Épisode 4.2 : Départ en Vacances

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Stan se dirigea vers son sac, toujours posé au milieu de la pièce. Il l'ouvrit et lista en silence les choses dont il avait besoin tout en vérifiant qu'elles étaient dedans. Leo se leva à son tour et le regarda faire, intrigué que ce processus prenne autant de temps. À croire que le sac était en fait une sorte de poche inter-dimensionnelle bien plus grande à l'intérieur qu'elle n'y paraissait de l'extérieur. Et vu qu'il pensait au sac d'une divinité millénaire capable d'invoquer des bouteilles d'eau de nulle part, il y avait 99,99999998% de chances que ce soit ça. « Ce sac... Il est sans fond, non ? »

Stan s'arrêta de réfléchir et tourna la tête vers le garçon, un peu irrité à l'idée d'être interrompu « Non, c'est un sac comme celui que tu as dans ton dos et je suis juste très lent quand il s'agit de vérifier ce qu'il y a à l'intérieur... » Puis voyant l'expression incertaine du garçon. « Mais bien sûr que ça en est un ! Tu imagines bien que si je pars plusieurs mois en vacances il me faut un sac qui convienne, non ? »

Le garçon pencha la tête sur le côté. « Vous en avez vraiment besoin ? »

Le dieu grogna. « Oui, j'en ai besoin pour éviter de faire apparaître tout et n'importe quoi devant n'importe qui ! Mieux vaut être crédible dans son mensonge. » Il marqua une pause. « Et qu'est-ce que tu fiches là encore ? Tu n'es pas censé aller faire ce que tu étais en train de faire... Peu importe ce que c'était que tu faisais ? Bon... Où est-ce que j'en étais moi ? »

Leo regretta d'avoir posé cette question « Désolé... » Puis après un léger silence « Bon bah je vais y aller alors. »

Sentant la tristesse de son protégé, l'entité se leva et lui dit, avec une pointe de regret « Pardon d'avoir été un peu sec. C'est juste... Qu'il ne faut pas m'interrompre quand je réfléchis. Je déteste ça. Dans tous les cas, j'espère que tu réussiras tes examens et que tout se passera bien. Avec le sort que j'ai lancé sur ta famille, tu ne devrais pas avoir à t'inquiéter. Maintenant va, amuse-toi et vis bien, d'accord ? »

Le garçon se remit à sourire « C'est prévu ! Passez de bonnes vacances et... À bientôt !

— À bientôt Leo. »

Leo sortit de la maison et passa le portail. Une fois qu'il fut assuré que le garçon n'était plus là, l'entité se dirigea vers sa chambre, où son double attendait, couché sur le lit, lisant le livre de vie de Gary Davis. Au vu de la pile posée sur la table, il avait pris un joli stock pour s'occuper en attendant que les choses se tassent. « Il est enfin parti ?

— Oui, ça y est. Et je lui ai dit que je m'absentais quelques mois.

— Ça je l'ai bien entendu, mais pourquoi ne pas avoir dit que j'existais et que j'avais la possibilité de garder un œil sur le reste de la famille ? Ce n'est pas comme si c'était mon travail à la base. » Il referma son livre et tourna la tête vers Stan, le regard confus. Le dieu était en train d'enlever ses gants puis son manteau sous le regard craintif du double, qui savait ce qu'il y avait dessous « Que fais-tu ? »

Stan se mit à sourire « Je finis de me préparer. » Il fit un geste de la main, faisant apparaître un nuage noir. « Petit souvenir de ce jour-là. » Le dieu s'enveloppa dans les ténèbres. Le double tendit le bras pour essayer de l'arrêter, mais se retint de le toucher, de crainte d'être à son tour affecté.

Le nuage disparut et Stan regarda son double, dont l'expression mélangeait peur et fascination « Alors ? De quoi ai-je l'air ? »

Le double sortit de sa torpeur, puis sourit après l'avoir observé de bas en haut « Pas... Mal... Pas mal du tout, même ! »

Ce fut au tour de Stan de sourire « Bon eh bien vu que c'est moi qui le dit, c'est que c'est vraiment bien. » Il sortit de la chambre, trouva le miroir le plus proche. Il fut déstabilisé quelques secondes puis se remit à sourire « Ah oui en effet ! Vraiment pas mal ! Plus ou moins ce à quoi je m'attendais en fait ! » Il enleva son chapeau haut de forme, continua de se contempler quelques secondes et se dirigea vers sa valise, qu'il ramassa.

Stan se tourna vers son double, qui était resté dans l'encadrement de la porte de la chambre pour contempler le spectacle « Bon, il est temps d'y aller ! Je te rends les clés de ta maison. Veille bien sur Leo. Et si jamais quelque chose de très mauvais arrive, n'hésite pas à venir me chercher, compris ? »

Le double fit un signe approbateur de la tête « Pas de soucis ! Allez, va t'amuser ! Mais sache que quand tu en auras fini, ce sera à mon tour de partir explorer le Multivers, ok ?

— Comme convenu ! Allez, à plus ! » Il se dirigea vers la porte menant au couloir infini, l'ouvrit et sortit.

Les Chroniques de Loutre-Monde - Tome 1 : Le Garçon qui est Mort Trop de FoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant