La force des liens

Chap 17

—Sanji... Que fais-tu dévêtu ? interroge Mathis.

—Je n'avais plus la force nécessaire pour maintenir mon fluide au maximum, j'ai perdu l'armure et retrouvé mon apparence initiale, mes vêtements ne sont pas revenus. Grand-père était présent il m'a donné de quoi me couvrir.

—Nous sommes venu voir comment tu te portais, et te transmettre un message de la part de ta mère. Elle veut que tu comprennes qu'elle ne te lâche pas, qu'elle n'a pas eu la force de traversé le passage qui mène au-delà de la lumière, car elle souhaite rester présente pour toi. Même si tu ne la vois pas, elle veille sur toi.  Elle m'a tenu de t'assurer qu'elle se trouve en compagnie de ses proches et qu'elle est en paix.

Sanji a les yeux qui pétillent d'émotions en écoutant ce message plein d'espoir et de gaité.

—Un jour, je te le promets, je t'emmènerai avec moi dans ce monde parallèle, poursuit Mathis. Même si cela doit me demander beaucoup d'effort pour parvenir à ce niveau de maîtrise.

—Merci pour tout, Mathis.

—Il n'y a pas de quoi, c'est normal. Ta mère m'a aussi fait part de ses dernières volontés, et m'a chargé de transmettre à tous ceux qui lui rendrons hommage dans quelques jours, de sourire et d'être fier de ce qui a été accompli et de ce qui va être accompli grâce à toi, Sanji.

—Avant de lui rendre hommage, je tiens à régler le cas de Siméon, c'est important pour moi, je ne veux pas qu'il soit encore en vie quand ce moment de recueil aura lieu.

—Si je peux me permettre, intervient le professeur. Je l'ai vu, et dans son état, je ne lui laisse pas plus de trois jours à vivre.

—Je me félicite déjà d'avoir trouvé la force de m'arrêter avant qu'il ne meurt, indique Sanji puis se tourne vers Sohan :

— Demain, au zénith du soleil, est-ce que cela ira pour toi ?

—Parfait, confirme Sohan.

L'annonce du procès est transmise à l'ensemble du peuple avant que le groupe ne se sépare pour aller se reposer chacun de son côté. Sanji quant à lui, s'interdit de fermer l'œil durant la nuit, il reste assis sur l'une des marches de la chambre funéraire, ne quittant pas le corps de sa mère du regard.

Le lendemain, Sohan lui demande de le conduire à la cellule de Siméon. En chemin il questionne le prince :

—Pourquoi ne lui as-tu pas demandé ?

—Demander quoi ? Et à qui ?

—A Keiji, ton père. Pourquoi ne pas lui avoir demandé si ta mère avait eu le temps de lui parler ? Cette question te taraude l'esprit pourtant.

—Ta question me prouve qu'elle ne l'a pas fait, sinon, tu en serais le premier informé...

—Pas nécessairement, quand il s'agit de Lucie, Keiji ne me dit que ce qu'il veut bien, et connaissant ta mère, permet moi de douter de son inertie. Je ne la vois pas rester un mois sans traiter le souci, surtout si le problème te concernait. Alors je ne peux que te conseiller d'aller lui parler.

—J'y réfléchirai, mais je pourrais tout aussi bien te retourner ce conseil vis-à-vis de Mia, non ? Pourquoi garder cette distance alors que tu tiens à elle ?

—Hum... Si elle s'inquiète, tu peux la rassurer et lui dire que je vais bien, répond-il d'un ton impassible.

Sanji, devinant plus ou moins la raison pour laquelle Sohan évite Mia, lui lance un regard significatif avant de plaisanter :

— Je suis prêt à relever bien des défis pour toi, mais affronter la colère de Mia, c'est une toute autre histoire. J'espère que tu ne m'en voudras pas, mais je préfère éviter de prendre les foudres qui te sont destinées.