Texte n°492

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Prologue

Peur.

La jeune femme mis sa main sur sa poitrine.

Désespoir.

Elle tomba à genoux.

Honte.

Pourquoi n'avait-elle pas pu la protéger ?

Des larmes amères striaient les joues de la jeune adulte, mais elles semblaient douces par rapport à sa souffrance intérieure. Jamais elle ne se le pardonnerait. Jamais. Elle était dégoûtée d'elle même.

Ses sanglots redoublèrent tandis qu'elle agrippait le corps sans vie de son amie, espérant en vain une réaction. Si seulement elle pouvait revenir en arrière ! Si seulement elle n'avait pas été aussi bornée...

- Pardonne-moi Cassiopée, murmura-t-elle.

À ces mots, son cœur sembla se sceller définitivement. À quoi bon l'ouvrir au monde si ce n'était que pour semer mort, destruction et désespoir ? Plus jamais une telle tragédie ne se reproduirait. Elle s'en faisait la promesse.

Elle laissa la magie l'envahir, modeler son corps pour lui donner cette apparence de vieille femme qu'elle chérissait tant. Cette même apparence que Cassiopée avait cherché à lui faire abandonner.

À présent enveloppée dans des châles décrépis, la jeune adulte ferma les yeux. Plus jamais elle ne commettrait d'erreurs. Jamais elle ne se le pardonnerait.

Chapitre 1

17 ans plus tard

Aglaë ferma les yeux et expira doucement. Les entraînements des Liseurs étaient extrêmement éprouvants, aussi bien physiquement que mentalement, car les élèves étaient en compétition sur tous les domaines. La course d'endurance d'aujourd'hui n'avait pas échappée à cette règle... La jeune fille profitait de ce court instant de répit pour souffler.

Mais bien trop tôt à son goût, leur professeur, Sir Werry, leur demanda de revenir au centre de l'arène. Aglaë soupira. Son cœur ne semblait jamais vouloir se calmer, et sa respiration était encore sifflante. Mais la pause était finie. Elle se dirigea vers leur entraîneur.

C'était un petit homme au teint rougeaud, portant une cuirasse rouillée et dont les cheveux grisonnants indiquaient un âge assez avancé. Il avait l'air strict et intransigeant au premier abord, mais si l'on apprenait à mieux le connaître, Aglaë savait qu'il avait un grand cœur et qu'il souhaitait plus que tout que ses élèves réussissent.

Si elle en était si sûre, c'était car elle était orpheline et que cet homme l'avait adoptée. Et c'était un excellent père, même un peu trop protecteur.

Elle fut bientôt sur le sable brûlant, exposée au soleil de cette fin d'année estivale avec ses camarades qui grommelaient. Ils étaient tous des adolescents de quinze ans, prêts à passer le test des Liseurs. Ils formaient un petit groupe de vingt personnes, mais tous savaient que seuls un ou deux atteindraient cette fonction plus que respectée, qui leur promettrait un avenir stable et une importante richesse.

Voilà pourquoi ils se considéraient moins comme camarades que concurrents.

Néanmoins, Aglaë était heureuse d'être ici. Heureuse de suivre la formation du métier qui la faisait rêver depuis toute petite, et surtout heureuse d'avoir réussi à convaincre son père pour l'intégrer. La jeune fille ne savait absolument pas pourquoi, mais Werry semblait avoir une dent contre le fait d'être Liseur... Et contre tout ce qui touchait à la magie, d'ailleurs.

Contre toute attente, ce n'était pas pour annoncer un nouvel exercice que leur entraîneur avait rassemblé les élèves. Il balaya les adolescents du regard. Aglaë sentit son ventre se nouer. Devant le regard grave de son père adoptif, elle sentait qu'une nouvelle importante arrivait.

La cave - niveau -3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant