Chapitre IX

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Une onde de malaise traverse Tarek alors qu'il se fige sur place, son regard croisant celui du prince, allongé nu sur son lit, en compagnie d'une demoiselle à l'air soumis.

—Oh, pardonnez-moi, je... bafouille-t-il rapidement, se retournant instinctivement pour partir.

Mais Victor l'arrête d'une voix froide.

—Non, reste, Tarek. Si ta présence me dérangeait, tu l'aurais su.

Se sentant obligé de rester malgré son inconfort évident, Tarek reste figé sur place, son esprit tourmenté.

—Je constate que vos appétits fugaces reprennent le dessus, glisse-t-il d'un ton perspicace.

Cette observation tire un sourire en coin à Victor, révélant un amusement subtil.

—Et je vois que vous avez trouvé le réconfort dans un breuvage désinhibant...dit-il en constatant la boisson sur le côté du lit.

—J'ai eu une journée éprouvante, mais ne t'en fais pas, je n'ai pas abusé de la boisson, je suis toujours lucide.

—Et que puis-je faire pour vous, Prince Victor ?

—Tu aurais pu tout dévoiler à mon père tout à l'heure, alors pourquoi avoir choisi de prendre la parole pour me défendre ?

—M'en voulez vous pour cela, Prince Victor ?

—Non, je cherche seulement à comprendre. C'était pour toi l'occasion de mettre tes menaces à exécutions, après tout c'et vrai, je ne t'ai pas accordé ce que tu voulais avec Djak.

—Ma loyauté envers vous va bien au delà d'un simple malentendu en lien avec un esclave, soyez en sûr. Cela dit, je n'aurais jamais dû vous menacer, je vous prie de pardonner mon impertinence.

— Je le sais bien, Tarek. J'ai conscience que tu es au courant de bien des choses compromettantes à mon sujet, des choses que d'autres n'hésiteraient pas à utiliser contre moi. Mais le fait est que tu me protèges, et cela signifie beaucoup pour moi.

—N'est-ce pas là simplement le principe d'une amitié, Prince Victor ?

—C'est vrai, depuis que mon indigne de mère m'a abandonné, toi et Auron êtes mes deux confidents, mais lui davantage à l'image d'un père affectueux, tandis que toi...sourit-il. Toi c'est différent, nous avons le même âge, et dieu sait ou l'insouciance nous a souvent conduits...

—Prince Victor... interrompt Tarek. Pardonnez moi de vous couper, mais nous ne sommes pas seuls, alors peut-être vaudrait-il mieux éviter d'aborder certaines histoires maintenant.

Un sourire taquin étire les lèvres du prince, tandis qu'il rétorque :

—Tu as raison. Parlons-en plus tard... Occupons-nous d'abord de la demoiselle.

—« Nous » ? s'étonne Tarek, incertain de la tournure des événements.

—Ne t'inquiète pas, elle est disposée à s'occuper de toi pendant que moi je me charge d'elle, aucune ambiguïté.

—Pendant que vous vous occupiez d'elle ? Sans vouloir vous offenser, il serait préférable d'attendre que vous soyez en possession de toute votre conscience pour nous aventurer sur ce terrain là, répond-t-il réticent.

—Tarek...Je ne prétends pas être sobre, mais je conserve une certaine lucidité et je suis encore capable de prendre des décisions éclairées.

Victor fait un signe à la jeune femme, lui octroyant ainsi la permission d'approcher Tarek. Ce dernier, submergé par un mélange de gêne et d'électrisation face à ce privilège inattendu, se laisse entraîner dans une séquence d'érotisme troublant.

La force des liensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant