Texte n°574

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Je suis Summer de la Famille Black, et je suis un assassin.

Voici les mots que je prononçais devant l'assemblée des Innommables. Qui étaient-ils ? La réponse était toute simple et glaçais le sang de la totalité des derniers humains présents sur Terre. Il s'agissait de mercenaires, des assassins de naissance, entraînés pour survivre, mais surtout pour tuer. Discrétion, rapidité, agilité, force étaient parmi les aptitudes requises pour devenir un « Rhamsā », un assassin. Enfin ça, et le fait de naître dans les principales familles existantes dans la communauté. Il en existait une vingtaine, mais huit d'entre-elles étaient particulièrement bien cotées. Les familles se classaient hiérarchiquement grâce à leurs aptitudes, leurs connaissances aussi. Seules les quelques meilleures partaient régulièrement en mission, obéir à des Ordres.

Les Alnähmtesī, les Innommables, le peuple que nous étions, n'étions pas uniquement des brutes épaisses, des barbares sans matière grise. Non. Nous étions même particulièrement avancés dans bien des domaines, notamment la maîtrise de l'acier et la médecine herbologique. Par contre il fallait bien avouer que faire joujou avec l'agriculture ne faisait pas parti de nos connaissances poussées. Ce qui était bien dommage en y réfléchissant bien. Nos repas nous apportaient tous les nutriments nécessaires mais niveau goût ce n'était pas franchement la joie. Nous avions quelques botanistes mais rien de bien impressionnant.

D'après les anciens, nous étions en l'an 2338. Nous étions parmi les survivants du Mėtålīň, de la Catastrophe, parmi les derniers sur Kås, la Terre. Nos ancêtres avaient parcouru de nombreux kilomètres pour trouver une terre viable ou tenter de survivre décemment. Ils avaient fini par trouver une immense vallée entourée de déserts, de forêts luxuriantes et d'eau. Kås était recouverte à 85% d'océans. Les terres étaient arides, et rares étaient les régions présentant un climat aussi favorable que celui qu'avaient trouvé nos ancêtres il y avait 200 ans de cela. C'était l'une des raisons pour laquelle j'étais fière d'être ici, au centre de l'Assemblée.

Je m'égarais. Je disais donc qu'il y avait huit grandes familles, le Cercle, mais seules les trois premières étaient à redouter plus que la Grande Faucheuse elle-même. Nous leur devions respect et soumission. Elles se classaient ainsi par férocité. En tout premier, nous avions les Paxwell, noble famille dont les ancêtres vivaient sur les anciennes terres anglaises. Ils étaient redoutables et se comptaient au nombre de neuf. Les deux matriarches Emma et Louisa Paxwell, qui par ailleurs siégeaient à l'Assemblée, leur fille, leurs fils respectifs ayant chacun une femme, et les petits enfants, Washington, Paris, Toulouse et Toronto Paxwell.

Après cette famille anglaise, se trouvait une autre, venant des terres étant anciennement la France, les Dumont. Beaucoup disaient qu'ils auraient du sang royal. Cette famille essayait d'atteindre la première place en asseyant ses arguments sur leur possible noblesse ancestrale. Mais leur puissance restait tout de même moins effrayante que celle des Paxwell.

La dernière famille du trio était la mienne. Non je rigolais ! La troisième famille venait de l'antérieure Russie. Les Romanov... Ils étaient peu nombreux mais possédaient des techniques qu'ils ne voulaient pas partager avec le reste des mercenaires, ce qui leur donnait une place sur le podium au détriment des cinq autres plus peuplées. Nous comptions ensuite les Lys, venant d'Italie, amoureux de la France. Les Oda, des côtes asiatiques. Les sixièmes étaient les Moon, d'Amérique du Nord. En septième position se plaçaient les Perez, des hauteurs d'Espagne.

Et la huitième était la mienne. Cette fois ce n'était pas une blague. La famille Black, dont nous ne connaissions pas franchement les origines. Nous ne devions notre huitième place qu'au mariage de ma mère Erika Romanov et de mon défunt père, Gabriel Black. L'assemblée avait alors pensé que la naissance de mon frère jumeau et moi-même ne pouvait présager que la puissance nouvelle de notre famille. Nous étions alors montés dans les classements.

La cave - niveau -3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant