Texte n°412

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Remi est seul dans sa chambre,
Ses doigts effleurent le piano,
Et la douce mélodie retentit dans toute la pièce,
Cachant ses larmes,
Cachant sa peine.

Ses larmes tombent sur les touches,
Chargée de tristesse,
Chargée de peine,
Quand elles tombent c'est la note de la haine qui résonne en lui.

Quelques heures plus tard il est dans son lit,
Casque,
Musique,
Tout sort quand la musique rentre,
Il oublie tout,
Même les aiguilles plantées partout par son entourage ne font plus mal.

Il ne lui reste que huit heures,
Dans huit heures il rentrera dans l'enfer,
Dans huit heures ses yeux émeraude lutteront pour ne pas pleurer,
Dans huit heures il n'aura plus de casque pour le protéger,
Dans huit heures il sera seul à la merci de tous.

Dans huit heures sa vie changera,
Mais ça il n'y a que moi qui le sais.

Les huit heures sont passée,
Il sort son carnet,
On lui demande d'enlever sa capuche,
Il le fait,
Baisse la tête,
Et rentre.

Quatre cent dix-huit pas plus tard il est devant sa salle,
Seul,
Il n'a parlé à personne,
Cela fait six mois qu'il n'a pas adressé la parole à ses camarades,
Six mois qu'il n'a plus d'amis,
Six mois qu'il meurt un peu plus chaque jour,
Six mois qu'il est seul.

Le bruit qui pour lui est symbole de mort retentit,
Quelques minutes plus tard tout le monde est rentré,
Il s'installe,
Seul.

Un papier percute l'arrière de son crâne,
Il n'y fait plus attention,
Un deuxième le suit,
Puis un rire,
Puis deux,
Trois,
Quatre,
Il leve la tête,
Une jeune fille est par terre,
Elle vient d'entrer,
Elle lui est inconnue,
Elle s'appelle Noemie
Elle est brune,
À un carré,
Des yeux marrons,
Un peau plutôt pâle,
Un bouche fine,
Mais pas de sourire.

Elle baisse la tête pose un papier sur la bureau,
Chuchote quelques mots,
Le professeur désigne Rémi du doigt puis écrit quelque chose.

Il se lève se dirige vers le bureau le plus près de la porte et prend le carnet posé sur le bureau puis repart.

Noemie s'assied à côté de Rémi,
Ne dit rien,
Ils se regardent,
Même regard,
Triste,
Même sourire,
Absent,
Même souffrance,
Trop présente,
Même espoir,
Être heureux.

Même amour,
Mais ça il n'y a que moi qui le sais.

Huit nouvelles heures sont passées,
Huit heures qu'il n'est plus seul,
Huit heures qu'il sont deux,
Deux à souffrir,
Deux à mourir,
Deux.

si-si-do-ré-ré-do-si-la-sol-sol-la-si-si----la----
si-si-do-ré-ré-do-si-la-sol-sol-la-si-la----sol----

Sur son piano les larmes tombent,
Plus pour lui,
Pour elle,
Elle qui souffrira autant que lui,
Elle qui, tout à l'heure, n'est pas tombée par hasard,
Elle pour qui le malheur commence déjà,
Elle,
Elle qu'il doit protéger.

la-la-si-sol-la-si-do-si-sol-la-si-do-si-la-sol-la-ré---si
si-do-ré-ré-do-si-la-sol-sol-la-si-la----sol-sol----

Son futur ne sera pas si beau que cette mélodie,
Mais ça il n'y a que moi qui le sais.

Le lendemain matin chacun se dirigeait vers le collège.

Quand nous deux protagonistes arrivairent enfin ce fut dans la peur,
Chacun tôt,
Chacun la tête cachée sous la capuche,
Chacun sans sourire,
Chacun avec les yeux rouges,
Chacun avec des cernes immenses,
Chacun ayant la souvenir brulant d'hier sur la rétine,
Chacun ayant les messages tournant dans la tête,
Chacun ayant perdu espoir,
Chacun ayant renoncé,
Chacun mort intérieurement,
Chacun au même endroit pleurant dans les bras de l'autre,
Chacun avait vécu la même souffrance.

La cave - niveau -3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant