Chapitre 18

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✉ Luc — [Oh, mince ! C'était aujourd'hui ?! Je plaisante ! À tout de suite ma belle ♥]

En imaginant ses traits, son doux sourire et ses pommettes roses, mon cœur rata un battement. J'avais si hâte de la prendre à nouveau dans mes bras ! Incapable de rester en place, j'avais rangé le salon déjà impeccable, fait chauffer de l'eau pour un thé, si elle en voulait un, organisé ma boîte à thé avec soin.

Quand j'entendis une voiture se garer dans la rue, je me redressai, impatient. Un coup d'œil à la fenêtre du salon m'informa qu'il s'agissait bien de Chloé et d'Eva et je déglutis, un sourire vissé à mes lèvres. J'étais trop fébrile, était-ce normal ? Dans quel état me mettait-elle ? Ne pouvant m'en empêcher, j'allai ouvrir la porte d'entrée pour l'accueillir. Eva se tourna dans ma direction et nos regards se croisèrent, tandis qu'elle piquait un fard, déclenchant une série de frissons dans mon corps.

Je descendis les marches du perron pendant que les jeunes femmes arrivaient dans ma direction, leurs bras noués. Mon apprentie se détacha de Chloé et elle s'avança vers moi, un sourire aux lèvres. Mon cœur cognait fort et, quand Eva fut enfin dans mes bras, je l'enlaçai et humai son parfum, soulagé.

— Te voilà enfin, fis-je avec douceur.

Je desserrai mon étreinte et baissai la tête, tout en levant lentement son menton de ma main. Mes lèvres retrouvèrent enfin les siennes et un courant électrique parcourut ma colonne vertébrale. Je retins un frisson tandis qu'une furieuse envie de lui mordre la lèvre me saisit. Eva soupira avant de plonger sa tête dans mon pull, contre mon torse. Mes bras l'entourèrent et j'eus le brusque sentiment d'être complet.

— Prenez soin d'elle, lança soudain Chloé. J'ai donné ma parole à son père.

Je l'avais presque oubliée, ne l'ayant même pas salué, et je me sentis embarrassé un instant. Elle me lançait un large sourire et je relâchai Eva, retrouvant mon sérieux.

— Merci Chloé, répondis-je, solennel. Concernant cette histoire, Eva te fait confiance et j'ai foi en son jugement. Inutile de dire que nous comptons tous les deux sur toi pour nous préserver.

— Vous n'avez pas le monopole du cœur, Monsieur Baillet, répliqua-t-elle en fronçant les sourcils. Même si nous avons eu nos différents quelque temps, elle reste ma petite sœur. Inutile de dire que je compte sur vous pour la préserver.

Sous son sourire enjoué, je devinais l'avertissement. Si Philippe s'inquiétait pour moi, Eva avait Chloé et j'en étais soulagé. Je m'inclinai légèrement en direction de la blonde tandis qu'Eva allait l'enlacer pour lui dire au revoir. Nous nous saluâmes tous les trois une dernière fois, puis j'attrapai le sac de mon apprentie d'une main, sa paume de l'autre, et je la conduisis à l'intérieur.

Porte fermée, je lâchai ses affaires avant de la débarrasser de sa veste et l'enlaçai à nouveau, le corps vibrant. Sa frêle silhouette s'adaptait parfaitement à la mienne, comme si elle avait été faite pour moi et je me sentis frémir à cette idée. Sa chaleur, si familière, me fit du bien et je lâchai un soupir.

— Tu m'as manqué, glissai-je dans un souffle.

— T... Vous aussi, hésita-t-elle.

Je m'écartai d'elle et lui lançai un sourire goguenard.

— Ah, je me disais bien ! C'était trop étrange que tu ne mettes jamais de pronom dans tes messages. Tu n'arrives pas à me tutoyer !

J'avais donc visé juste. C'était beaucoup trop drôle et mon amusement la vexa visiblement. Elle croisa les bras sur sa poitrine, sourcils froncés, les joues écarlates.

Evangeline [En cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant