Chapitre 52

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✉ Luc [Bonne année ma belle ! À très vite ! ❤️]

✉ Blanche-Neige [Bonne année à toi aussi mon Charmant ❤️]

En attendant le départ de mon train, installé dans le large siège de la première classe, je relus une nouvelle fois notre échange de la nuit. Le « mon » Charmant me rendait dingue et enveloppait mon cœur d'une incroyable douceur. L'envie de voir Eva, de la tenir dans mes bras se fit ressentir dans mon estomac. Quand le train s'ébranla enfin, je reposai mon téléphone, épuisé.

Nous étions rentrés tard, la veille, après avoir fait un nouveau tour dans la salle de réception, serrant des nouvelles mains, Pierrick faisant bonne figure parmi nos pairs, tandis que je trainais de plus en plus la pâte derrière lui. Nous avions même rencontré le maire de Paris, qui relança mon ami sur son projet d'ouverture de boutique, l'interrogeant sur les délais avant que celle-ci n'ouvre. Je connaissais suffisamment bien Pierrick pour avoir vu à quel point il avait détesté cet homme. Son sourire pincé, sa mâchoire serrée. Il n'avait rien voulu me dire, mais je gardai en tête de l'interroger. S'il voulait que je rejoigne son équipe, il allait devoir jouer franc-jeu !

Nous nous étions couchés bien trop tard pour que ça soit raisonnable et ma tête était lourde, ce matin. Par chance, le wagon n'était rempli qu'à moitié, et il me semblait que nous étions tous dans le même état. Le silence régnait et c'est avec soulagement que je me laissai sombrer sur mon siège, récupérant un peu de ma nuit. Quand je repris mes esprits, nous n'étions plus très loin de Lyon, là où je devais faire mon changement de train. J'envoyai alors un message à Eva, lui demandant si je pouvais l'appeler et la réponse n'avait pas tardé.

✉ Blanche-Neige [Je suis dans ma chambre dans 30 secondes!]

Un sourire étira mes traits las et je quittai le compartiment pour passer mon coup de téléphone. Assis sur une minuscule banquette, sur la plate-forme entre les wagons, j'attendis une minute avant d'appuyer sur la touche verte, le cœur battant, impatient d'entendre sa voix. J'étais un putain d'ado.

— Bonjour, Charmant ! lança-t-elle d'une voix claironnante. Bonne année !

— Bonne année à toi aussi, mon ange, soufflai-je avec tendresse.

Elle sembla pouffer.

— Ah, je vois que tu as fait des folies hier soir ?

— Ah, ah, répliquai-je. Entre la fatigue de la soirée et la fatigue du voyage, je me dis que ce n'est plus de mon âge tout ça.

Son ricanement me réchauffa les os et je fermai les yeux, l'imaginant près de moi, à passer ses mains dans mes cheveux. J'avais envie de la voir.

— Tu vas mettre quelques jours à t'en remettre, vieille branche.

Je soupirai, résigné. La peste ! Elle était beaucoup trop en forme pour moi. Qu'avait-elle donc fait de sa soirée ? Ne s'était-elle pas couchée tard, elle aussi ?

— C'est donc ça, les princes charmants ? se lamenta-t-elle. On m'a menti sur la marchandise !

Je levai les yeux au ciel et repris, ignorant ses sarcasmes :

— Et toi, sale gosse, ça s'est bien passé ?

—Très bien ! Les garçons jouent super bien, les filles se sont bien amusées et moi aussi. Andy a ramené sa copine et elle est très charmante.

Je me crispai légèrement avant de poursuivre :

— Antoine l'a bien pris, pour Chloé ?

— Oui. Juste déçu de n'avoir définitivement aucune chance !

Evangeline [En cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant