Chapitre 31

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Je m'étais endormi en un instant. Alors quand je sentis Eva gesticuler dans le lit, je marmonnai dans ma barbe. J'avais l'impression de n'avoir dormi que vingt minutes. Ma tête était si lourde ! Je me retournai et me collai à elle, enroulant mon bras autour de sa poitrine, et je réalisai tout juste qu'elle était encore nue. Mon bras plaqué contre sa peau, je poussai un soupir dans son cou, un élan d'excitation montant soudainement.

— Il est trop tôt, râlai-je tout de même d'une voix rauque.

— Qu'est-ce que tu en sais ? Tu n'as même pas regardé le réveil, rétorqua-t-elle avec un sourire dans la voix.

Pour quelqu'un qui n'était pas du matin, elle était bien trop en forme à mon goût. Je me retournai pour voir mon réveil et grommelai à nouveau avant de me repositionner contre le dos d'Eva.

— 5h21, bon sang...

— Ça t'apprendra à te coucher tard, chuchota-t-elle, toujours goguenarde.

Ah, elle voulait jouer à ça ? Je levai aussitôt ma main et glissai mes doigts sur sa hanche chaude avant de l'attaquer, la chatouillant sans pitié. J'avais compris, lors de mes caresses, la veille, que sa peau était très sensible. J'avais donc deviné qu'elle était également très réceptive à ce genre de toucher. Elle se débattit, hurlant de rire, gesticulant dans tous les sens en essayant d'échapper à mes mains habiles. Elle se rapprocha soudain du bord et après un nouveau sursaut, elle tomba au sol dans un bruit mat.

Inquiet, j'allumai aussitôt la lampe et me penchai par-dessus le rebord du lit. S'était-elle fait mal ? Assise sur le sol, je croisai son regard surpris et éclatai de rire.

— Ce n'est pas drôle ! pesta-t-elle aussitôt.

Elle avait récupéré la couverture et quand elle se redressa, elle l'enroula autour d'elle, tel un pagne. La vision de ses épaules découvertes, en plus de la savoir nue sous la couverture, m'arracha un frisson.

— Ahah, si ! m'exclamai-je. Tu verrais ta tête !

Elle plissa le nez, vexée, et d'un geste souple, je l'attrapai par la hanche pour la ramener sur le lit. Je l'allongeai près de moi et je me dressai sur un coude pour l'embrasser. Elle avait conservé un peu du goût de son intimité sur les lèvres, après mon baiser de la veille, et mon sang se mit aussitôt à bouillir. Elle me faisait trop d'effet, bon sang ! Je quittai ses lèvres, trop tentantes et caressai doucement sa joue, puis son épaule nue tandis que nos regards s'accrochaient.

J'avais envie de lui demander comment elle allait, si ce que je lui avais fait lui avait plus, mais c'était tant cliché ! Elle me regardait d'un air si doux, si tendre, que j'en étais rassuré. Si elle avait détesté, elle ne me regarderait pas ainsi. Non ? Ses prunelles étaient de la couleur de la nuit, sous la faible lumière de chevet, et ses pupilles, légèrement dilatées, me rendirent fébrile. J'avais tant envie d'elle !

Toujours sans rien dire, elle leva la main, caressant lentement mon front et je la laissai faire, intrigué par ce geste. J'avais toujours le sentiment qu'elle n'osait pas. Par timidité, inexpérience, je n'en savais rien, mais elle me touchait peu. Loin de me gêner, j'étais toujours heureux lorsqu'elle se lançait, qu'elle osait. Désireux de caresser sa peau, je glissai ma main dans un repli de la couverture, trouvai une faille et mes doigts glissèrent sur sa hanche chaude. Eva tressaillit aussitôt et je pouffai.

— Aurais-je les mains froides ?

— Ça t'amuse ? râla-t-elle.

Elle se débattit, repoussant mes doigts et s'enroula un peu plus fermement dans la couverture.

Evangeline [En cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant