La loutre emmena le garçon à l'intérieur du mur d'enceinte. Il entra dans une petite pièce carrée faisant office de vestiaire. Éclairée par une torche et ce qui semblait être des lanternes posées contre les murs, on pouvait voir que les murs en pierre resplendissaient de leur blancheur. Des chemises et des pantalons étaient posés contre le mur, pas loin de là où différents types d'armures étaient posées sur des mannequins aux formes différentes. Des bancs étaient disposés en un carré au centre de la pièce devant des casiers et au fond se trouvait un escalier qui longeait le mur. La loutre se dirigea vers un casier et en sortit une serviette sèche. « Tenez, prenez ça pour vous sécher. Nous n'avons pas encore construit de cabine de séchage ici alors il faut se contenter de ça et de la torche là-bas... Et au vu de votre gabarit, vous pouvez prendre des vêtements de rechange hundini, ça devrait vous aller. » Elle pointa du doigt un casier avec un grand H.
Leo lui fit un signe reconnaissant de la main « Ne vous inquiétez pas pour ça. » Il claqua des doigts, faisant apparaître sa valise. « Je pense avoir ce qu'il faut ici. »
La loutre le regarda avec des yeux émerveillés « Woah, génial ! La même que Stan ! » Il se précipita vers la porte menant à l'extérieur. « Attendez-moi ici, je vais récupérer mes affaires dehors ! »
Leo acquiesça, puis la loutre sortit. En regardant les lanternes de plus près, il constata que celles-ci étaient remplies d'eau. Plus curieux encore, des pierres reposaient au fond et émettaient une lumière douce, bien qu'assez forte. Levant un sourcil, il prit la serviette, puis la posa sur sa tête avant de se tourner vers le miroir placé dans un coin de la pièce. Les poils sur sa tête étaient réunis par l'eau dégoulinante et ses vêtements mouillés et froids lui collaient à la peau. Il enleva sa chemise et se rapprocha de la torche, tout en veillant à ne pas s'en approcher de trop près. Sa chaleur était bienvenue et le garçon put se sécher plus rapidement. Il constata en se regardant dans le miroir que son torse était d'un blanc impeccable. La tâche blanche, qui était une prolongation descendant de de sa gueule semblait s'arrêter un peu en dessous du niveau de sa ceinture. Les poils roux reprenaient leur territoire à partir des côtes et envahissaient le dos dans son intégralité.
Grant revint dans la pièce, son armure à la main, surprenant le renard en train de s'observer. Leo vit la loutre dans le reflet du miroir, et se retourna brusquement. « Oh, désolé de vous avoir fait peur, je ne voulais pas...
— Ah euh... Non, ce n'est rien. C'est juste que je ne suis pas encore habitué à ce corps... »
Grant leva un sourcil, curieux. « Comment ça ? Vous n'étiez pas comme ça avant ?
— C'est... Euh... Une longue histoire.
— Je vois. » La loutre vit la flaque d'eau qui s'était formée aux pieds du garçon, ainsi que son pantalon qui lui collait à la peau. « Vous ne vous occupez pas d'en bas ? Vous savez, vous pourriez avoir une crampe si vous ne vous en occupez pas bien. »
Leo regarda d'un air dubitatif son interlocuteur. « Euh... Oui, je compte bien m'en occuper, mais je préférerais que vous ne soyez pas là, si vous voyez ce que je veux dire... »
La loutre leva un sourcil. « Hum ? Non, je ne vois pas. Vous pourriez être plus spécifique ? »
Leo garçon se frappa le front « Je ne vais pas vous faire un dessin, si ?
— Euh... Dans ce cas précis, ça m'aiderait bien. » La loutre fronça les sourcils, d'un air incertain. « C'est un truc culturel, non ? »
Leo abandonna toute volonté de s'expliquer. Il lui dit, les mâchoire serrée. « Si vous pouviez sortir d'ici, alors oui, je pourrai m'occuper du bas. »
La Lumière de la Compréhension frappa la loutre « Ooooh, je vois. Disons qu'ici, ce n'est pas un problème. Mais si vous voulez que je parte, alors je vais le faire.
— Oui. Merci. » Ces derniers mots sortirent de la mâchoire anormalement serrée du garçon, dont le niveau d'agacement avait atteint son pic.
Grant sortit de la pièce et Leo put enfin finir de se sécher... Du moins, aurait pu, si ce n'était pas pour l'arrivée en trombe du chien, qui avait dévalé les escaliers alors que Leo était en train de jeter ses affaires trempées dans la valise. « Bonne nouvelle, vous pouvez maintenant aller voir...
— Sortez d'ici tout de suite ! » rugit Leo, furieux.
Le chien crut voir un démon l'espace d' un instant. Apeuré, il remonta les escaliers en toute hâte, manquant de peu de trébucher et criant « Oui, chef ! »
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Les Chroniques de Loutre-Monde - Tome 1 : Le Garçon qui est Mort Trop de Fois
FantasyDéconseillé aux moins de 10 ans. Un jour d'hiver à Bordeaux. Un jeune homme se réveille couvert de sang au beau milieu de la rue Sainte-Catherine et constate qu'il a été victime d'un accident de la circulation. Pourtant, il n'est pas blessé. ...