Leo avança d'un air perdu en direction de la salle d'examens. Il venait de se rendre compte qu'il avait désormais un quart d'heure devant lui pour lire son livre de philosophie et revoir les notions liées au sujet qu'il étudiait. Relisant les pages, tous les souvenirs de ses relectures passées lui revinrent. Le stress qu'il ressentait quelques minutes plus tôt avait entièrement disparu et il mémorisa bien plus facilement les différentes pistes proposées.
Voyant qu'il ne lui restait plus que deux minutes avant d'entrer dans la salle d'examens, il décida d'arrêter le temps une dizaine de minutes supplémentaire, histoire de bien relire tout ce qui était nécessaire à sa dissertation. Au point où j'en suis, de toutes façons, je n'ai pas grand chose d'autre à craindre... Et connaître le sujet de son examen était-il forcément synonyme de triche ? Bof, non. Pour le coup, c'était involontairement prendre avantage des outils qui étaient à sa disposition. Et qu'est-ce que tricher si ce n'est qu'une notion perçue subjectivement par les autres ? Leo, se rendant compte qu'il était déjà en train de philosopher, laissa toutes ses appréhensions de côté puis se dit que peut être avoir un bon diplôme l'aiderait mieux à sauver le monde à l'avenir... Dans un sens c'était peut être un moindre mal destiné à bénéficier au bien de tous ! Après tout, rien n'était inutile !
Après s'être assuré d'avoir toutes les clés en main pour réussir son examen, Leo entra sereinement dans la salle sous les regards curieux des autres candidats et surveillants, qui voyaient débarquer un garçon aux cheveux roux, noirs et bruns. Il remarqua qu'il attirait l'attention et adressa un sourire gêné à ses observateurs lorsqu'il se rendit compte que peut être utiliser ses pouvoirs plus de dix minutes n'était pas une si brillante idée. Il déposa ses affaires à côté du bureau des surveillants puis alla naturellement vers sa place sans faire mine de la chercher.
Lorsqu'il fut assis à sa place, il vit que certains de ses camarades de classe le regardaient bizarrement et faisaient des signes interrogatifs en pointant du doigt leurs cheveux. Il articula les mots « C'est une perruque. ». La réponse fut accueillie par des regards perplexes, mais rapidement ses camarades regardèrent devant eux car il était bientôt l'heure de regarder les différents sujets.
À 7h58, Leo reçut ses feuilles de brouillon, ses copies-doubles ainsi que la feuille contenant le sujet d'examen. À 8h, l'examinateur le plus âgé déclara l'ouverture des hostilités et à 8h05 Leo avait déjà noté la plupart des notions et notes qu'il avait mémorisé plus tôt. À 8h13, le plan était déjà établi et il commença à sereinement écrire sa dissertation.
***
Au domaine du dieu, Leo Davis attendait patiemment le retour de son '''bienfaiteur'''. Il alluma la télévision, s'assit sur un canapé et regarda les différents journaux télévisés, où l'on déclarait avec tristesse son décès. Car depuis ces dix-huit dernières années, le garçon avait sauvé de nombreuses vies et aidé de nombreuses personnes à trouver leur voie ou bien les sortir des éventuels problèmes dans lesquels ils se seraient fourrés. Leo prit le seau de pop-corn à moitié entamé et en prit quelques poignées lorsqu'il entendit la porte menant au couloir s'ouvrir.
Il se retourna et vit un grand lapin blanc en costume-cravate arriver, haletant et poussant des râles, furieux. « Ne pose pas de questions mon gars, je ne suis pas d'humeur !
— Lucifer ? » Leo venait de se rendre compte qu'il s'agissait bel et bien de son hôte, en un peu plus poilu. Il se mit involontairement à sourire.
Lucien-Ferdinand eut un léger spasme « Ne... M'appelle pas comme ça, s'il te plaît. J'ai déjà assez souffert comme ça aujourd'hui alors une insulte en plus, ça va pas le faire ! »
Le garçon était curieux « Que s'est-il passé ? Pourquoi est-ce que vous...
— Une expérience qui a mal tourné, voilà quoi ! Évitons d'en parler, ok ? J'ai déjà du mal à croire que quelqu'un d'autre t'aie déjà fait Passer, alors mon... Apparence... Ne... » Il se dirigea vers son fauteuil, qu'il transforma pour l'adapter à sa nouvelle forme, puis fondit en larmes.
Leo se leva du canapé et tenta de consoler son dieu. « Boh, vous savez, ce n'est pas non plus comme si j'avais besoin de pouvoirs magiques pour améliorer le monde. Regardez la télévision : on me consacre pas mal de reportages parce que j'ai déjà fait énormément de bonnes actions... Et je n'ai pas eu besoin d'utiliser de télékinésie ou quoi ! »
Lucien-Ferdinand leva la tête en direction du téléviseur et regarda les différents reportages. Il fut impressionné de voir autant d'attention portée sur un seul être humain dénué de tout pouvoir « Mais... Et comment vas-tu faire pour améliorer mon monde si tu... »
Leo l'interrompit « Bah, il n'y en a pas besoin ! Regardez tous les ingénieurs et les scientifiques. Eux ne sont pas Passés, si ?
— Eh bien non...
— Justement ! Qui a dit qu'il y avait besoin de magie pour améliorer le monde ? Si j'y mets du mien, peut être créerais-je quelque chose d'utile à l'humanité ou bien lui instillerai suffisamment d'espoir pour qu'elle puisse évoluer dans le bon sens et devenir... Parfaite ! » Il se mit à sourire.
L'entité regarda en direction du garçon et vit son sourire. L'espoir... Peut être est-ce ça, la clé de la perfection ? Il s'arrêta de pleurer puis se mit à sourire.
VOUS LISEZ
Les Chroniques de Loutre-Monde - Tome 1 : Le Garçon qui est Mort Trop de Fois
FantasyDéconseillé aux moins de 10 ans. Un jour d'hiver à Bordeaux. Un jeune homme se réveille couvert de sang au beau milieu de la rue Sainte-Catherine et constate qu'il a été victime d'un accident de la circulation. Pourtant, il n'est pas blessé. ...