La force des liens

Révélations inattendues

Le quotidien de Sohan demeure marqué par un travail éreintant, où le répit se fait rare. Un après-midi étouffant, alors qu'il est assigné à prêter main-forte à un vieux Cérèsien dans ses récoltes, une scène inquiétante se déroule sous ses yeux. La petite-fille du doyen se trouve être la cible d'un autre esclave, profitant de l'inattention du vieil homme. Les cris déchirants de cette dernière résonnent, mais l'indifférence règne parmi les autres prisonniers, qui préfèrent observer en silence, teinté de moqueries.

Sohan hésite un moment avant de prendre la décision de se mêler à leur activité, se dirigeant lentement vers la petite Cérèsienne quand l'un des prisonniers s'adresse à lui :

— Vous voulez vous amuser avec nous ? Vous pourriez vous venger des Cérèsiens pour ce qu'ils vous ont fait. De toute façon, il n'y a aucun risque, nous n'aurions qu'à la faire disparaître ! ricane-t-il

— Sohan ! Sohan ! Sohan ! scandent ses compagnons d'infortune.

La petite Cérèsienne semble impressionnée par la stature de Sohan et ayant entendu parler de sa réputation, est effrayée par les encouragements à la violence.

— C'est... C'est vous, Sohan Khartus ? demande-t-elle d'une voix tremblante.

Sohan ressentant la peur de la petite lui demande en se moquant gentiment :

— Tu as peur, petite ?

La fillette, figée sur place, garde le silence, ce qui provoque les rires des autres prisonniers. Puis, motivée par la colère, elle s'écrit :

— Je n'ai pas peur de vous ! Quand mon grand-père verra ça, il s'occupera de vous et vous rirez moins !

Sohan ne détourne pas son regard de la fillette et finit par dire, en souriant légèrement :

— Allez, assez rigolé, lâchez-la. Elle finira par se faire dessus si ça continue, et j'ai déjà assez à faire avec leurs terres, je ne tiens pas à devoir m'occuper de son linge souillé...

L'un d'eux s'oppose à cette décision, n'hésitant pas à faire preuve d'arrogance.

— Pourquoi devrions-nous t'obéir ? Tu n'es plus le chef ici, que je sache. Si tu te dégonfles devant les Cérèsiens, c'est ton problème. Continue de courber l'échine face à eux si ça te plaît, mais ne me dis pas ce que j'ai à faire, Sohan ! Ouvre les yeux et regarde-moi corriger cette petite effrontée devant toi !

Un geste menaçant plane sur le visage de la jeune fille, mais avant qu'il ne se concrétise, Sohan, avec une rapidité surprenant, saisit le poignet de l'homme rebelle et lui brise le radius d'un mouvement sec. Un cri de douleur déchirant résonne, tandis que l'ancien conquérant déclare avec fermeté :

— Je ne m'abaisse pas à frapper une gamine terrorisée. En revanche, moralement, me défouler sur ta tronche ne me poserait aucun problème ! Si tu tiens à prouver quelque chose, vas-y, remets-moi à ma place, qu'on rigole. Dans le cas contraire, je te conseille de faire ce que je te dis si tu ne veux pas finir avec tous les os brisés ! Pour la dernière fois, lâche cette gamine !

Aucun des esclaves présents n'ose réagir. Ils observent, surpris par son parti pris. Le prisonnier, souffrant de sa fracture, comprend qu'il se retrouve seul dans cette situation et relâche la Cérèsienne, attendant que son bras soit libéré pour reculer et rejoindre les autres sans proférer un mot de plus.

Après s'être assuré que la fillette n'est plus en danger, Sohan se retire et reprend son travail, restant isolé des autres. Cependant, une voix douce interpelle son attention :