50 ans en arrière : Chapitre XIII

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Les années glissent comme des ombres fugaces, et le prince, dans leur sillage, trouve un amour éblouissant. Ses yeux se sont posés sur une jeune femme nommée Othoïmé, et dès ce premier regard, il a su que c'était bien plus que de simples palpitations. Avec elle, il plonge dans les eaux profondes du véritable amour, chaque jour un nouveau chapitre de cet émerveillement. Mais sous ce ciel étoilé d'affection, un nuage sombre s'insinue.

Le tableau idyllique est troublé par une préoccupation tenace : la mère d'Othoïmé est issue d'un mélange interdit, une union entre un Cérèsien et une Terrienne. Cette tache indélébile sur son arbre généalogique obsède leurs pensées, leur insufflant l'angoisse d'une réaction royale implacable. Le prince, ayant ouvert son cœur sur ses amours passées, laisse planer une ombre d'inquiétude sur la jeune femme.

Othoïmé, tandis qu'elle contemple l'homme pour qui son cœur bat, réalise avec anxiété que leur amour est entravé par le destin tout tracé du prince, peu importe leurs sentiments partagés.

A l'inverse, Victor se sent prêt à se confronter à son père, profitant du diner pour évoquer ce sujet :

— De quoi veux-tu me parler, mon fils ?

—J'ai rencontré une jeune femme...

—En voilà une bonne nouvelle. Qui est-elle ?

—Elle s'appelle Othoïmé...

— Ôtes-moi le doute Victor, c'est une Cérèsienne ? demande le roi, son regard froid et scrutateur.

—Son père est de Cérès oui, répond-il.

—Et sa mère ? interroge le roi, une lueur d'inquiétude traversant son regard.

— Moitié Cérèsienne, moitié Terrienne, répond Victor, luttant pour maintenir sa voix ferme malgré la sécheresse de sa gorge.

Un silence glacial s'installe, rompu seulement par le bruit sourd du cœur de Victor, tambourinant dans sa poitrine. Puis, le roi parle, sa voix tranchante comme une lame :

—Je vois... c'est dommage...

—Père, je souhaite faire d'elle ma femme.

Le roi, surpris, recrache la gorgée qu'il avait en bouche avant d'avoir une quinte de toux.

—Victor... On ne va pas en discuter des heures, tu connais les lois alors appliques-les. Un futur roi se doit de montrer l'exemple. Il y a assez de jeunes femmes aux parents Cérèsiens, laisses les autres entres eux.

Mais Victor, les yeux brûlants d'une détermination inébranlable, refuse de plier sous le poids des conventions.

—Les autres ? Père, les autres n'auraient 'ils pas droit au bonheur ? Ils vivent sur notre planète qui est la leur aussi.

Le roi, tiraillé entre son amour pour son fils et son devoir envers son peuple, secoue la tête avec amertume.

— Victor, tu ne comprends pas. Si nous laissons cela se produire, nous ouvrirons les portes à l'anarchie. Le peuple de Cérès doit rester pur. Les lois sont claires.

— Mais père... Othoïmé est Cérèsienne jusqu'au plus profond de son être. Elle n'est pas une étrangère sur notre sol, mais une enfant de cette planète, née et élevée sous son ciel. Son sang, imprégné du fluide de Cérès, ne peut être ignoré.

—Cela ne change rien ! Je te l'interdis Victor ! Le peuple de Cérès ne doit pas disparaître ! Cette planète accueille quelques rares arrivants d'autres planètes mais en aucun cas, il ne leur est permis d'avoir des relations avec un ou une Cérèsien(ne), tout comme il est formellement interdit d'aimer et d'épouser un ou une esclave ! Je te demande de mettre un terme à cette relation si tu ne souhaites pas me voir faire châtier cette jeune femme qui agit en toute connaissance des risques qu'elle prend en ayant une relation avec toi !

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