J'entendis la sonnerie le premier. Je n'avais pas réussi à dormir correctement, l'angoisse de rater le réveil, d'être absent sur le stand de l'école, m'avait empêché d'être profondément endormi. Je me redressai promptement, éteignant d'un geste la sonnerie d'Eva qui remua légèrement.
— Debout, ma belle, chuchotai-je en embrassant le bout de son nez.
Je lui laissai à peine le temps de grogner et quittai le lit, l'esprit alerte. J'étais tellement sur les nerfs, j'avais l'impression de ne tourner qu'à l'adrénaline. J'enclenchai la machine à café des filles et grimaçai quand elle ronronna à faire vibrer les murs. Eva me rejoignit à la cuisine et s'approcha, réclamant un câlin. Je l'enlaçai avec tendresse tandis que son café coulait et nous nous installâmes à la cuisine sans un bruit de peur de réveiller Chloé et Prudence. Eva ne voulut rien avaler et une fois son café terminé, nous nous dirigeâmes à la salle de bain, fermant la porte pour pouvoir discuter.
La vue de ses hanches quand elle retira son pyjama m'arracha un frisson et je l'enlaçai de nouveau, glissant mes mains sur sa peau douce. Mon bassin contre le sien déclencha une éruption dans mes veines et je me baissai pour baiser son épaule, la faisant frémir. Je déglutis avant de reprendre mes esprits, calmant mes ardeurs. Je posai une dernière fois mes lèvres sur sa nuque et me redressai doucement.
— J'étais content de voir les garçons, chuchotai-je. C'était une bonne idée de leur avoir proposé de venir !
— J'ai pu voir comme mon absence t'a permis de te concentrer, se moqua-t-elle.
Je haussai un sourcil interrogateur. Qu'avaient-ils filmé, ceux-là ? Eva récupéra son smartphone avant de glisser ses doigts sur l'écran puis de me le tendre. Je fis défiler les différents clichés où je me vis concentré à l'extrême, manipulant le sucre entre mes mains gantées, puis souriant à l'objectif en apercevant Antoine et j'eus un sourire en découvrant des photos plutôt flatteuses. Mon cœur accéléra légèrement en me voyant. Je ne m'étais pas regardé dans le miroir, avant de rejoindre mon plan de travail, et me revoir dans cette tenue, celle que je ne mettais que lors des concours, provoqua une étrange mélancolie mêlée de frustration. J'avais été fait pour ça, pour briller et ces photos me le rappelaient brutalement.
— Je suis pas trop mal sur celle-ci, m'amusai-je, dissimulant mon trouble.
Elle ricana pendant qu'elle terminait de s'habiller et se mit à rougir :
— T'es pas mal sur toutes, grommela-t-elle, gênée.
L'égo surchargé, j'esquissai un sourire et lui rendis son téléphone avant de l'attirer à moi, main sur ses reins.
— Ah oui ?
Ma voix avait été exagérément suave et je me penchai sur ses lèvres, le corps en feu. Ses lèvres s'ouvrirent aussitôt et elle m'offrit sa langue, que je dévorai avec gourmandise, retrouvant un léger goût de café. Affamé, excité, je me retins de l'assoir sur le meuble, au risque de perdre les pédales. J'avais trop envie d'elle, de l'entendre gémir, de la voir se crisper de plaisir. Elle frissonna un peu plus fort et je me redressai, analysant ses prunelles dilatées, ses joues rosies par le désir. J'aimais trop la voir dans cet état, pour moi, et mon sourire la fit rouler des yeux.
Pendant qu'elle se brossait les dents, je lui racontais tout le dérouler du concours. Des épreuves du matin, à la présentation des autres candidats, avec lesquels je n'avais pas trop échangé, de Justin qui m'avait préparé le terrain, de la remise du trophée et du chèque, remis au moment de l'apéritif. Je ne parlais pas du montant, par pudeur, même si je savais qu'elle était capable de trouver le chiffre sur internet, je n'avais pas envie de m'en vanter devant elle. Je lui parlais enfin des juges, dont je connaissais les noms, notamment Olivier.
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Evangeline [En cours]
Romance[Ne pleure pas mon ange, version Luc Baillet] L'univers de Luc Baillet s'est effondré. Juste en un instant, sa vie a volé en éclat. Il doit reconsidérer sa situation, ses projets, son avenir. Il tente de tout reconstruire, sans conviction, incertain...