Chapitre 33

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Mon cœur bondit dans ma poitrine et je souris comme un con, soulagé. Je ne m'étais pas rendu compte que j'avais attendu tout ce temps un message de sa part, car mon corps entier sembla plus léger. Savoir qu'elle avait peut-être passé la soirée avec Antoine me rendait un peu trop crispé. Je m'installai dans mon canapé, un plaid sur les jambes, en attendant son coup de fil, qui ne tarda pas. Je répondis à la première vibration.

— Eh bien, c'était compliqué de s'avoir ce soir ! ricanai-je en portant le smartphone à mon oreille.

— Terrible, soupira-t-elle. Je suis désolée, j'ai oublié l'histoire des sandwiches.

— J'avais remarqué, jouai-je. Tu auras un bout pain sec et de l'eau, ce n'est pas grave.

— Grumpfl.

J'explosai de rire.

— C'était quoi, ça ?

— L'expression de ma contrariété, grommela-t-elle.

— C'est subtil, me moquai-je. Oh, j'ai retrouvé les affaires de ski de ma sœur. Elle doit faire quelques centimètres de plus que toi, ça devrait aller.

— C'est combien, quelques centimètres ?

J'esquissai un sourire. Elle n'était pas dupe du tout.

— Je ne sais pas, combien mesures-tu ? lançai-je avec humour.

Elle rit à son tour avant de reprendre :

— C'était une astuce pour me demander ma taille ? devina-t-elle. Un mètre cinquante-cinq.

— Ah. Quelques dizaines de centimètres alors.

— Tu es sérieux ? soupira-t-elle, dépitée.

— On est tous grands dans la famille. Un mètre quatre-vingt-deux pour ma part.

Sophie devait faire son mètre soixante-quinze, tout comme notre mère. Et je dépassai tout juste notre père.

— De delà du soixante-dix, vous êtes tous grands, râla Eva.

Je pouffai devant sa fausse mauvaise humeur. Visiblement, elle n'aimait pas trop qu'on la taquine sur sa taille. Et j'étais d'un naturel taquin.

— La génétique est amusante quand même, ton père n'est pas plus grand que moi ?

Je me rappelai cet homme immense, droit et sévère, qui avait passé la porte lors de notre entretien pour lui révéler ce qui était arrivé à sa fille. Cette dernière soupira dans le téléphone :

— Je préfère même pas en parler, grommela-t-elle à nouveau.

J'éclatai de rire et nous enchainâmes sur des sujets un peu plus légers. Elle me raconta sa journée, ce qu'elle avait raconté à Chloé sur notre toute nouvelle intimité, elle me parla également de Prudence, la petite amie de la blonde. Elle m'expliqua pourquoi elle avait tardé à me répondre, ayant passé le repas et le début de soirée avec Antoine et James, et quand je remarquai ses bâillements, je la poussai à raccrocher.

— On se voit demain, mon ange. Va dormir.

— Tu as raison, souffla-t-elle, épuisée. Je dois être en forme pour te plier sur les pistes.

— Tu rêves, gamine !

Elle ricana et nous nous souhaitâmes une bonne nuit avant de raccrocher. Je n'étais pas pressé d'aller me coucher, seul dans mon lit. Pourtant, après un grognement, pestant contre mon dos déjà fatigué, je me levai. Je passai vérifier mes mails, ignorai celui de Pierrick avant de cligner des yeux. J'avais reçu un mail du staff du Sirha. Les mains tremblantes, je cliquai. Ils nous partageaient enfin le thème pour le concours. Les films américains. Pourquoi pas. Je poussai un soupir et transférai le tout à Pierrick, avec un simple mot : pour en parler.

Evangeline [En cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant