Chapitre 57

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Chapitre 57 :

L'annonce a été un séisme. Un séisme qui a fait trembler nos deux cœurs. Qui a fait effondrer nos espoirs. Lui comme moi. Lui qui espérait tant que nous reconstruisons une nouvelle vie ensemble. Et moi en pensant que nous pourrions nous entendre pour notre fille. J'en suis consciente. Je suis consciente que je ne suis pas tendre. Que je suis exigeante. Que peut-être j'en fais trop. Mais je veux me préserver. Je veux me protéger. Je veux que ma fille ne souffre pas comme moi j'ai souffert. Je veux m'assurer que son père soit là pour les bonnes raisons. Qu'il soit là parce qu'il souhaite faire partie de sa vie. Qu'il soit là parce qu'il l'aura choisi.
Je ne voulais pas le blesser même si j'en avais le droit. Même si je pouvais le revendiquer. Même si je pouvais me venger. Je ne suis pas comme ça. Je ne veux pas faire de mal parce que je suis en droit de le faire. Oui il le mérite. Il mérite amplement de souffrir. De trimer. D'être blesser. Mais à quoi cela servirai ? A quoi cela me servirai ? À jouir du malheur du Lucas ? Est-ce que cela panserai mes plaies ? Est-ce que cela me soulagerais ? J'en doute... ses larmes je les vois. Je vois sa douleur. Je vois sa souffrance. Je vois son impuissance. Je me vois moi il y a quelques mois. Totalement désemparée et abattue. J'étais là à espérer que quelque chose puisse changer. A espéré que cela ne soit qu'un cauchemar. Mais c'est la réalité. La réalité dans laquelle nous vivons. Nous nous faisons du mal au point de nous détester. Ce n'était pas le but. Ce n'était pas mon but. Ce n'était pas ce que j'espérais. Lui comme moi, nous nous sommes tous les deux enfermés dans nos sentiments. Dans notre souffrance qui malgré ce que nous nous sommes dits ne pourra jamais effacer la douleur qui nous habite.
Lucas est là devant moi. Aussi fragile que je l'étais lorsque j'étais devant lui à Londres. Lui n'a rien fait pour moi. Il n'a rien fait pour que cette situation me soit moins éprouvante. Il s'est juste contenté de jouer à nouveau sur les deux tableaux. De profiter de ce que nous avions a donner elle comme moi. Il m'a tout prit. Il m'a vidé. Il ne m'a rien laissé. Rien de bon. Juste de la rancœur. De la tristesse et cette marque que je porterais à vie. Graver à même la peau. A même le cœur. Je ne peux oublier Lucas. Même si j'aurai voulu je ne peux lutter contre ce qui a été ma vie. Cette vie a Londres qui me tourmente encore et encore. Que ce soit mon passé ou mon présent, la tourmente qui ne me lâche pas, ne pourra jamais se séparer de moi. Lui et moi sommes à jamais liés. Par un passé tumultueux et un avenir qui je l'espère sera heureux grâce à notre fille.
Je repense à mon père. Mon père qui s'inquiétait tant pour moi. Pour mon bonheur. Pour mon avenir. Il s'inquiétait de savoir si Lucas serait à la hauteur. Si j'étais heureuse. J'aimerai tellement que Lucas soit comme lui. Aussi bienveillant et aimant. Mon père était mon model. Même si certains événements de son passé ne m'ont été relever que dernièrement. Je reste quand même admiratif. Il a su protéger Rachel de ma mère. Cette femme que je pensais intouchable. Elle était tout pour moi. Un pilier à ma vie. Je lui faisais confiance comme Lucas. La seule personne qui ne m'a jamais déçue c'est bien mon père. Il nous a protéger Rachel et moi. Dieu seul sait ce que ma mère aurait pu faire si j'avais appris son existence à Londres. Elle aurait tout fait pour nous séparer encore. Pour nous éloigner. Ou même pour que Rachel et moi nous Nous détestions. Elle en serait capable. Après tout ce que j'ai appris sur elle je n'en doute pas une seule seconde.
Elle n'est pas la personne que je pensais. Je pense que personne ne le savait. Personne n'a su démasquer le vrai du faux. Personne n'a jamais vue sa vrai personnalité. Si je n'avais pas appris pour leur baiser à elle et Lucas. Où cela nous aurait mener ? A vivre dans le mensonge. A vivre dans un monde d'hypocrite. Ni Lucas ni ma mère n'ont été gênés de me regarder chaque jour dans les yeux sans me dire un seul mot sur ce qui s'était passé. Et s'il y avait autres choses ?
