Les Chroniques de Loutre-Monde - Tome 1 : Le Garçon qui est Mort Trop de Fois

Épisode 6.3.9 : Questions

Après que Barnaby l'ait présenté aux autres professeurs, il lui demanda de se présenter devant la classe. Et mince...

Leo se tourna pour faire face à la salle. Il ne savait pas combien de personnes étaient là, mais il y avait beaucoup de lutris de tous les âges. Il y avait également quelques hundinis, des kutz, des konijins et ce qui semblait être deux enfants beayern. Tous le fixaient. Il n'avait pas intérêt à rater son introduction.

Nerveusement, il leva un bras en l'air. « Bonjour tout le monde. Mon nom est Leo Davis et... Euh... Je viens en paix. » Non ! Non ! Et non ! Crétin ! Il vit certains sourcils se lever. « Roh et puis vous savez quoi ? Posez-moi toutes vos questions, je préfère comme ça ! »

Une armée de doigts se leva dans la seconde. Voyant l'état de nervosité avancé de leur invité, une des enseignantes se proposa de jouer le rôle de médiateur. Durant les six minutes qui suivirent, il leur apprit qu'il venait d'un monde où sa planète était appelée la Terre, qu'il avait bel et bien une famille, que Stan n'était pas son père et qu'il chaussait du 44. Petit à petit, il commençait à se prendre au jeu, tant et si bien que quand il fut décrété qu'une dernière question allait être posée, il se surprit à en demander trois autres.

La dernière fut posée par une jeune lutris. « Est-ce que tu as une petite copine ? »

Leo la regarda et se sentit quelque peu honteux. « Eh bien euh... Non. J'en ai eu quelques unes, mais ça n'a jamais duré plus de deux mois.

— J'aurais pensé qu'il aurait été casé depuis longtemps, tiens... » murmura un jeune kutz à un de ses camarades. Leo grimaça, non sans prendre relativement bien ce compliment détourné.

Barnaby invita Leo à s'asseoir aux côtés des élèves. Basil s'installa à côté de lui, car il devinait bien que son ami se sentirait mal à l'aise devant autant d'inconnus. « Bien ! À circonstances spéciales, cours très spécial. Aujourd'hui nous allons revoir ensemble l'Histoire de Lutricia, car il s'avère que notre invité est plus que curieux de la connaître... Et cela fera un excellent cours pour les plus jeunes... Qui veut commencer ? On commence par le commencement. »

Quelques doigts se levèrent parmi les plus âgés. L'enseignant désigna une lutris. Elle se leva et déclara d'un ton solennel « Notre Histoire commence en l'an 0 et erm... Personne au monde ne sait se qu'il s'est passé avant. »

Oh ? Bizarre... Leo leva le doigt. « Excusez-moi. Je sais que ça peut paraître bête, mais en quelle année sommes-nous, ici ? »

Barnaby laissa un jeune hundini répondre. « Nous sommes en 1027 m'sieur Davis. »

Cette réponse soulevait encore plus de questions dans l'esprit du garçon. Comment et pourquoi est-ce qu'une civilisation entière a oublié sa propre Histoire ? Le garçon souleva à nouveau le doigt. « N'y a-t-il pas de livres relatant les faits ? »

Une des kutz les plus âgées lui répondit. « Non. Toute trace d'un éventuel passé se trouve chez Edgar et lui seul connaît la vérité. Les seuls qui savaient étaient les personnes ayant vécu en l'an 0, mais Edgar leur a tous effacé la mémoire. Et ils ont été forcés de brûler tous les livres d'Histoire.

— Mais... Ne lui avez-vous pas demandé pourquoi il ne veut rien révéler ? »

Une des enseignantes se mit à sourire. « Oh que oui. Mais Edgar est quelqu'un de têtu et il nous a maintes et maintes fois répété que s'il ne nous disait rien, c'était parce que ce secret était capable de détruire ce monde. Personne d'autre que lui ne devrait savoir. »

Étrange... Quel genre de secret serait suffisamment dangereux pour pouvoir détruire un monde ? Peut être cela ne valait-il pas la peine de chercher plus loin.

Leo apprit ensuite que différents villages furent construits autour des différents points d'eau de l'île et s'étaient réunis selon leurs races. Edgar avait apparemment lutté contre cela, mais un incident se déroula au niveau de l'an 50 qui fit qu'il se réfugia chez lui jusqu'à la Libération de Lutricia de l'an 631. La société s'était donc construite sans lui et un certain racisme s'installa.

Barnaby demanda à Basil de continuer l'explication de là.