Chapitre 40

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Je ne dis rien à Pierrick, mais si ma belle Eva voulait absolument passer le soir de la Saint-Sylvestre avec moi, il y avait des chances que j'accède à sa requête plutôt qu'à celle de mon ami. Même si c'était également l'anniversaire de ce dernier. Ce qui voulait potentiellement dire qu'il fallait que je lui trouve un cadeau ! C'est ce que je fis, dans l'après-midi, laissant de côté la liste d'Eden, et lui achetai une montre, dont je savais qu'il apprécierait le style.

Par acquit de conscience, je consultai son compte Instabook et vis avec soulagement qu'il avait toujours une passion pour les montres, car sur chaque photo promotionnelle, il en portait une différente, visiblement de bonne facture. En fermant l'application, j'eus un sourire nostalgique. Malgré les années, je connaissais encore parfaitement les goûts de Pierrick et c'était une constante que me rassurait. Dans la même boutique, un autre bijou attira mon attention et, avec un sourire, je le pris également, impatient de l'offrir à ma jolie brune.

Même si je n'étais pas certain des projets d'Eva, je réservai mes billets de train pour Paris et m'occupai ensuite de l'hôtel, avant de passer au site web de mon projet pour Eva, appelé « Le Céleste ». J'avais connu Baptiste à l'hôtel casino dans lequel j'avais travaillé et nous avions bien accroché, devenant presque amis. Responsable de salle à l'époque, il avait quitté son poste avant moi pour monter son projet d'hôtel de luxe, dans la chaîne des Aravis. Nous prenions des nouvelles de temps en temps, et même si nous nous étions un peu éloignés, je savais qu'il serait ravi de savoir que je souhaitais réserver une chambre pendant les vacances.

Je lui envoyai un mail, via le site, pour vérifier les disponibilités et lui demander la faveur de me mettre de côté une chambre, le temps que je fasse officiellement la réservation. Sa réponse n'avait pas traîné et il était ravi de me faire cette fleur. Cela fait, l'appel d'Eva après son rendez-vous chez le psy ne tarda pas, et je répondis aussitôt, fermant mes mails.

— Salut, ma belle.

Dans mon impatience de la revoir, j'avais adopté un timbre chaud sans m'en rendre compte et je levai les yeux au ciel. Elle me faisait vraiment tourner la tête.

— Salut, répliqua-t-elle, un peu timidement. Alors, prêt à partir pour Lyon ?

D'après le bruit ambiant, elle était sur la route du retour, probablement dans les transports en commun. J'appuyai mon dos contre le dossier en fermant les yeux, imaginant sa présence auprès de moi.

— Presque ! soupirai-je malgré moi. Il me manque encore des cadeaux pour Eden.

J'avais été trop préoccupé par le cadeau pour Pierrick que je n'avais pas eu le temps de finaliser ceux de ma filleule.

— Mais... tu n'en avais pas acheté sur le marché de Noël ? m'interrogea Eva, circonspecte.

— Si, mais j'avais envie de lui prendre encore des bricoles.

Je n'avais pas envie d'admettre que j'avais un peu exagéré.

— Elle est à combien de cadeaux déjà ? ricana-t-elle.

— Six, avouai-je avec un sourire. J'aimerais lui trouver encore deux ou trois petites choses.

Elle éclata de rire et mon cœur fit un bond dans ma poitrine. J'avais envie de la voir, de la tenir dans mes bras. J'imaginais ce que ça devait être, de passer une heure à se faire décortiquer le cerveau par un psy, étant moi-même passé par là, et j'avais besoin de la réconforter, de faire en sorte qu'elle aille bien. Son rire s'interrompit et, comme en écho à mes pensées, elle lâcha un soupir plein de tristesse, auquel je répondis.

— Tu me manques aussi.

— Je n'ai rien dit, répliqua-t-elle, un sourire dans la voix.

Je me redressai et, d'un clic, imprimai mes billets de train.

Evangeline [En cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant