Les Chroniques de Loutre-Monde - Tome 1 : Le Garçon qui est Mort Trop de Fois

Épisode 6.4.31 : Humiliation

L'arrivée à l'hôtel ne se fit pas dans le plus grand des calmes. La plupart des personnes qui y travaillaient ce jour-là s'était réunie pour accueillir les anciens dirigeants de la ville dans une haie d'honneur solennelle, puis un grand repas eut lieu dans la salle à manger réservée aux invités.

Les clients de l'hôtel résidant sur l'île furent ravis de revoir les anciens chefs de Lutricia. Les touristes, qui se demandaient pourquoi une telle agitation s'était emparée du bâtiment, ne mirent pas beaucoup de temps à comprendre et se joignirent aux festivités.

De nombreuses discussions eurent lieu autour du banquet. Leo ne savait plus où donner de la tête, tellement il y avait de nourriture sur la table. Il se demandait encore une fois s'il allait pouvoir rentrer chez lui vivant, ou bien même avec un poids relativement normal. Lara, Basil et Ophelia, quant à eux, se montraient plutôt raisonnables. Ce n'était pas parce que c'était le dernier jour d'entraînement qu'il leur fallait se laisser aller. Au contraire, l'entraînement promettait d'être encore plus physique que les jours précédents. À l'écoute de ces mots, Leo fut rassuré quelque part de ne pas être physiquement apte à y participer.

Et même si les péripéties à l'étranger des anciens dirigeants de la ville intéressaient beaucoup d'auditeurs, l'attention des convives se porta à nouveau naturellement sur Leo, qui fut contraint encore une fois de répondre à de nombreuses questions sur son monde. Encore une fois, tous étaient fascinés par le concept d'Internet et de la possibilité de parler à quelqu'un de l'autre côté du monde de façon quasi-instantanée. Le garçon apprit que si un message vraiment urgent devait être délivré à quelqu'un à une distance impossible à parcourir en quelques jours, il leur fallait demander l'aide d'Edgar ou d'un de ses enfants, qui pouvaient enregistrer un message et l'envoyer grâce à leurs oiseaux mécaniques. « Et donc ça met combien de temps à arriver si on devait l'envoyer pile de l'autre côté du monde ? » demanda Leo au dieu.

« Hah ! Tu serais surpris je pense !

— Allez-y, dites toujours. »

Edgar observa le visage du garçon d'un œil attentif. « Vingt minutes. » Leo lui lança un regard incrédule, ce qui le fit sourire.

« Ouais, enfin ça reste lent. Tu me rappelles le temps que met la lumière pour faire le tour du monde ? » lança Stan, taquin.

« Ouais, bah ça va, hein ! » rétorqua le furet, vexé. Le dieu félin se mit à rire, ce qui entraîna le reste de la tablée dans l'hilarité.