Je me sens pâle. Je me sens tellement mal. Je ne connaissais pas en fin de compte les personnes qui me côtoyaient. Ceux en qui j'aurais pu donner ma vie. C'est eux qui ont brisé la mienne...
Je voudrais pleurer mais je me retiens. Je ne veux plus pleurer pour lui comme pour elle. Je ne veux plus pleurer pour cette vie enterrée. Je ne veux plus pleurer pour les mauvaises personnes.
Lucas a mal. Lucas est meurtri. Dans son corps. Dans son son âme et dans son cœur. Cet espoir qu'il avait tant espéré ne se fera jamais. Il a espéré retrouver notre couple. Le couple qu'il a toujours connu. Ce confort que nous avions mis en place, c'était ce qui nous maintenait à flot. Je ne disais rien parce que j'étais bien chez moi. C'était mon monde. C'était mon refuge. C'était le seul endroit où personne ne pouvait m'atteindre. Et même ça il me l'a prit. Il me l'a même enlever. Ce seul endroit où je me sentais en sécurité.
Cet appartement c'était toute notre vie. C'était toute notre histoire. C'était notre couple. J'avais choisi chaque meuble. J'avais choisi chaque décoration. J'avais choisi chaque vaisselle. Chaque objet qui s'y trouvait. C'était notre histoire. Et il n'a eu aucun respect pour NOUS. Aucun. Il n'a aucunes excuses. Je voulais être plus conciliante mais comment l'être ? Comment l'être après s'être remémorée tout ce que j'ai vécu. Tout ce qu'il a fait. Après son comportement. Comment le croire quand il me dit qu'il a changer ? Comment le croire quand il me dit qu'il ne pourra jamais plus vivre sans moi ? Je n'y crois pas. Il a pu vivre sans moi. Si ce n'était pas le cas il aurait su que d'emmener sa maîtresse chez nous ne se faisait pas. C'est comme si tout ce que l'on avait construit il le balayait d'un revers de main. Tout ce que j'ai mis du temps à assembler. A décorer. J'y ai mis de ma personne. Du cœur à l'ouvrage pour que cet appartement nous ressemble. Il n'y avait pas de bling bling. Il n'y avait pas de strass et de paillettes. Il n'y avait rien qui ressemblait au monde de Lucas et Stéphanie. Il n'y avait que celui que nous avions connus lui et moi. Celui-là même qu'on voulait retranscrire. Celui qui nous ressemblait. De la légèreté. De la simplicité. Mais de la gaieté. J'aimais notre appartement et ce qu'il dégageait. Mais quand je les ai vus dans notre lit conjugale. Plus rien n'avait plus d'intérêt. J'avais l'impression que chacun des objets, des meubles, étaient imprégnés de leur ébats. Étaient imprégnés de cette liaison mesquine et interdite. Qu'ils étaient imprégnés de leur trahison...
Ces meubles, cette vie qui habitaient la maison n'étaient plus. Non tout avait perdu leur charme, de leur vie. De Leur âme. Comme moi. Comme moi qui me retrouvait à errer dans cet appartement que je ne reconnaissais plus. Que je ne voulais plus voir. Aucuns des souvenirs que je voyais défiler dans ma tête ne pouvait apaiser la douleur qui m'habitait. Aucuns souvenirs, ne pouvaient effacer ce qu'ils avaient fait. J'étais dans cet appartement qui n'avait plus d'âme. Qui n'avait plus de vie. Qui n'avait plus de sens pour moi. Pour nous. Tout s'est envolé quand ils se sont incrustés dans mon intimité. Dans notre intimité qui ne comptait guère pour lui. Qui n'a jamais vraiment compté je présume. Comment pourrais-je lui pardonner ? Comment pourais-je lui laisser une seconde chance ? Puisque lui-même il ne m'en a laissé aucune.
Je le vois pleurer mais ses larmes ne m'atteignent pas. J'ai assez pleuré pour lui. Pour ses erreurs qui ont égratignés ma vie.
Je le vois pleurer et il ne pourra jamais autant pleurer que moi je l'ai fais. Personne ne peut comprendre ce que c'est que de vraiment pleurer si on ne l'a jamais vécu comme moi je l'ai vécue.
Je le vois pleurer et mes larmes commencent à sécher. A sécher parce que ce n'est plus à mon tour de pleurer mais bien à lui.
Je le vois pleurer mais ses larmes ne pourrons jamais me faire changer d'avis. Car les miennes ne l'a pas fait changer...

Une infidélité peut tout changer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant