Une infidélité peut tout changer

Chapitre 66

Chapitre 66:

Je suis tétanisée. J'ai l'impression que mon cœur va s'arrêter de battre. La nouvelle a eu l'effet d'une bombe. J'ai les mains qui tremblent. J'ai les jambes flageolantes. J'ai la gorge sèche. Mon regard se vide. Ma tête va exploser. Je ne réponds plus de moi. Je suis dans un état second. Je me pose énormément de questions. J'essaie de me persuader que ce qu'il me dit n'est pas vrai. Je suis paralysée. Je ne réponds plus de rien.

-Je ne voulais pas que tu t'inquiètes !
-Mais tu aurai du m'en parler ! M'exclamée-je.

Je suis sur la défensive. Il veut me protéger mais à quel prix. Je n'ai pas besoin qu'on me surprotège ainsi. Je suis assez grande pour savoir si j'ai besoin d'être protéger ou non. Mais me mettre à l'écart ainsi je ne le tolère pas. J'ai l'impression de revivre la même chose comme quand j'étais avec Lucas. Ils décident pour moi. Ce que je dois ou ne doit pas savoir. Des détails aussi importants doivent m'être communiquer. Je fais les cent pas, ma main caressant mon ventre. J'essaie de me rassurer. Et de la rassurer elle aussi. Ethan prend l'initiative de s'approcher. Je recule à chaque pas qu'il fait un pas vers moi. J'ai besoin de temps. De temps pour me remettre de la nouvelle. De me rendre compte qu'au fond je ne suis pas maître de ma propre vie. On choisi pour moi. On me ment délibérément. Je sais qu'il a voulu bien faire. Lucas aussi pensait ça. Mais à un moment je pense être apte à décider seule.
Je quitte la pièce. Je m'empresse de sortir dans le jardin. Quand mes poumons respirent l'air extérieur c'est comme s'ils avaient une seconde vie. J'étouffais tellement que je me sentais partir. Toute cette agitation. Toute cette pression. C'est trop pesant. Pour moi. Pour mon bébé. Je n'étais pas prête. Pourtant je pensais l'être. Je pensais être capable de tenir. Je pensais pourvoir dépasser tout ça. Que je pouvais faire bloc. Que je pourrai faire face. J'ai besoin de temps. J'en serai capable. Mais j'ai besoin de me poser... seule. Sans personne pour me dire quoi faire. Quoi penser. Sans que j'ai une autre personne qui donne son avis. J'ai besoin de temps pour me poser les bonnes questions. Pour savoir si je suis capable de gérer ce flux d'émotions à l'instant T.
La brise chatouille mes cheveux. J'ai froid tout à coup. J'aimerai pouvoir me blottir dans les bras d'Ethan mais pour l'instant j'en suis incapable. Tout allait si bien depuis quelques temps. Pourquoi faut-il toujours que ma vie soit un mélodrame ? Les lumières du port scintillent. Les nuances de couleurs émerveillent ce moment si solennel.

-Léana la situation est grave, s'inquiète Ethan désemparé.

Je ne me retourne pas. Je peux sentir sa présence derrière moi. Son odeur embaume l'air. Nous restons distants. Cette distance qu'il y a entre nous me peine. Elle me déstabilise. Quand il m'annonce que la situation est grave, je comprends tout son sens maintenant. Je marche sur des œufs. J'ai peur qu'un d'eux se cassent. J'ai peur que la vie d'Ethan ou de la mienne bascule. Je ne sais pas comment m'y prendre. Je suis prise à la gorge.

-Tu aurai dû me le dire ! Le réprimandée-je en me retournant vers lui.
-Léana...
-J'aimerai rester seule, dis-je sérieusement.

Je n'ai jamais été aussi froide envers lui. La tension est palpable. Mon regard est accusateur. Ma voix est ferme. Je lui en veut. Je lui en veut de ne pas me comprendre. De répéter les mêmes erreurs que Lucas. Il n'est pas comme lui, mais il me met à l'écart. Il n'a pas confiance. J'en ai assez des secrets. Des non-dits. Des sous-entendus. Oui je l'avoue j'aurai été affaiblie par la nouvelle. Mais j'aurai pu m'en remettre. Maintenant comment croire qu'il n'y a que ça ? Y a-t-il encore des secrets ? Est-ce la seule chose que je dois savoir ? Ou dois-je en découvrir des nouvelles ? J'ai du mal. J'ai du mal à croire ce qu'il va me dire. J'aurai toujours cette boule au ventre. De ne pas être sûre qu'il me dise tout. Il a été jusque là transparent. J'avais toujours accepté sa façon de faire. Jusqu'à aujourd'hui. Comme il l'a dit : la situation est grave...
Je reste plantée là... Sans rien dire. J'ai envie d'être seule. D'être vraiment seule. C'est la première fois que je n'ai pas envie d'être accompagnée. Je sens sa présence qui s'éloigne de moi. C'est avec peine que je le laisse partir mais j'ai besoin de digérer les choses.
J'ère dans le jardin de nombreuses minutes voir des heures. Je vois de temps en temps des officiers qui traversent dans la propriété. Je n'ai pas envie d'aller dormir. Je n'ai pas envie de me confrontée à Ethan ce soir. J'attends que la lumière de sa chambre s'éteigne pour monter à mon tour me coucher.
M'endormir seule sachant qu'il est à côté me crève le cœur. Je ne trouve pas le sommeil. Et quand je l'ai enfin attrapé il est agité. Angoissant par moment. La pénombre qui a envahit la pièce me fait froid dans le dos. Je ne trouve le sommeil que lorsque je vois les lueurs du jour au loin.
Je me réveille en sursaut. Les rayons du soleil sont déjà bien haut. Il est 10h30. Je suis courbaturée. Mon corps ne veut pas coopérer. Je me sens vidée de l'intérieur. Je n'ai pas envie de sortir du lit pourtant je sais que si je le fais pas je n'en sortirai jamais. Je mets quelques minutes à me motiver. La maison est silencieuse. Je n'entends pas les bruits de pas qui résonnent dans la maison. Et je me rends compte que ça m'angoisse. Je me douche à la va vite. Enfile une petite robe et rejoins le rez-de-chaussée. Je vois au dehors les voitures des officiers mais pas celle d'Ethan. Il a laissé un mot sur la table de la cuisine.