Chapitre 38

6.5K 447 61
                                    

Chapitre 38 :

-Tu veux qu'on parte tout de suite sur la 5th avenue ? Me demande Ethan.
-Non, soufflé-je. Si on déjeunait avant je meurs de faim, proposé-je.
-Bien sûre, dit-il en souriant.

Ça le rassure que j'ai arrêté de pleurer et que je veuille manger. Il sait que la situation est compliquée. Il sait que je suis bouleversée. Mais ça va. J'ai assimilé l'information. J'ai compris que Lucas ne changera jamais. Mais moi je ne veux pas être comme lui. Je ne veux pas lui mentir et apprendre quelque chose qui me concerne dans la presse. Ma grossesse va se savoir un jour ou l'autre. J'avais écris une lettre, lui faisant part de mes sentiments. J'avais mis les mots qu'il fallait, j'avais mis les émotions, j'y avais mis mon cœur. Mais à quoi bon maintenant ? Il va se marier et il n'en a rien à faire de moi et peut-être de son enfant. Alors je vais réécrire cette lettre. Je vais aller droit au but. En y mettant les formes et dénué de sentiments. Je suis remontée, je suis énervée. Mais je suis terriblement déçue de moi, d'avoir espérer alors qu'au fond de moi je savais qu'il était comme ça. Il a toujours été comme ça. Alors pourquoi aurait-il changé ? Pour moi ? Je le pensais, j'y croyais. Je me suis voilée la face. J'étais mariée à un homme que je ne connaissais pas en fin de compte. Je suis en colère contre moi-même parce que je n'ai rien vu. J'ai voulu croire en sa bonne foi, en ses qualités. Il faut croire que ces qualités ne font pas le poids contre ses défauts. J'aurai voulu apprendre cette nouvelle un autre jour que celui de mon Anniversaire. Je pensais qu'en ce jour le malheur me quitterai pour vingt-quatre heures me laissant enfin goûter au bonheur. Ça m'aurait laisser un peu de répit. Au lieu de ça j'ai pleurer, j'ai souffert alors que je ne pensais pas que ce soit encore possible. J'ai fais des choix que j'aurai dû faire dans quelques mois. Tout s'est accéléré et peut-être que c'est une bonne chose. Je stagnais parce que je pensais qu'il y avait encore une chance pour Lucas et moi, même si nous sommes divorcés. Je pensais que notre amour aurait été plus fort. Mais en faite c'est son amour pour Stéphanie qui est plus fort que celui qu'il y avait entre nous. Ça fait mal mais j'arrive à l'accepter.
Je m'accroche au bras d'Ethan comme si c'est la seule bouée sur laquelle je peux me raccrocher pour ne pas couler. Mais c'est exactement ça. Ethan est cet espoir. Il est cette bouée qui est en permanence autour de moi, comme un point d'ancrage. Il ne me laissera pas me noyer. Heureusement qu'il est là. Heureusement qu'il est compréhensif. Heureusement qu'il est patient et bienveillant. Heureusement qu'il est mon ami. Je sais qu'il sera toujours là pour moi. Je sais que peu importe l' heure qu'il est il ne me laissera jamais seule. La preuve en est, il n'est pas aller travailler pour rester à mes côtés. Je ne le remercierai jamais assez pour ça. De prendre soin de moi, de s'inquiéter et de faire en sorte que je ne sois pas malheureuse. Ce n'était pas du tout le genre de Lucas ces derniers temps. Lucas ne se souciait pas de mon état d'esprit. Il ne pensait qu'à sa carrière, son bien-être. Ça l'importait peu que je sois heureuse ou malheureuse. Il ne s'est même pas rendu compte que j'étais plus bas que terre lorsque mon père est décédé. Il était bien trop occupé à réconforter ma mère et par la suite à séduire Stéphanie. Ça m'insupporte d'y penser. Je ne dois plus me focaliser là-dessus, sur ce passé tellement douloureux. J'ai besoin d'aller de l'avant et ce n'est sûrement pas en ressassant mon histoire avec Lucas que je vais y arrivé. C'est un épisode que je laisse derrière moi. Chacun refait sa vie. Nous n'avons pas fait les mêmes choix, nous ne prenons pas le même chemin, nous ne nous reconstruisons pas de la même manière, mais je ne regrette pas les décisions que je prends. Je n'ai pas besoin de faire comme lui. Moi ce que je vise c'est le bonheur et vivre une vie paisible.
Nous longeons les jardins, Manolo le responsable nous a réservé une superbe table avec une vue spectaculaire. J'ai l'impression que nous sommes seuls au monde.

-C'est magnifique, fais-je émerveillée.
-Incroyable, poursuit Ethan. Gwen et Paul ont fait le bon choix, dit-il en souriant.

En parlant de Gwen et Paul, j'ai eu un coup de fil de cette dernière. Elle est plus heureuse que jamais. Je suis tellement soulagée. Ils ne méritaient pas ce qui les arrivaient. Je ne sais pas comment Gwen a su que c'est mon anniversaire mais j'ai été agréablement surprise de son appel. Je me rends compte qu'ici beaucoup de personnes pensent à moi. Avant je ne me contentait d'attendre uniquement les appels et les attentions de Lucas. Une perte de temps en y repensant. Je me mettais intentionnellement à l'écart. Je ne voulais pas le gêner et jouer la femme embrassante. J'ai joué le jeu. J'ai accepté tout sans broncher. Jusqu'à mettre de côté mon Anniversaire. Celui de l'an dernier a été affreux. Je savais qu'il se passait quelque chose entre nous. Je mettais la faute sur le boulot et sur ce nouvel album. En plus j'avais mes études qui me prenaient énormément de temps. Mais j'espérais qu'il allait faire un effort pour moi. Qu'il allait arrêter de penser à lui une journée. Je me démène tous les ans malgré la fatigue, mes examens pour que le jour de son anniversaire soit un jour unique. Pour le mien je pensais qu'il allait me faire ce cadeau. Je ne demandais rien. Juste qu'il passe du temps avec moi. Comme c'était le cas avant qu'il ne devienne célèbre. Parfois je regrette cette époque. Il était plus accessible. Je ne m'en faisais pas, parce que je savais comment ça allait se passer. Et je me disais que ce n'était pas aussi grave. Je ne dois pas m'attarder sur ça. Mais c'était le seul jour de l'année que je voulais qu'on fasse attention à moi. La Saint-Valentin, Noël..., c'est très commercial. Mais le jour où je suis venue au monde j'aurai pensé que pour lui comme pour moi c'était un jour spécial. Il faut croire que ça n'avait que de l'importance uniquement pour moi.
Je me rappel du jour de mes vingt-quatre ans. Il était en tournée depuis trois semaines. Il m'avait promis avant de partir qu'il sera là pour mon anniversaire. Il ne m'avait pas appeler depuis des jours. A chaque fois que j'essayais de le joindre je tombais automatiquement sur son répondeur. Je pensais que quelque chose était arrivé. J'ai écarté cette hypothèse quand j'ai vue de nombreuses photos de lui en night-club circuler sur le web. Tout allait parfaitement bien pour lui. Alors que pour moi c'était tout le contraire... mon père est décédé quelques mois plus tôt, et je n'arrivais pas à faire face à cette terrible disparition. J'attendais avec impatience le jour de mon anniversaire pour oublier pendant quelques heures mon malheur. J'ai attendue toute la journée qu'il m'appelle. J'ai attendue qu'il se manifeste. J'ai attendue qu'il fasse un effort. J'ai attendue qu'il change. Quand j'ai reçue ce magnifique bouquet de fleurs en fin d'après-midi, avec une carte où était inscrit un magnifique texte, j'ai tout de suite compris que ce n'était pas de lui. Lucas et moi avions des codes bien spécifiques. Il m'écrivait chaque année depuis notre mariage « A mon amour, mon âme sœur, ma moitié sans qui je ne peux exister. Je te souhaite un merveilleux Anniversaire. Je t'aime, xxx Lucas xxx ». C'était une des phrases de ses vœux de mariage. Chaque année il me l'écrivait pour ne pas que j'oublie qu'il m'aimait. Cette année là j'ai compris que quelque chose avait changé. Il n'a même pas prit la peine de faire ce simple geste. J'aurai compris qu'il ne puisse pas se déplacer. J'aurai accepté... Mes petits rituels je les ai fait seule cette année. Je me suis habituée avec le temps. Enfin c'est ce que je pensais. J'ai espérer... je me suis même préparer pour la soirée. J'ai enfilée cette petite robe noire et ces talons vertigineux. Je voulais être belle pour lui alors que je n'avais pas à faire tout ça. J'espérais qu'il apparaîtrait sur le pas de la porte, le sourire aux lèvres. Ça aurai été le plus beau des cadeaux. Mais ce n'était qu'illusions. J'avais pris les devants et avait réservé une table pour 20h30 dans mon restaurant français préférée. J'attendais encore et encore. Les minutes passèrent, puis les heures. Je savais qu'il avait oublié. Je savais qu'il m'avait oublié. Je savais que cette journée je la détesterai. Il ne m'a appelé qu'à 23h00. Sa voix était fuyante et l'échange était bref. Il ne pourrai pas venir ! Je le savais depuis qu'il a quitté la maison. Je le savais depuis des semaines. Mais je pensais que je me trompais. Il avait des « impératifs » et des rendez-vous plus importants. Voilà la raison pour laquelle il n'a pas daigné appelé sa femme le jour de son anniversaire. J'ai gardé mon sang froid. J'ai caché ma déception. J'ai encaissé. Je lui ai dit que ce n'était pas grave, de toute manière ça m'arrangeait j'avais des partiels, et je n'avais pas envie de sortir. Mensonges ! Je me suis regardée dans le miroir et je me suis détestée. Je me suis détestée de m'être habillée ainsi pour lui. De changer pour cet homme qui ne fait aucun effort pour moi. J'ai essayé de ne pas pleurer mais plus je me retenais et plus je sentais la douleur au plus profond de moi. Je me suis effondrée par terre contre ce canapé, et j'ai pleurée toutes les larmes que je pouvais écoulées. J'ai pleuré pendant des heures. J'ai pleuré jusqu'à épuisement.
Je me suis réveillée les yeux pochés, la tête qui allait exploser. J'ai déchirée cette robe et jeter ces talons hors de prix. À quoi bon faire des efforts s'il ne les voient pas. Ce qui m'a fait le plus de mal c'est lorsque j'ai découvert ces clichés de cette soirée huppée en Espagne. Il était bien entouré et j'ai compris ce qu'était ses « impératifs ». J'ai enfouie cette soirée dans un coin de ma mémoire et j'ai continué d'avancer. Peut-être est-ce une mauvaise passe. Peut-être fallait-il qu'il s'amuse un peu avant de revenir me rejoindre. Je lui trouvais des excuses parce que je ne voulais pas voir que lui et moi nous nous éloignons. Nous étions dans deux mondes différents. Lui dans un monde de paillettes alors que moi j'étais dans la réalité. J'avais les pieds sur terre. Ce monde dans lequel il était ce n'est pas la réalité ! Il ne la jamais compris.
Je refuse que cette année il me pourrisse ma journée ! Je refuse qu'il me fasse encore pleurer. Je refuse qu'il sème de nouveau de la souffrance dans ma vie. J'ai tout pour être heureuse. J'ai de supers amis pour qui je compte, j'ai un nouveau travail qui me tient à cœur, j'ai une sœur, j'attends un bébé... alors pourquoi penser à quelqu'un qui n'est plus dans ma vie ? Pendant que mes larmes coulent pour lui, lui il en aime une autre ! Il n'est pas question qu'il sème le doute encore dans ma vie.
Avant que nous prenons place à table je dépose un tendre baiser sur la joue d'Ethan. Il est surpris sur le moment mais me sourit.

Une infidélité peut tout changer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant