Chapitre 16

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Quand mon réveil sonna, je mis quelques minutes avant de me souvenir pourquoi je l'avais mis si tôt. Puis, je me levai, le corps raide. Les nuits au labo et sur mon canapé n'avaient pas fait de bien à mon dos ! Ma position pour accueillir Eva dans mes bras pour la nuit non plus. J'eus un soupir, tandis que mon café coulait. Si dès le lever du jour, je pensais à elle, j'étais plus atteint que je ne le croyais.

En allumant mon téléphone, je vis que j'avais raté son dernier message, une demi-heure après avoir tout éteint la veille.

✉ Eva — [Bonne nuit, bon week-end :)]

Je me mordis la lèvre tandis que l'envie de la voir fit battre mon cœur un peu plus vite. Nous étions ensemble il y avait quelques heures à peine, je ne pouvais pas déjà être en manque, si ? Je devais prendre du recul. J'allais avoir besoin de toutes mes facultés pendant le week-end avec ma famille. Je ne devais rien laisser paraître. Je mis un point d'honneur à la ranger dans une case dans mon crâne. Je terminai mon petit déjeuner avec hâte, prenant la route après avoir envoyé un message à mes parents, les informant de mon départ.

Le jour se levait quand j'arrivai à Lyon et je me garai près de la haie de mes parents. Avant de quitter l'habitacle, je cherchai mon portable des yeux et fronçai les sourcils en ne le trouvant pas. Je fouillai mes poches, la boîte à gants avant de réaliser que je l'avais oublié à la maison. Quel con ! Je me revis envoyer un message à mes parents, et le poser sur le meuble à chaussures dans l'entrée... Pour l'y laisser ! Comment allai-je faire, sans lui, sans les petits messages mignons d'Eva ?

Ronchonnant, valise à la main, je traversai l'allée parfaitement entretenue de mes parents et passai la porte d'entrée sans sonner. Mon père était à la cuisine et, une fois la valise posée dans l'entrée, j'allai le saluer d'une bise.

— Déjà ? marmonna-t-il en lorgnant vers la pendule.

— J'ai envoyé un message, me justifiai-je.

Ma mère apparut soudain, Eden dans les bras et, aussitôt, un large sourire éclaira le visage de ma filleule.

— Tonton Luc !

Elle tendit les bras dans ma direction et je me précipitai tandis qu'elle se laissait tomber dans les miens.

— Wow, mais t'es lourde, maintenant, petit monstre ! m'exclamai-je, claironnant. Qu'est-ce qu'elle te donne à manger, maman ?

Son rire franc réchauffa mon cœur, m'arrachant un sourire et je me penchai vers ma mère, l'embrassant à son tour.

— Salut, mon grand, soupira-t-elle, visiblement épuisée. Tu tombes bien, elle refuse que je la change, tu auras peut-être plus de chance !

Je me tournai vers la terreur, main dans la bouche, qui bavait en riant à moitié.

— Alors, petit cochon, tu veux pas changer la couche sale ? Berk !

Elle tira la langue et je fronçai les sourcils, menaçant.

— Moi j'fais plus de bisou à un bébé tout plein de pipi !

Je me dirigeai dans le couloir, Eden gesticulant dans mes bras, mi-amusée, mi-contrariée.

— Je te fais un café en attendant ? lança ma mère depuis la cuisine.

— Volontiers !

— Olonquié ! cria l'enfant en écho.

J'entrai avec le petit diable dans la chambre d'amis, reconvertie en Eden-land, et l'allongeai sur la table à langer. Elle se lassa faire sans broncher, comme d'habitude quand il s'agissait de moi et j'eus un sourire en constatant l'étendue de mon pouvoir de tonton-préféré.

Evangeline [En cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant