50 ans en arrière : Chapitre X

6 0 0
                                    

Le lendemain, Djak est suspendu par les poignets à une poutre, dos nu, exposé à la vindicte publique. Vulnérable, et luisant de sueur, il attend le châtiment sous le regard impitoyable du roi Erwin et de la foule assemblée, avide de spectacle.

Le Prince Victor, portant avec autorité le fouet, s'avance vers Djak, ses yeux scrutant ce dernier avec méfiance.

Un soldat s'approche avec un seau d'eau bouillante qu'il verse sur le dos de l'esclave, provoquant chez lui une grimace de douleur lorsque les vaisseaux sanguins de sa peau se dilatent.

La tension dans l'air est palpable, chacun retient son souffle. Victor ordonne le retrait des entraves, exigeant une soumission totale de la part de son esclave. Alors que les chaines lui sont retirées, Djak contrôle sa chute.

—Relève-toi, et mets tes mains sur la tête, ordonne-t-il d'une voix dure.

Genou pliés, une main au sol, Djak se contente de le fixer du regard sans rien dire.

—Ce n'est pas le moment de me faire répéter les ordres, si tu n'as pas compris je vais me montrer plus clair.

Djak se retourne lentement, exécutant finalement l'ordre sans résistance.

Mon fils, il te revient de mettre un terme immédiat aux agissements de cet esclave et de le punir pour avoir offensé nos soldats. Je ne veux plus le voir se rebeller contre aucun d'entre nous. Exécute la sentence et remets-le à sa place ! ordonne le roi.

« Il est tendu, je le sens, mais qui ne le serait pas dans un moment comme celui-ci, j'espère seulement qu'il ne me fera pas regretter ma décision de le laisser libre de tout mouvements... », pense Victor en déroulant lentement le fouet.

Le prince brandit le fouet et claque le premier coup au sol, en observant attentivement les réactions de son esclave.

« Bon, son corps s'est crispé à vue d'œil, mais il n'a pas bougé... Il vaut mieux enchainer... »

Sans perdre de temps, Victor frappe alors le deuxième coup sur le dos de son esclave.

Le choc de l'impact brise l'air, Djak sursaute en poussant un hurlement, son corps ébranlé se redresse dans un mouvement instinctif. Ses yeux, écarquillés par la surprise, se tournent rapidement vers le prince qui émane une autorité glaciale.

—Remets-toi en position ! ordonne-t-il d'une voix impérieuse.

Les muscles de Djak tremblent malgré ses efforts pour se maîtriser.

— Vous devriez essayer ma place ! réplique-t-il, défiant.

— Je ne suis pas à ta place ! Et ce n'est pas faute de t'avoir prévenu de ce qui t'attendait.

Les mots de Victor frappent Djak comme des lames acérées, sa mâchoire se crispe sous l'effort de contenir la douleur grandissante.

—Remettez-moi les chaines alors... Empêchez-moi de bouger... supplie-t-il, sa voix étouffée par la souffrance.

— Je doute que te pendre par les poignets soit en ta faveur, crois-moi il serait bien moins évident de lutter contre la douleur en étant immobilisé de la sorte, alors prends sur toi et obéis ! rétorque Victor.

Les yeux de Soraya, emprisonnée dans les enchevêtrements de la foule, ne peuvent détourner leur attention de l'agonie de l'homme qu'elle aime. Son cœur se serre face à cette impuissance.

Djak, scrutant la foule, remarque sa présence, et trouve soudainement la force de se soumettre aux ordres, son esprit voguant vers des souvenirs lointains.

La force des liensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant