Épisode 6.1.17 : Interrogations et Compliments

9 2 0
                                    

Le groupe se dirigea vers la porte d'entrée, Leo rasant les murs sous le regard amusé de Lara pour éviter de glisser et de tomber à nouveau à l'eau, puis ils sortirent. Basil les mena dans la salle en face, réajusta ses lorgnons et ouvrit la porte. Il y vit quelque chose qui le fit se précipiter à l'intérieur « Attendez deux secondes » Puis il referma légèrement la porte au museau de sa sœur, qui parvint à la retenir. Elle tenta de jeter un œil, avant de violemment voir la porte claquée par son frère.

Leo put entendre le bruit d'un tiroir ouvert en grande hâte ainsi que d'un objet jeté à l'intérieur, puis de pas revenant vers la porte. Basil l'ouvrit et invita sa sœur et le garçon à entrer.

La chambre du chien n'était pas aussi impressionnante que celle de la loutre, mais la configuration y était sensiblement la même. Le 'lit' était un peu plus normal, à cela près qu'il restait un matelas rond immense de 2m20 de diamètre et de 80cm d'épaisseur. Leo pouvait facilement voir où le jeune chien dormait, comme en témoignait le centre du lit, enfoncé d'une bonne vingtaine de centimètres. La cabine de chauffage était placée un peu plus près des escaliers, car à côté se trouvait un bassin d'eau carré de 1m80 de longueur et de largeur. On pouvait voir des barreaux au bord, signifiant qu'il y avait des chances pour qu'il soit aussi profond que le lit de Lara. De l'autre côté de la pièce se trouvait un petit meuble en bois avec quelques tiroirs. Au fond, les escaliers menant à l'étage dissimulaient une petite pièce de la même manière que dans la chambre de Lara. Une faible odeur d'abricot traînait dans la pièce.

Lara se précipita sur le lit de son frère, puis sauta dessus. Un grand 'pomf' se fit entendre, puis Leo vit la loutre rouler dans le matelas. Elle invita le jeune renard à en faire de même, sous le regard désabusé de Basil. Leo ne courra pas, mais marcha et tâta la surface, incroyablement douce au toucher. Sa main s'enfonçait doucement dans le lit, puis le garçon se retourna vers le propriétaire des lieux. « Ça a l'air super confortable ! J'en aurai un similaire ? »

Basil regarda à gauche et à droite « Euh... C'est vrai ça. Faudrait voir avec Papa pour savoir où tu dormiras... »

Lara se releva et tenta de s'extraire du paradis moelleux. « Au pire, tu dormiras avec moi si tu veux ! »

Ces mots éveillèrent la plus grande crainte chez Leo, qui tenta de ne pas regarder la loutre pour voir si elle était sérieuse ou non. Mais il ne put s'empêcher de se retourner et de voir son sourire sincère. Étrangement, ne pas voir de malice quelconque dans son regard le rassura un peu. « Hum, ouais. Enfin, on verra ce soir ! »

Le sourire de la loutre s'élargit. Puis le garçon voulut examiner le bassin. Il s'approcha du bord avec la plus grande précaution, regardant brièvement le bassin, puis Lara, qui était en train de l'observer depuis le matelas avec un petit sourire maléfique, puis de nouveau le bassin. L'eau semblait bel et bien profonde. Lorsqu'il vit Lara sauter hors du lit, il se dépêcha de s'éloigner du trou. Il se rapprocha de Basil, puis lui demanda « Et donc, ça sert à quoi ça si c'est pas un lit ? »

Le jeune chien observa le renard, incrédule « Vous ne vous lavez pas chez vous ?

Leo se sentit particulièrement stupide sur le moment. « Hein ? Euh... Si. Donc c'est une sorte de baignoire ?

— Oui, c'est ça. On prend une boule de savon, on la jette dedans et on peut aller dans l'eau pour se purifier le corps. Au bout de trois minutes, on peut sortir, même si personnellement je préfère en rester dix pour continuer mon entraînement à l'aquachorda. »

Lara se rapprocha et fit une petite tape sur l'épaule de son frère, ce qui le fit sursauter. « Tu devrais le voir en action ! Aussi agile sous l'eau qu'un lutris. À croire qu'il a un don ! »

Basil se mit à regarder le sol, gêné par les propos de sa sœur. Leo regarda le frère et la sœur et remarqua que malgré leur apparence différente, quelque chose d'inexplicable faisait que le garçon n'avait aucun mal à voir qu'ils étaient liés. Mais une question le taraudait. « Et donc un lutris est... ? »

La question surprit les deux adolescents. Basil prit la parole « Un lutris, c'est ce que sont Lara, mon père et Grant. Moi, on pourrait dire que je suis un hundini, même si mon père est un lutris. Si tu as vu Sebastian, il est lui aussi un hundini.

— Aaaah ok. C'est bon, je vois. Ok d'accord. Donc c'est par rapport à votre... » Il désigna son visage d'un geste vague.

« Oui, c'est comme ça. » Lui répondit Basil.

« Et donc ça fait de moi quoi ? » Leo était curieux de savoir comment on pouvait l'appeler.

Lara observa le garçon furtivement de la tête aux pieds « Eh bien... On... Ne sait pas trop en fait.

— À vrai dire, c'est la première fois que l'on voit quelqu'un comme toi. Tu es comme un Étranger. » Basil repositionna ses lorgnons, un peu gêné

« Oh... Donc je suis le premier de mon espèce en quelque sorte ?

— Pas le premier. Il y en a eu quelques uns qui sont déjà passés ici il y a quelques années, quand j'étais plus petite et probablement avant et qui sont partis sur les autres continents. En tout cas, disons que sur Dyisia tu n'es pas bien commun. » Lara se tourna vers son frère. « Remarque... Il y a toujours ce supposé Étranger qui serait arrivé sur l'île... »

Basil claqua des doigts « Ah mais si ! Euh... Gerroldt, c'est ça, non ? »

Ce nom lui était familier, mais Leo ne sut dire où il l'avait entendu auparavant.

« Maintenant que tu le dis, ça commence à devenir logique. Je crois que c'est lui qui a commencé cet horrible chantier à Beayerd, en plus. » dit Lara, qui se renfrogna.

« Il me semble que oui. D'ailleurs, c'est Papa qui s'en plaignait il y a pas longtemps... » Les deux se tournèrent vers Leo, qui avait l'air complètement perdu. « Enfin bref, je vais te montrer le reste de ma chambre si tu veux bien. » Leo acquiesça et les trois montèrent en haut, le renard évitant soigneusement de trop s'approcher du bassin sous le regard malicieux de Lara. Leo remarqua que Basil semblait plus vivant et dynamique depuis quelques minutes, comme s'il avait été tiré d'un sommeil qui avait duré plus de temps qu'il n'avait actuellement dormi.


Les Chroniques de Loutre-Monde - Tome 1 : Le Garçon qui est Mort Trop de FoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant