Chapitre 99

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Bonjour à tous,

Les chapitres 99 et 100 seront beaucoup plus long que les autres.

Bonne lecture,
Fanini

Chapitre 99 :

Cette visite m'a chamboulée. Je reste très affectée par cette discussion. Je sais qu'ils sont différents de Lucas. Je sais qu'ils tiendront leurs promesses. Qu'ils prendront leur rôle de grands-parents très au sérieux. Je suis persuadée que cela peut fonctionner. Mais si Lucas refuse de la reconnaître est-ce une bonne décision de poursuivre cette relation grands-parents/petit-enfant ? Je suis déchirée entre accepter et refuser. Je sais que je n'ai pas le droit de refuser ce contact. Ma fille m'en voudra peut-être un jour. Elle a la chance de les avoir et qu'ils veuillent bien être présents. Je ne sais pas quoi en penser...
Je reste perturbée pendant de longues heures par cette entrevue. Je ne remarque même pas les filles arriver. Elles sont si enthousiastes qu'elles me font oublier tous ces maux qui occupent toutes mes pensées.
Elles se penchent au-dessus du berceau et s'émerveillent en découvrant enfin ma fille. Elles laissent échapper leur bonheur en déversant leurs nombreuses larmes sur leur si beau visage.

-Elle est tellement belle, dit Tia en admiration devant Elayna.
-Elle te ressemble tellement, ajoute Lily.
-Qu'est-ce qu'elle est mignonne, s'enquit Ana.
-C'est un ange, souffle Vivi.

