Chapitre 85

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Chapitre 85:  ETHAN

Mon retour à New-York n'est pas ce que j'espérais. Tout est morose et terne. Rien n'est plus pareil sans elle. Rien n'est plus aussi joyeux. Je me lève et me couche sans réel but. Je n'ai plus personne à qui me confier à part David qui est très occupé. Je me rends tous les jours à l'hôpital pour ma rééducation. C'est douloureux mais je fais des progrès de jours en jours. Ma vie sans ma famille ne me gêne pas. Au contraire je n'ai plus à subir cette pression écrasante que m'inflige mon père. Toute cette campagne politique à laquelle je n'adhère pas. Tant qu'à ma mère et ma sœur qu'elles suivent les directives de mon père. Pour moi ce n'est plus possible. Je n'en peux plus de toutes ces manigances. De toutes ces contraintes. De tous ces mensonges. Il a toujours diriger ma vie. Mes fréquentations, il n'y a que dans le domaine médical  qu'il ne peut pas m'atteindre...
J'ai autant de notoriété auprès de ma clientèle et de mes pairs que lui en a auprès de ses électeurs. Ma mère essaie en vain de me joindre. Je ne réponds à aucun de ses appels. Pas même à ceux de ma sœur qui parfois m'appelle avec un autre numéro. Ils m'ont tous mentis, en laissant mon père aboutir à son stratagème diabolique. Ce n'est pas ça une famille...
Je dois reprendre le travail aujourd'hui. Juste une présence pour jouer mon rôle de chef de clinique rien d'autre. Je ne suis pas prêt à reprendre mes consultations.
Je ne dors pas de la nuit. J'ai horriblement mal à l'épaule. Je tourne encore et encore dans mon immense lit. Pas un bruit. Pas un son. Tout est calme. Tout est silencieux. Il n'y a que ma respiration qui retentit dans l'appartement. Ce silence m'est insupportable. Je n'en peux plus de rester cloîtré...
La nuit a été longue et déroutante. Je n'ai fais que penser à elle. Si elle savait...si elle savait que je regrette. Que je n'avais pas la possession de toutes mes facultés. De  ma mémoire. J'ai cru à un pilier familial. J'ai cru à celui qui m'a « enlevé ». Peu importe ses excuses ça n'effacera pas la douleur qu'il nous a infligé. Elle s'est ouverte. Elle a dévoilé ses sentiments alors que je les ai tout simplement ignoré. C'est ignoble. Je suis odieux. Je ne suis pas en droit de la supplier de me pardonner. Je ne vais pas arriver comme un cheveux sur la soupe en lui expliquant ce qu'il s'est réellement passé. Non ce que je veux c'est mérité son pardon. C'est retrouvé sa confiance. Et qu'elle éprouve les mêmes sentiments que j'ai pour elle.
Je m'habille sans vraiment en avoir envie. Je traîne des pieds. J'arrive devant la clinique. Il me faut de longues minutes avant de franchir l'entrée.

-Monsieur Hans, salut une des secrétaires.
-Molly, répondis-je.
-Nous sommes heureux de vous revoir. Votre retour était attendu, me dit-elle.
-J'en suis certain.

Je tourne en rond. Je ne sais pas par où commencer. Je décide de survoler les dossiers. Et par la même occasion peut-être celui de Léana. Je veux m'assurer qu'elle aille bien. Après de longues minutes à fouiller informatiquement dans notre base de données, je ne trouve rien à son nom.

-Anaïs, appelé-je par téléphone. 
-Oui docteur, s'empresse-t-elle de répondre.
-Je ne trouve pas le dossier de madame Lawrence, ou l'avez-vous ranger ? Demandé-je.
-Et bien...marmonne-t-elle.

Anaïs est une des meilleures secrétaires que j'ai à la clinique. Si elle hésite à me dire où se trouve son dossier c'est qu'il y a quelque chose. Je n'ai pas besoin d'être ménagé.

-Je vous écoute, insisté-je.
-Madame Lawrence a fait transférer son dossier dans une autre clinique, avoue-t-elle.

Je reste sans voix. Je ne m'attendais pas à cette réponse. J'aurais préféré qu'elle me dise que son dossier avait été égaré. Je la remercie et raccroche. Je n'arrive plus a parler. Au fond de moi je le savais.  Mais je voulais quand même garder cet espoir de la croiser dans les couloirs. Je pense que j'aurai fais de même si j'étais dans la même situation. Je ne lui en veut pas. Au contraire je trouve qu'elle a fait exactement ce qui est mieux pour elle.
La journée a été épuisante. Je me suis terré dans mon bureau, sans jamais voir aucuns patients. J'ai juste vue en coup de vent mes collaborateurs. Avant de partir David pousse la porte de mon bureau.

Une infidélité peut tout changer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant