Dès le lendemain, Justin disparu. Philippe m'apprit qu'il était en prospection près de Lyon pour trouver des investisseurs, ce qui m'allait très bien. Eva fut soulagée quand je lui appris et elle me raconta la façon dont le trio de garçons la protégeait des autres. Andy, notamment, était devenu un vrai ange gardien. Profondément rassurés, avec un quotidien simplifié au possible, nous passâmes le reste de la semaine dans un cocon de sérénité.
Pourtant, quand je retrouvai Eva le vendredi midi, elle me sembla troublée, tendue. Elle avait fondu dans mes bras dès que j'étais sorti de la voiture, et même chez moi, elle ne parut pas vouloir se décoller de moi. Je sentais que quelque chose n'allait pas, mais même après avoir levé son menton pour essayer de lire dans ses yeux, elle ne laissa rien paraître. Je caressai sa joue et esquissai un sourire réconfortant.
— Que se passe-t-il ? Tu sais que tu peux tout me dire.
Elle plissa les lèvres et la tristesse teinta ses prunelles sombres.
— C'est juste que... Mes amis vont me manquer.
Il ne restait plus que deux sessions de CFA, pour elle et ses amis. Après ça, ils ne se verraient probablement plus. Elle avait eu tant de mal à se créer un cercle d'amis fiables et sincères, un noyau réconfortant, j'imaginais aisément son désespoir de devoir tout abandonner derrière elle. Quitter sa famille, ses amis... Et sa sœur de cœur, Chloé, devait être un déchirement. Elle jouait les fortes, les enthousiastes, avec moi, mais réaliser qu'elle allait sans doute toute perdre devait la remuer.
Je ne m'étais pas posé autant de question, quand Pierrick m'avait proposé le poste. J'adorais mes parents, ma sœur, j'aimais beaucoup Eden, mais j'avais besoin de me recréer une vie à moi, pour me retrouver. Prendre un nouvel envol était devenu vital. Je n'étais pas inquiet de la distance, Lyon n'était pas si loin de Paris, et les appels en visio aideraient à surmonter les longs délais entre les visites. Puisque nous avions prévu une chambre d'amis dans notre futur appartement, il était à parier que nous aurions de la visite régulièrement, alors je n'étais pas inquiet.
Tandis que j'enlaçai de nouveau la jeune femme, je récupérai mon téléphone dans ma poche, décidé à faire plaisir à mon amoureuse. Je fis défiler les noms de mon répertoire, choisi mon interlocutrice et appelai. Eva se détacha de moi en entendant la tonalité et soudain, Chloé décrocha.
— Monsieur Baillet, que me vaut le plaisir ? ricana-t-elle, m'arrachant un sourire.
— Salut, Chloé ! lançai-je joyeusement. Dis voir, je voulais vous proposer de passer à la maison, toi et Prudence, demain soir.
— Faut que je demande à madame, mais il ne devrait pas y avoir de souci !
— Oui ? Impeccable, fis-je en lorgnant vers Eva, dont le visage s'était illuminé. Pour dîner ?
— Apéro et dîner ?
— Avec plaisir.
— On amène une bouteille ? demanda-t-elle sans hésiter.
— Ah, encore mieux ! appréciai-je. Je compte sur vous, alors ?
— Je te redis, mais en principe, c'est bon pour nous !
— Parfait ! À demain !
J'eus tout juste le temps de raccrocher qu'Eva s'empara de mes lèvres avec ardeur. Je vacillai un instant avant de ranger mon téléphone dans ma poche, me libérant les mains. Je la saisis fermement et l'enlaçai, lui rendant mon baiser avec autant de fougue. Mes sens en feu, j'en voulus tout de suite plus et je glissai ma langue entre mes lèvres, frôlant les siennes.
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Evangeline [En cours]
Romance[Ne pleure pas mon ange, version Luc Baillet] L'univers de Luc Baillet s'est effondré. Juste en un instant, sa vie a volé en éclat. Il doit reconsidérer sa situation, ses projets, son avenir. Il tente de tout reconstruire, sans conviction, incertain...