Épisode 3.8 : La Maison du Style

6 2 0
                                    

Samedi 8 Mars 2014

Leo jeta un œil aux adresses des friperies sur Internet. Le look de Stan ne l'avait que bien trop impressionné et il voulait non pas faire pareil juste pour faire pareil, mais parce qu'il sentait qu'il était désormais de son devoir de répandre la classe vestimentaire à travers le monde. De plus, ce style était plus ou moins de nouveau d'actualité, grâce au mouvement steampunk, que Leo admirait depuis déjà plus d'un an. Et ça lui donnait un look british, ce qui tombait bien étant donné ses origines, donc ça faisait déjà trois bonnes raisons pour que le garçon se sente l'envie de changer sa garde-robe... D'autant plus que celle qu'il avait actuellement était bien trop banale et il savait que son père allait secrètement apprécier ce changement. Sa mère... Il préférait garder la surprise.

Sans trop en dire, le garçon sortit de la maison, puis se dirigea place de la Victoire.

Il avait noté les adresses et pour le coup, ça n'allait pas être bien compliqué à trouver, puisque la plupart des boutiques étaient situées dans des rues que certes il n'avais jamais pris la peine d'explorer, mais qui n'étaient pas loin de la rue Sainte-Catherine.

Le première friperie contenait une foultitude de vêtements tous plus vieux les uns que les autres, mais aussi bien trop chers. Intimidé par les prix, il ressortit bredouille. Il avait l'impression de faire face à cet ignoble marché de l'occasion du jeu vidéo, avec ses tarifs excessifs pour des jeux dont parfois la valeur était artificiellement gonflée juste à cause de la série à laquelle ils appartenaient, mais appliqué à des vêtements* ! Des morceaux de tissus cousus, c'était impensable que ce soit aussi cher, surtout au vu de leur âge !

* Ce qui est encore plus débile dans cette histoire, c'est que bien trop souvent, les jeux les plus côtés sont justement ceux qui ont été produits à des centaines de milliers d'exemplaires, donc ce n'est pas non plus comme s'ils étaient introuvables... Enfin, heureusement que dans ces cas-là il y a les remasterisations et les ressorties sur les boutiques numériques.

Heureusement, les deux autres boutiques qu'il avait repéré étaient bien plus abordables. Certes, le choix était bien moins important et il se sentait comme un étranger au milieu des autres clients bien mieux habillés, mais il était bien là pour changer, donc sa présence ici était encore plus justifiable à ses yeux.

Il trouva un vieux veston à sept euros et une vieille chemise blanche qui n'avait pas perdu de son éclat pour cinq euros. Il hésita à prendre un pantalon qu'il jugeait allait bien avec le reste, puis se dit qu'il lui restait encore assez d'argent de son anniversaire et que bon, il n'était pas à un prix excessif près non plus.

Sur le chemin, il avait repéré le magasin de comics Pulps et était passé devant, quelques mètres un peu avant les deux boutiques. Ce genre de boutique était bien pire qu'une sirène à ses yeux, surtout au vu de l'étalage de statuettes qui le faisaient saliver. Oh et puis zut. Il céda à la tentation, entra dans la boutique, et en ressortit avec un comics Batman qu'un des vendeurs lui avait conseillé. Il se maudit en sortant du magasin, mais bon, il ne pouvait pas tellement corriger l'acheteur impulsif qu'il était, surtout avec l'argent qu'il restait sur son compte.

Remarquant qu'il n'avait pas pris beaucoup de vêtements, il décida de compléter sa collection en allant dans des boutiques plus grand public. Tant pis pour l'authenticité, au moins eux avaient du stock.

Il prit trois nouvelles chemises. Une blanche, une bleue pâle et une dernière à carreaux. Il prit aussi un autre pantalon noir en tissu et un deuxième veston. Enfin, dans une dernière boutique, il trouva des chaussures en cuir en promo qui iraient bien avec le reste. Sa transformation allait enfin être complète. Coûteuse, mais complète.

Lorsqu'il rentra chez lui, il fit en sorte à ce que personne ne le voit avec toutes les poches qu'il se trimballait, entra dans sa chambre, se changea pour mettre en avant son nouveau look et entra dans le salon.

« Coucou Maman, coucou Papa ! »

Elsa ne se retourna pas, mais Hugh oui. « What the... »

Intriguée, la mère de Leo se retourna. « Oh wow. Qu'est-ce que... Mon fils, c'est bien toi ? » Leo sourit. « Je ne rêve pas ! Chéri, c'est bien Leo ? »

Hugh le regardait avec de gros yeux. « Euuuuh... Oui oui.

— Je suis morte ? Chéri, dis-moi que le monde ne s'est pas détruit et que je ne suis pas morte pendant que je regardais la télé ! »

Leo regarda sa mère d'un air blasé. Elsa se leva. « Roh, je plaisante. Tu es super beau ! » Elle l'observa. « Tu veux impressionner une fille, non ?

— Euh... Non ? J'avais juste envie de changer de look.

— Ça te va bien. Hein chéri ? Tu trouves pas que ça lui va bien ? »

Hugh était encore fortement perturbé et passa la soirée à l'être à chaque fois qu'il posait le regard sur son fils. Leo lui-même avait du mal à croire qu'il avait décidé de faire ça, mais il avait dépensé plus de cent-vingt euros, il n'allait pas juste le porter une fois et tout laisser dans le placard. Ça allait être son style définitif.

Les Chroniques de Loutre-Monde - Tome 1 : Le Garçon qui est Mort Trop de FoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant