel hôpital en Bretagne. Toutes les demandes que j'avais faite pour lui rendre visite m'avaient été refusée, le personnel avait dû trouver ça risqué qu'une ex-pensionnaire d'un hôpital psychiatrique veuille rendre visite à une de leurs pensionnaires. J'avais finalement perdu sa trace une nouvelle fois, un nouveau transfert avait été fait et je n'avais pas pu m'y opposer alors aujourd'hui je ne savais pas où elle se trouvait.
Le chauffeur s'arrêta devant le nouvel immeuble de ma mère, elle avait déménagé lors de mon internement alors je ne savais pas à quoi m'attendre dans son nouvel appartement. Je sortis de la voiture avec ma valise à la main, le vent me fit légèrement trembler tandis que mon cœur battait fort.
Paris m'avait manqué, ma mère aussi mais je redoutais de replonger dans mon sombre passé. Tout ici me rappelait ce qui s'était passé de plus douloureux dans ma vie, les gars vivaient dans cette ville, Ken aussi.
Enfin de retour, vous devez avoir envie de me tuer et je n'ai pas d'excuses si ce n'est des problèmes personnels...
J'espère que ce chapitre vous plaira et vous éclairera un peu, la suite arrive rapidement donc j'espère vous retrouver comme avant ! La moitié d'entre vous ne doit sûrement plus être sur Wattpad mdr🤔
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One More Kiss // Nekfeu
FanfictionLa vie de Rosalie était plutôt simple jusqu'au jour où elle l'a rencontrée.