Je racontai toute l'histoire à ma sœur, omettant évidemment Eva, incriminant plutôt mes apprentis, qui me parlaient de Pierrick depuis longtemps, ce qui m'avait décidé. Le concours ? Une impulsion du moment, suite à la liesse de reprendre contact avec mon meilleur ami. Elle y crut, du moins, c'est l'impression qu'elle me donna, et après de longues minutes d'explications, elle fut ravie pour moi. Elle était probablement soulagée de me savoir aussi investi, ce qui était signe d'une avancée dans ma rémission. Elle pouvait se réjouir, je ne m'étais pas senti aussi bien depuis longtemps.
Tout ça en l'espace d'un mois. C'était vertigineux, la façon dont Eva avait réussi à me réparer en si peu de temps. Tout ce qu'elle me faisait vivre était si intense ! Notre relation, notre première fois, c'était comme si je n'avais rien vécu avant elle. Comment était-ce seulement possible ? Que se passera-t-il lorsqu'elle m'aura quitté ? Je ne pouvais empêcher mon cœur de se serrer à cette probabilité. Je n'étais pas prêt à laisser tomber. Pourtant, je savais que ça allait arriver.
Après Sophie, j'eus Pierrick, avec qui nous parlâmes de mon programme de la semaine à venir, de mes entrainements, des pièces à préparer en vue du concours. Après une heure de débat, des envois de mails avec quelques croquis, nous parvînmes à un projet. Un peu bancal, qui méritait quelques ajustements, mais ça devenait vraiment concret et la pression monta doucement.
Pierrick tenta de m'interroger sur ma relation, mais je bottais en touche et nous raccrochâmes en nous promettant de nous rappeler quand j'aurai repris les entraînements. En reposant mon téléphone, je vis un message d'Eva et le lus aussitôt.
✉ Eva — [Tu déteins sur moi, j'ai négocié comme une cheffe, mon père a signé !]
Quoi, déjà ? J'eus un sourire et répondis :
✉ Luc — [Si vite ! Je suis super impressionné, bravo ma belle ! Je ne doutais pas une seconde de ta réussite ;) Je sais très bien comme tu peux être persuasive quand tu en as envie ♥ ]
Il ne restait plus que Masson, qui ne poserait pas de problème, j'en étais persuadé. Je m'installai à mon ordinateur, validant la présence d'Eva à la sortie. En consultant à nouveau mes mails, je vis celui de Victor, un autre apprenti en deuxième année, qui m'envoyait ses papiers, verrouillant aussi son séjour. Deux apprentis sur dix. Ça s'annonçait très bien !
✉ Eva — [L'humeur guimauvesque de mon père aide pas mal, faut admettre huhu. Être amoureux le rend vraiment tout mou!]
Je ne pouvais pas le juger ni le lui reprocher ! Sans parler d'être réellement amoureux, j'étais bien attaqué aussi. Je découvrais ainsi que le père d'Eva avait une nouvelle idylle. Allait-elle avoir une belle-mère ? Devrais-je rencontrer les deux, un jour ? Je frémis sensiblement. Me projeter si loin n'était pas une bonne idée.
✉ Luc — [Comment ne pas devenir une guimauve quand on a quelqu'un à qui on tient dans notre vie ♥]
Eva ne me répondit pas, j'eu peur d'être allé trop loin dans mes propos, d'avoir été trop direct et de lui avoir fait un peu peur. Je n'avais même pas la certitude qu'elle ait lu mon message et en allant me coucher, après avoir préparé mes cours, je me rappelais ses horaires très matinaux. Elle devait certainement déjà dormir. Exténué, je m'endormis rapidement, un sourire aux lèvres après ce week-end incroyable.
*****
✉ Eva — [Ben voyons ! Si toi, tu es une guimauve, alors je suis un chewing-gum : collant et impossible de s'en débarrasser !]
Le message, envoyé à trois heures du matin, m'arracha un sourire attendri. Elle était beaucoup trop mignonne ! Je ne pris pas le temps de lui répondre et filai me préparer pour ma journée. La perspective de la retrouver le soir fit battre mon cœur d'angoisse, cette fois. Je savais quelle épreuve l'attendais aujourd'hui, alors j'étais inquiet pour elle. J'ouvris de nouveau mes mails, consultai le programme du jour, mes classes, terminai les feuilles de suivis en entreprise et je peaufinai les exercices de pratique de mes premières années.
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Evangeline [En cours]
Romance[Ne pleure pas mon ange, version Luc Baillet] L'univers de Luc Baillet s'est effondré. Juste en un instant, sa vie a volé en éclat. Il doit reconsidérer sa situation, ses projets, son avenir. Il tente de tout reconstruire, sans conviction, incertain...