Texte n°502

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Il était une fois, un royaume. Ce Royaume était vaste, mais ce n'était qu'un parmi tant d'autres.
Le Roi qui gouvernait ce royaume, était très heureux. Il vivait agréablement avec sa fille, et ses sujets menaient tous une vie tranquille.

Dans ce royaume, il n'y avait pas de Reine car celle-ci était morte en donnant naissance à la princesse. Cela avait beaucoup affecté les habitants de cette principauté, mais la femme avait eu une jolie vie, ce qui les avaient un peu réconforté. À présent, ils ne cessaient de se demander si leur souverain allait se remarier.
Le Roi, lui, avaient d'autres choses qui le préoccupaient. Il n'avait qu'une lubie : devenir le Roi le plus célèbre ! Il passait ses journées à chercher comment faire.

Son valet lui conseilla de faire le plus grand et le plus beau palais du monde. Cependant, le royaume n'avait pas assez d'argent. Il dû abandonner cette idée...
Son conseiller, irrité par ce caprice qui prenait tout le temps du Roi, lui répondit qu'il n'avait qu'à travailler toutes les journées et toutes les nuits pour être « Le Roi le plus travailleur de tous les temps ». Mais le Roi était, tout de même, assez paresseux : il refusa tout net.

Un beau jour de printemps, sa fille âgée de treize ans lui dit :
- Papa ! Papa ! La dame aux cheveux d'une couleur qui n'existe pas, vient habiter ici. Tu veux bien l'inviter à dîner, dis ?
L'idée du siècle germa dans la tête du bon Roi. Peut-être que cette femme pourrait le rendre célèbre, qui sait ?

En effet, il ne fit pas les choses à moitié ! Il l'invita à dîner et puisque cela se passait bien, décida de l'épouser. Il présenta sa femme au monde entier, et vanta auprès de tous, sa belle chevelure d'une couleur nouvelle et indéfinissable.
Pendant quelques jours, tout le monde ne parlait que de ça. Puis, le sujet devint vite démodé, et on l'oublia. Cela ne suffisait pas au Roi, il lui fallait plus.

Les années passèrent et les échecs s'accumulèrent.

Tandis qu'il se baladait dans la bibliothèque avec sa fille, une folie apparut dans son esprit.
Il faudrait qu'on écrive une histoire sur Lui !
Tout sourire de cette trouvaille, le Roi feuilleta pendant des heures, des livres de contes. Il connaissait maintenant toutes les histoires : celles de princesses, de chevaliers et bien évidemment, de rois.

Durant un dîner en famille, avec sa seconde femme et sa fille, il décida de leur annoncer la nouvelle.
- Ma douce, ma pâquerette, j'ai des choses à vous annoncer. Pour être célèbre, je veux qu'on écrive un livre sur Moi et pour cela, je vais te marier ma fille. Oh ! Je sais que ça ne paraît rien, mais ce sera spécial : ton mari sera un paysan ! Il y a beaucoup d'histoire où la princesse souhaite se mélanger au peuple et défait l'étiquette.

La jeune fille, maintenant âgée de dix-sept ans se leva, furieuse. Elle hurla qu'elle ne se laisserait pas faire, qu'elle était amoureuse du prince d'à côté et partirait le retrouver.
Le Roi était choqué. Comment pouvait-elle, ainsi, lui manquer de respect ? Il répondit qu'elle n'aurait pas le choix, ce qui ne fit que l'énerver de plus bel.
La princesse quitta la pièce pour s'enfuir dans le royaume voisin et être protégée par son bien-aimé.

Le Roi ne s'attendait pas à ça ! Il était encore plus décontenancé lorsqu'il vit sa femme se lever elle aussi et lui lancer :
- Comment peux-tu faire une chose pareille ? Je pensais que tu avais encore un peu de compassion pour ta fille ! Cette envie d'être célèbre te monte à la tête ! Je pars, moi aussi.

Le Roi se retrouva seul à table. Il ne comprenait pas pourquoi sa femme et sa fille ne partageaient pas son rêve. Il n'y avait rien de gênant ? Et puis, il était le Roi, on devait lui obéir et le satisfaire !

Les premiers jours, le souverain se disait qu'elles allaient revenir. Puis, plus les semaines passèrent, plus le Roi se cacha derrière une attitude méprisante pour masquer son désarroi.
Cela faisait à présent une année que le Roi était seul. Le conseiller vint le voir, pour lui annoncer une terrible nouvelle :
- Monseigneur ? J'ai quelque chose de délicat à vous dire. Le Royaume périt ! Il n'y a plus un seul habitant... De plus, vous ne l'avez sans doute pas remarqué, mais vos valets et vos cuisiniers sont partis, eux aussi.
- Bon Dieu ! Qui reste-t-il donc ?
- Hum... Pardon... Il ne reste personne, Monsieur. Je suis chargé de vous annoncer notre départ.
- Tu pars aussi, mon ami ? J'aurais dû m'en douter... Je n'ai donc plus qu'à devenir ami avec les chaises !

Le conseiller, les servants et le reste du château s'en allèrent. Le Roi était à présent seul. Désespérément seul.

Les mois passèrent, tous plus longs les uns des autres, mais le Roi persistait. Être célèbre était son seul but, il cherchait par tous les moyens à ce qu'on écrive un conte sur Lui.
Cependant, étant seul et abandonné dans son royaume, ses efforts n'avaient aucun effet.



Au bout de vingt longues années, le Roi était vieux et fatigué. Il fêta son soixante-dix-septième anniversaire et s'accorda donc d'acheter un magazine.
En effet, maintenant, il devait gérer ses dépenses car il n'avait plus beaucoup d'argent. Il rationnait ses morceaux de pain et ne mangeait plus de fromage. De plus, il était malade et devait donc payer de coûteux médicaments.

C'est donc ainsi qu'il se rendit au kiosque à journaux qui se trouvait à la frontière de son royaume. C'était son seul lien avec le monde extérieur, ne pouvant plus payer les factures du téléphone – et n'ayant plus personne à appeler.
Le gros titre du journal People était : « Un nouvel enfant pour le Royaume d'Églantine ». Le royaume d'Églantine était celui où sa femme, sa fille et son peuple avaient migré. Une larme mêlée de bonheur et de tristesse jaillit de l'œil du Roi. Rapidement, le kiosquier fut terriblement gêné de le voir déverser un torrent de larmes. Il était heureux pour sa fille, qui finalement passait une vie magnifique. Cela lui rappela sa femme, qui lui ressemblait beaucoup.
Très vite, il se rendit compte de ce qu'il avait perdu. Il allait bientôt mourir – il était lucide, avec son vieil âge, sa mauvaise alimentation et sa maladie, il n'atteindrait pas les quatre-vingts ans – en étant seul.
Il décida de prendre les choses en mains. Que lui apporterait la célébrité s'il était seul ? Il fallait absolument qu'il renoue les liens avec sa femme, sa fille et peut-être même son peuple avant de mourir.

Le Roi envoya un courrier au magazine people, y associant ses dernières économies, pour s'excuser auprès de tous. Il savait que ce simple geste ne suffirait pas, mais il fallait commencer par ça.
Les jours suivants furent difficiles et ses dernières conserves infâmes diminuaient à vue d'œil.

Quelques semaines plus tard, il se dit qu'il était trop tard. Jamais on ne lui pardonnera !
Il alla s'allonger dans son lit, son heure était venue. Cela faisait trois jours qu'il ne mangeait plus et la maladie le rendait faible.
Il ferma les yeux. « Tout le monde meurt subitement », disait un livre qu'il avait lu. Un clin d'œil, et il mourrait. Subitement.

C'est aussi, subitement, que l'espoir apparu.
- Papa ! cria une voix.
- Mon amour ! hurla une autre.
- Notre Roi ! rajouta une troisième.

Le Roi ouvrit les yeux et croisa ceux de sa femme, sa fille et son conseiller. Il tourna la tête et rencontra les regards apeurés de ses anciens sujets.
Il fut pris d'un vertige, il s'endormit.

Quatre jours plus tard, exactement, il se réveilla. Sa femme et sa fille se tenaient à son chevet.
- Il est réveillé ! Appelez le médecin !
Un homme arriva et lui donna un cachet.
- Que s'est-il passé ? demanda le Roi.
- Nous sommes venus te rejoindre, lui répondit sa femme. Nous te pardonnons si tu nous promets de ne plus jamais essayer d'être célèbre.
- Sinon, nous partirons pour toujours ! ajouta sa fille. Tu nous as fait une peur bleue ! J'ai cru que tu étais mort, mais ce n'était que de la fatigue à cause de ta maladie et de ta mauvaise alimentation.
- Oh, je vous jure de ne plus jamais essayer d'être célèbre ! Je ne veux plus jamais vous perdre !

Sur ces mots, ils s'enlacèrent et la nouvelle fut annoncée partout dans le monde. Les anciens habitants revinrent s'installer dans le royaume, et de nouveaux s'établirent dans les logis restants. Ils durent même lancer des conquêtes pour s'agrandir, à cause de toutes ces familles qui voulaient profiter de la bonté de la famille royale !

Finalement, j'écris une histoire sur ce Roi. J'avoue que son récit m'a émue, quand il me l'a raconté. J'ai même versé une petite larme, ce qui l'a bien fait rigoler.
Mais tout compte fait... Et si cette leçon de morale n'était qu'un stratagème pour devenir célèbre ?

FIN

Commentaires :

TicusLeFaune
Bonjour cher auteur ou autrice du texte 502. Ce conte est écrit avec une narration descriptive, qui correspond plus à l'oral que à l'écrit. Peut être que changer l'avant dernier paragraphe "j'écris une histoire sur ce roi" par "je raconte". De cette manière, cette narration aure une raison d'être encrée dans l'histoire. Lorsque la princesse est agée de treize ans, elle parle comme une enfant. Les pré-ados ne disent pas "papa! papa! ..." ici, elle me fait penser à une petite fille de 5 ans, hystérique. De plus, comment sait elle que cette dame vient habiter au château? En parlant de cette dame, elle est très énigmatique: de quelle couleur sont ses cheveux? Pourquoi? Ce serait bien de le dire... Comme l'ont dit mes collègues, il y à beaucoup d'anachronismes . Si ils n'étaient pas voulus, voici comment tu pourrais les remplacer: - Magazine pourait etre remplacé par troubadour car c'était eux qui diffusaient les nouvelles. - Médicaments. Ici on peux parler de remèdes, de plantes... - le téléphone trop cher peu etre remplacé par le prix couteux d'un coursier, ou d'un pigeon voyageur. - les conserves n'existent pas encore. À l'époque ils salaient la nourriture pour la conserver. Parle donc de viande salé. Si tu préfères parler de légumes, utilise le fond du dernier tonneau de choucroute. Ça existait déjà, et se conserve bien. - cachet. Comme pour les médicaments, cela ne passe pas. Le médecin peux lui donner une infusion, là ça colle mieux. Dans tout le texte, il n'y a qu'un seul endroit où tu mets des parenthèses ( enfin leurs équivalents tirets ). C'est, je trouve, dommage. Placer les informations dans deux phrases différentes suffirait, et permettrait une lecture plus fluide. On peut par exemple marquer: Maintenant, le poid des années le rendait lucide: il allait mourir seul. La question finale nous amène à réfléchir, elle est intéressante et permet de clore le conte. C'est une fin bien trouvée, bravo. Je te souhaite une bonne relecture, Ticus

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Lallyhammer
bonsoir, j'ai lu ta nouvelle. Le début, pff, pas accrocheur. Le corps de ton texte, j'ai tout lu d'une traite. En attendant vraiment de connaitre la suite. Et là, un peu déçue par la chute. Sinon le tempo est correct. Le début pour moi les 2 premiers paragraphes sont à refaire. Parce que ce n'est pas joliment dit. On est dans un conte, et rien n'est merveilleux. Ça mérite à mon avis d'être travailler. La période de solitude du roi est tRES longue à lire, et peu intéressante (le coup du fromage, c'est bof) c'est un roi, fait lui manger du caviar.... A mon avis il manque des descriptions sur tout ce qu'il n'a plus. Le faire comprendre plutôt que de le dire. La chute : un peu déçue sur la manière dont c'est raconté. L'idée est bonne, mais la manière absente (pour moi). Et j'oubliais : bizarre la manière dont la mère et la fille rentrent au château... Et puis le téléphone.... à l'époque des royaumes ??? (et là je rejoins tout à fait ce qu'a dit @NadegeChipdel et aussi avec le vocabulaire utilisé ; médicaments (ça c'est de nos jours), remède plutôt pour les chateaux... bon voilà pour moi. Et pour finir sur une note optimiste, c'est validé pour une nouvelle. Tous les ingrédients sont présents. Bonne continuation

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NadegeChipdel
Bonjour ! Merci de nous avoir soumis ton texte. Alors, dans l'ensemble, j'avoue que sa lecture m'a laissée perplexe. Je m'explique : * au niveau des points d'appui, ton texte est bien une nouvelle. J'ai relevé peu de fautes d'orthographe et de conjugaison. * en revanche, il y a beaucoup de points à revoir selon moi : - Le vocabulaire tout d'abord. Même si tu cherches à traiter ton texte avec de l'humour, il y a des mots et des tournures de phrases qui ne collent pas dans le contexte proposé. P.10 : l'idée du siècle - p. 8 : le prince d'à côté. C'est trop familier ! « Il eut une idée formidable », « le prince du royaume voisin » vont mieux. - Ensuite, tu fais le choix de ne donner aucun prénom. D'accord, mais de ce fait on a une surabondance de « roi », « royaume », qui alourdisse ton histoire. - Le point noir pour moi de ton écrit : la cohérence. Tu te places dans une trame très classique de conte de fées donc qui emprunte plus ou moins à l'univers du Moyen-Age. Et d'un seul coup, tu nous parles de kiosque à journaux, de téléphone et de magazine propre ! C'est trop anachronique pour le coup et ça fausse complètement le ton que tu essayes de donner. On se demande ce que ce type d'éléments vient faire là. Tu nous dis aussi qu'il est seul. Alors d'où viennent le pain et les médicaments ? Tout ça donne un ensemble qui ne marche pas ensemble. - Enfin, il y a à mon sens un souci de rythme, en particulier dans les dernières pages. Tout va trop vite. Et la fin fait trop « tout va mieux d'un coup de baguette magique ». Cela donne un côté trop enfantin au texte. En somme, il faut que tu épures ton histoire des éléments trop modernes et que tu revoies la dernière partie quand le roi est âgé. Je te souhaite bon courage pour la suite, Nadège.

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