Leur bonne humeur est contagieuse. J'ai de nouveau le sourire. Je réfléchis différemment. Peut-être plus intelligemment. Je me suis mise dans cette situation, c'est à moi de m'en sortir. J'ai commis des erreurs mais elles sont réparables. Je ne vais pas courir après Ethan. Je sais que c'est de ma faute et que c'est impardonnable mais ce n'est pas ma priorité. Aujourd'hui ma priorité c'est de reprendre ma vie de femme et de commencer ma vie de maman solo. C'est tout nouveau et je n'ai pas tous les codes pour y arriver. Mais je suis très bien entourée. J'ai sombré vers Lucas car je pensais que je ne pourrai pas y parvenir seule. Voir un papa et une maman séparés alors que leur enfant vient de naître m'était inconcevable. J'ai fait abstraction pendant quelques minutes de toutes les erreurs qu'il a commise. J'ai oublié pendant un moment pour imaginer ma vie si je passais outre tous ses faux pas. Évidemment que c'est merveilleux. Une famille unie. Qui est heureuse d'accueillir le fruit de leur amour. En apparence c'est un moment puissant et rempli de joie. Au fond ce n'est que du cinéma. Je ne pourrai jamais passer outre. Je ne pourrai jamais oublier. Même si ma fille sera plus heureuse si nous sommes ensemble. Je vivrai dans un mensonge. Un mensonge qui me rongera toute ma vie. Qui me tuera sûrement à petit feu...
J'ai beau retourner dans tous les sens cette situation la conclusion est la même. Lucas ne sera jamais plus l'homme avec qui je souhaite partager ma vie. Les hormones, l'excitation, l'euphorie de la naissance de notre fille a fait basculer les événements en ma défaveur. Je ne le dois qu'à moi. Je ne dois pas m'en prendre à Lucas. C'est ce qu'il attendait. Il guettait une baisse d'intensité. Il ne souhaitait qu'une seule chose : que je cède. Et je lui ai offert cette opportunité sur un plateau d'argent. Je regarde ma fille et c'est tout ce que je ne veux pas pour elle. Pas de déchirements. Pas de disputes. Pas de non-dits. Je peux être une maman conciliante pour le bien de mon enfant. Mais je peux été également être féroce quand il le faudra. Je dois accepter la réalité des choses. Lucas ne reviendra peut-être pas. Il ne l'a reconnaîtra jamais et ne fera pas parti de sa vie. Je sais que c'est ce qui va arriver. Je me suis préparé pendant toute ma grossesse à cela. Mais j'ose espérer que pour sa fille il se comportera autrement. Il faut également que je me fasse à l'idée qu'il ne sera pas seul. Il est accompagné de sa maîtresse qui partage sa vie. C'est compliqué pour moi. À chaque fois que je les vois ensemble cette sensation de trahison, d'humiliation, de honte m'envahît. C'est à cause de cette liaison que nous sommes divorcés. Que notre fille n'aura jamais son père et sa mère sous le même toit. Notre couple était déjà un échec complet. Si nous étions encore ensemble je ne suis pas certaine que je serai heureuse...
Cette liaison m'a détruite mais ça me réconforte de savoir qu'ils sont toujours ensemble. Ce divorce n'aura pas été inutile. Il aura sûrement soudé et fait évoluer leur relation. Elle le rend heureux. Elle doit mieux le comprendre. Elle doit être physiquement tout ce qu'il a toujours désiré. Je ne suis pas jalouse. Je suis juste réaliste. Je ne serai jamais elle, et je ne veux pas le devenir. Ce business ne me correspond pas. Ces flashs, cette attention à tout moment ce n'est pas ce à quoi j'aspire. Lui, a toujours voulu cette reconnaissance. Moi, je ne cherche, que le bonheur dans des plaisirs simples. Je veux juste vivre normalement.
Je regarde les filles avec Elayna. C'est ça la vraie vie. Ces moments authentiques. Ces rires, ces sourires, ces petites attentions, cet amour qui se dégage. Il n'y a rien de mieux. Rachel m'observe avec attention. Elle a sans doute peur que je sombre. Je ne compte pas être une mère qui s'apitoie sur son sort. Je prends les devants. Je vais sûrement être dépassée par cette nouvelle vie de maman mais j'assurerai.
Les filles restent toute l'après-midi pour nous tenir compagnie. Elles sont très demandées en ce moment. Elles tournent un nouveau clip. J'aurai la chance de découvrir cette nouvelle chanson prochainement. J'ai tellement hâte. Rachel s'éclipse pour revenir pour la nuit. David nous rend visite avant de prendre sa garde. Je me sens un peu mieux. J'ai repris le dessus. Demain j'ai énormément de démarches à effectuer, puisque je sors de l'hôpital. La nuit a été plus calme. Elayna se sent un peu mieux et a moins de coliques ce qui me permets de me reposer. Lorsque les rayons du soleil pénètrent dans la pièce, je sens la chaleur de ses derniers. Rachel et Elayna dorment encore. Je contemple ce beau spectacle. Tout est si paisible. Tout est si beau. J'admire ma fille et mon cœur se remplit de joie. Comment peut-on aimer intensément quelqu'un ? Je me demande également comment j'ai fait pour vivre toutes ces années sans elle. Je ne peux pas m'imaginer ma vie sans mon enfant. C'est impensable.
Au cours de la matinée, le médecin nous donne l'autorisation de quitter l'hôpital. Je dois revenir pour quelques contrôles. Je me prépare pour le départ. J'enfile une longue robe fluide rose poudrée qui est en harmonie avec l'adorable pyjama que j'ai mis à Elayna. C'est David qui nous raccompagne. Mais avant je dois me rendre dans mon ambassade. Escortée par David, Rachel et Elayna je retrouve mon avocate qui est déjà arrivée. C'est le moment tant attendu. Lucas n'est pas réapparu. C'est à moi de prendre ces décisions. C'est sans aucun remords que je déclare ma fille. Elle porte désormais mon nom. Si Lucas souhaite un jour la reconnaître et qu'il me prouve qu'il est sincère je ne l'empêcherai pas de le faire. C'est le cœur léger que je remercie mon avocate, et que je récupère les documents officiels. Je quitte l'ambassade le sourire aux lèvres. Je me sens plus légère. C'est peut-être le fait que je ne reverrai pas Lucas. Je peux prendre pleinement toutes les décisions en ce qui concerne ma fille. Je n'ai pas besoin de son consentement, ni de ses approbations. Ma fille est sous ma responsabilité et le seul parent qui veuille bien s'en occuper. Je ne le laisserai jamais me dire qu'il est aussi impliqué que moi.

Une infidélité peut tout changer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant