Texte n°417

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- Excusez-moi... Euh... ESXCU-SEZ-MOI, j'articule avec peine en faisant de grand geste avec ma bouche. La place est prise ?, dis-je calmement alors que mes nerfs sont à bout ainsi que mes jambes.

L'étrange monsieur lève les yeux de son journal en fronçant les sourcils d'un air sévère. Il sent le café et la cigarette et je m'en méfie sur-le-champ. Malheureusement, il ne semble pas parler français et me fixe comme si une troisième oreille me pousser au milieu du front. Mais je n'ai pas le choix, il n'y a que cette place de libre. Et je ne peux plus me défiler car il finit par comprendre et ( ayant sûrement pitié ) me sourit chaleureusement en se décalant.

Je pousse un léger soupir de soulagement avant de m'affaler sur le siège libre.

- Merci.

Je pose mon sac à mes pieds puis je sors mon portable et mes écouteurs de la poche de mon manteau avant de les enfiler sur mes oreilles et de commencer à me détendre.

Cela fait environ 20 minutes que je tourne en rond dans les quatre wagons du train à la recherche d'une place.

C'est la première fois que je prends le train et je déteste déjà cet endroit. Les gens sont entassés les uns sur les autres et une légère odeur de transpiration flotte dans l'air. Je fronce le nez en soupirant doucement.

Si seulement ma stupide meilleure amie aurait bien voulu venir chez moi pour qu'on puisse se voir.

Mais non. Évidemment elle ne pouvait pas puisque comme elle l'a si bien dit : " Mon copain ne pourra pas faire le déplacement, il travaille beaucoup et j'aimerais que tu le rencontres " et blablabla...

Cela fait depuis cinq ans que je n'ai pas revu Gabrielle, ma meilleure amie, et elle ne pense qu'à me présenter son petit copain.

Même si elle m'a affirmé que cette fois c'était du " sérieux ", je n'y crois pas. Pas du tout.

Quand nous étions encore ensemble, dans notre lycée, elle était en couple le plus souvent avec des mecs un peu trop... Baba Cool.

Ils dormaient presque tout le temps, ils mettaient des affaires trop grandes et fumer la plupart du temps.

Ils étaient super gentils, là n'est pas le problème. Sauf que ce n'était jamais assez " sérieux " d'après Gabrielle et je la comprends tout à fait.

Mais passons, je m'inquiète juste de voir à quoi va ressembler son petit copain actuel. Et je le verrais bien assez tôt. Pourvu qui ne sente pas le saucisson et qui mette un caleçon propre chaque jour.

Le train s'arrête soudain dans une grande secousse qui m'arrache un hoquet de surprise et qui me remue fortement l'estomac.

Je me retiens de m'étaler par terre de justesse en poussant un grand soupir de soulagement.

Catastrophe évité. Ouf.

L'homme à côté de moi, dans le feu de l'action si je peux dire ça comme ça, a posé sa main sur ma cuisse pour s'empêcher de tomber vers l'avant.

Il me lance un petit sourire d'excuse que je lui rends en secouant la tête.

- Pas de problème.

Malgré tout, je me décale légèrement de lui pour éviter une autre situation de ce genre.

Puis je reporte mon attention sur mes baskets, jusqu'à ce que la voix d'une femme raisonne dans les haut-parleurs du train pour annoncer la gare où je dois descendre.

Je me lève en attrapant mon sac et en le jetant sur une de mes épaules puis j'empoigne fermement une longue barre en fer qui se trouve devant une des deux grandes portes du wagon.

La cave - niveau -3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant