La cave - niveau -3

Texte n°550

Note de l'archiviste : thmlp14 a disparu de Wattpad. Ci-gît un de ses textes.

Le soleil brille dans le ciel. Olivia est allongée dans le jardin sur un chaise longue. Ses longues et fines mains tiennent un livre et sa peau cuivrée rayonne sous la lumière de l'astre. Elle lit, elle rêve et elle pense. À sa famille, ses amis, à elle-même ou encore aux Autres. Son peuple, ceux qui aiment la vie et les secrets, qui partagent tout et qui se fondent dans la masse. La foule d'humains, là où on est assailli par les bruits des conversations, la vaisselle qui s'entrechoque, les verres, les voitures, les bruits de pas sur le bitume et les tremblements du sol au passage des métros. Ces bruits qu'elle aime de tout son cœur. Olivia les écoute tous les jours. Ils constituent son essence. La ville, les gens, le contact de ces personnes étrangères qui constituent une sorte de bourdonnement incessant. Elle se sent protégée. Comme dans un cocon de sons et bruitages, comme un manteau en hiver. C'est son élément à elle.

-Olivia, appelle Émilie, sa mère. Surveille Mila et gardes un œil sur Grant pendant que je vais chercher à manger. Je suis de retour dans une heure tout au plus.

Olivia se lève de son fauteuil et se dirige vers la maison. Elle y entre et va dans le salon, là où sa petite sœur Mila joue avec Princesse, la jeune changionne d'Olivia. Elle la prend dans ses bras et va embrasser sa mère.

-Ne t'inquiète pas pour eux, dit-elle. Je m'occupe de Mila et Grant sera près de nous. Il est possible que Caroline passe. Dans pas longtemps.

Émilie acquiesce. Elle empoigne son sac et se dirige vers la sortie. Ses longues jambes semblent onduler, ses pas sont souples et ses longs cheveux blés ondulent dans son dos. La mère d'Olivia est la grâce incarnée dans la famille. Personne ne l'égale, même pas sa fille, pourtant plus jolie et plus douce à bien des égards. Le visage et les expressions d'Olivia sont doux, toujours aimants et serein. Quant à Emilie, sa mâchoire est serrée, tout respire la sévérité et rien ne reflète la sensualité et la douceur de son âme. Tous ses mouvements sont souples, à l'instar de sa fille aînée, mais elle, elle semble glisser sur le sol, danser dans l'air et

-Via, dit Mila. Viens jouer avec moi !

-J'arrive Mila, dit Olivia. Je vais juste chercher Grant.

Elle prend appuie sur ses jambes et s'envole jusqu'à la chambre de son frère. Le vent lui souffle dans le dos et dans les cheveux et les ébouriffe. La porte s'ouvre devant elle et Olivia entre. Grant joue à la console et ne voit pas sa petite sœur entrer. Elle pose sa main sur son épaule et le secoue comme un pommier.

-Grant, viens avec nous dehors. Il fait beau et Mila veut absolument jouer avec toi< ; Et tu ne gagne rien à passer la journée devant la console.

Grant ne lève pas les yeux. Il ne regarde pas sa sœur qui le dévisage depuis tout à l'heure. Il se contente de hocher la tête et de reprendre sa concentration sur ses manettes. Les joysticks et les commandes directionnelles s'agitent sous ses doigts. Olivia soupire, lève les yeux au ciel, puis se concentre sur la tête de son frère. Elle visualise alors le centre névralgique des émotions et des sentiments. Elle visualise alors cette zone comme une sorte de morceau de pâte que l'on peut malaxer et torturer. Ainsi, dans son esprit, les sentiments et les émotions de Grant se transforment selon sa volonté. Elle commence alors à lui insuffler de la douleur, de ces douleurs agréables, de celles dont on veut voir plus loin s'il y a quelque chose de plus agréable, jusqu'à craquer. Et d'un coup, la jeune femme donne toute son énergie et son frère se contorsionne dans tous les sens sans pouvoir hurler un mot. Olivia continue jusqu'à épuisement de sa force mentale et reprend son envol jusqu'au jardin, où elle manque de tomber et de s'empaler sur le grand piquet du parasol. Son frère ne met pas longtemps avant de les rejoindre. Olivia s'effondre sur la chaise longue et lutte afin de rester éveillée.