Texte n°391

21 0 0
                                    

Mardi 30 octobre, 15h17
Appartement de Laëtitia

-Eh oh tu m'écoute la ?

Je relevais les yeux pour les planter dans ceux de ma stupide meilleure amie.

Pas du tout répondis-je mentalement.

-Oui oui, je t'écoute

À vrai dire, cela faisait plus d'une demi-heure que j'avais arrêté de suivre son palpitant récit sur le pourquoi du comment je devais quitter Francisco. Parce que oui, il fallait que je le quitte. Francisco Lacombe, aussi appelé mon enfoiré de petit ami, bien que fort agréable à regarder, avait eu le malheur de me tromper, avec celle que j'appelais autrefois ma sœur. Il savait à quel point j'exécrais la petite conne qui me servait de meilleure amie trois ans plus tôt, mais il avait quand même couché avec.

"L'appel de la bite est plus fort que n'importe quel sentiment" avait dit Cara avant que je ne décroche complètement de ce qu'elle racontait depuis presque une heure et demie.

Mon attention se reporta sur mes pieds, ou plus exactement sur mes chaussettes noires.

Certes j'étais loin d'être une sainte, déjà pour la simple et bonne raison qu'une sainte doit être pure et vierge, mais Francisco ressemblait plus au diable ou l'un de ses vassaux.

Et je le savais. Je savais que cet enfoiré n'allait pas pouvoir s'en empêcher, que mon allumeuse d'ex-meilleure amie continuerait à lui tourner autour après l'avoir souillé une première fois, que ce crétin ne pourrait pas se contrôler et que son infidélité était inscrite dans ses gènes.

Pourtant j'avais accepté, après l'avoir faire courir pendant 3 mois, de me remettre avec lui. Et voilà qu'un an plus tard, il recommençait ses conneries, avec la même personne, au même endroit, dans les mêmes circonstances.

Par conneries bien sûr, j'entends juste coucher avec une autre, parce qu'en ce qui concerne l'alcool, la drogue, et toutes ces sortes de choses, c'était déjà fait depuis un moment.

Et moi aussi d'ailleurs. Souvenirs indélicats.

Pour en revenir à lui, Francisco était, je pense, le meilleur coup que je m'étais jamais fait sur cette planète. Mais qu'est-ce que je raconte-moi ? Francisco Lacombe était définitivement le meilleur coup de la planète. Non pas que je me sois taper beaucoup de personne dans ma courte vie, mais il était clair et net que cet homme était un Dieu vivant du monde censuré.

-Et là j'ai fait un gang bang avec des licornes. Alors ?

-J'avais compris ça depuis le début

En fait, à défaut de n'avoir rien compris puisque rien suivi, je m'étais contentée de répondre une phrase basique que n'importe qui aurait pu inventer sur l'instant.

-Tu te fous de ma gueule j'espère.

Merde. Qu'est-ce que j'ai encore fais ?

-Répète ce que je viens de dire. Mot à mot.

Merde merde.

-Hum... "Alors ?"

-Avant ça ?

-Euh... Que tu voulais que je quitte Francisco tout de suite ?

-C'est bien ce que je pensais.

Sa main se décolla de mon matelas et s'abattit sur ma joue.

-Mais t'es cinglée ! hurlais-je

-T'as qu'à m'écouter sale truie !

J'attrapai mon oreiller, m'apprêtant à lui en infliger un coup, quand mon téléphone vibra. J'eus à peine le temps de regarder le nom qui s'affichait sur mon téléphone que Cara me l'arrachait déjà des mains. Aïe. "♥Amore♥". Francisco.

La cave - niveau -3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant