Chapitre 61

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Chapitre 61 :

Je n'ai pas le temps de réaliser ce qu'elle vient de me dire. Elle se blottit dans mes bras. Elle a besoin de réconfort. Elle a besoin qu'on l'a soutienne. Qu'on l'a comprenne. Je ne sais pas encore pourquoi elle veut tout quitter mais je ferai en sorte d'être juste.
Elle pleure à chaudes larmes. Elle tremble même. Je resserre mon étreinte. Je veux lui montrer que je suis là pour elle. Que je suis cette épaule sur laquelle elle peut pleurer. Elle peut se confier à moi. J'essaierai d'être celle qui peut l'écouter. Qui peut la conseiller. Je pourrais peut-être la dissuader de partir...
Pour le moment concentrons-nous sur cette annonce surprise.

-Tu...Pars ? Demandée interloquée.
-J'en peux plus Léana, sanglote-t-elle

Sa voix frétille. C'est un appel à l'aide. Un appel au secours qui me glace le sang. Je sens sa fragilité. Je ne l'ai jamais vue ainsi. Aussi démunie. Je ne sais pas ce qu'il se passe mais j'ai l'impression que sa décision a quelque chose à voir avec la campagne présidentielle de son père. Je ne veux pas m'avancer. Peut-être est-ce une déception amoureuse ? Un souci dans ses études ? Je ne saurai le dire. Pour le moment elle préfère évacuer sa peine en pleurant. En pleurant dans les bras d'une personne qu'elle a confiance.
J'ai moi-même eu besoin de pleurer. Même si j'ai trop pleurer je sais que cela m'a aider. Quelque fois je me suis demander pourquoi je pleurais autant. Pourquoi pleurer pour quelqu'un qui ne pleure pas comme moi je l'ai fais. Je sais très bien que Lucas n'a jamais versé une larme. Pourquoi l'aurait-Il fait ? Il a tout ce qu'il désirait. La seule fois que je l'ai vu versé une larme c'était quand une maison de disque avait refuser de les signer. C'était la seule fois. Pas pour le décès de mon père. Pas quand je suis partie. Je me demande si cela n'a pas été un soulagement quand j'y repense. Pourtant moi j'ai pleuré pour tellement de choses. Pour notre mariage. Pour ses chansons qui m'ont tellement émues. A cause de son comportement... je ne veux plus y pensé sinon je vais pleurer encore une fois et ce n'est pas le but aujourd'hui. Je me sens bien. Je ne veux pas broyer du noir.
Je laisse Bénédicte évacuer sa peine. Je lui caresse les cheveux. Je lui murmure que tout ira bien. Je suis certaine que tout ira bien. Il faut juste du temps. Ne pas se précipiter....

-Je pense que je vais faire un faux pas si je reste ici, dit-elle en se relevant.
-Un faux pas ? Répétée-Je
-Cette pression médiatique m'épuise. Elle me détruit. J'ai perdue mon petit ami à cause de cela. Je ne veux pas perdre mon identité, m'explique-t-elle. Ils vont me harceler !

Je reste silencieuse. La pression médiatique je connais. Je connais et je ne l'ai pas aimé. Ça a tout changé. Ça a brisé quelque chose en moi. Quelque chose entre Lucas et moi. Je peux la comprendre. Je sais ce qu'elle éprouve.
J'ai la chance pour l'instant de ne pas être exposé. Peut-être est-ce parce qu'Ethan fait tout pour que je sois à l'abris de tout cela. Je sais qu'il y est pour quelque chose et j'apprécie énormément. Mais eux, les enfants ne peuvent pas y échapper. Elle en a assez. Elle est épuisée. Je sens sa frustration. Elle n'est pas maître de sa propre vie. Avoir une famille aussi influente peu avoir de nombreux avantages mais aussi de nombreux inconvénients. Elle ne peut pas être qui elle est. Toujours épiée. Toujours suivi. Toujours sur ces gardes. La presse entière scrute chacun de ces faits et gestes, sa vie entière. Une aussi jeune femme en pleine expansion peut se sentir mal. Elle a toujours vécue cela. Elle a peut-être besoin d'aide... je ne saurai lui donner des conseils. Ethan à l'aide !

-Tu en as discuter avec tes parents ? Ethan ? Questionnée-je.
-Non sûrement pas ! Ils ne comprendraient pas. Ils feraient en sorte que je change d'avis. Mais je n'en ai pas envie, me dit-elle.

Fuir n'arrangera rien. Je suis la première pour en témoigner. Je ne peux pas la juger... j'ai fuis Londres pour être loin de Lucas et de ma mère. J'ai fuis ma propre maison pour ne pas être épiée par les paparazzi. J'ai été la victime mais je déteste que l'on s'apitoie sur mon sort. Me voir en une de tous les magazines à scandale à été une épreuve douloureuse. Ma peine faisait vendre. Mes larmes étaient le scoop de l'année. Je n'en pouvais plus. C'était un supplice. C'était un calvaire. Je m'enfonçais dans ma propre dépression. La presse à scandale peut être insignifiante et tellement méchante. Elle a été destructrice. Je ne comprends pas pourquoi je passais mon temps à lire ces torchons. Je voyais leurs visages si joyeux et insouciants. Alors que je souffrais le martyr intérieurement. Ils étaient tellement heureux. Dénués de soucis. De tracas. D'attaches. Je n'étais qu'un pion. Qu'une connaissance... j'ai eu du mal à le comprendre. A comprendre que je n'étais rien pour lui. Autant d'années passé ensemble envolées sans aucuns remords. J'ai été bête d'avoir été si faible. D'avoir été manipulée. J'ai écouté ma mère. J'ai écouté cette petite voix en moi qui me disait que ce n'était pas vrai. Qu'il m'aimait et qu'il reviendrait. J'y ai cru. J'y ai cru parce que je l'aimais. Parce que pour moi c'était impensable ce qu'il me faisait souffrir. Je voulais attendre qu'il se lasse d'elle. Au fond de moi je savais que ce ne serait pas le cas. Qu'il se lassait de moi et non d'elle. J'ai été idiote. Idiote et naïve. J'étais si différente. Je n'aime pas la femme que j'étais. Je veux oublier la femme que j'étais. Elle ne me ressemble pas. Elle ne m'a jamais ressembler. J'ai été comme ça parce que je n'étais pas prête à ouvrir les yeux. Je n'étais pas prête à me dire que je n'aimais pas la vie que je menais. C'est affreux de se dire cela mais la stricte vérité. J'ai suivi un chemin que je ne devais pas. J'ai failli perdre mon identité. Il a fallu que mon mari de l'époque me trompe ouvertement pour que je m'en rende compte... je n'imagine même pas ma vie si j'étais rester à Londres...
Ma vie aurait été tout autre. Je ne serai pas aussi bien qu'aujourd'hui. Le sourire n'aurait pas agrémenter mes journées. Je serai toujours entourer des mauvaises personnes. Je n'aurai jamais fait la connaissance ma sœur Rachel. Je n'aurai jamais rencontrer Ethan...
Ethan cet homme qui fait tout pour que je me sente bien. Il est là et sans rien dire je me sens bien. Ici chez lui je suis dans ma petite bulle. La vue qui surplombe la ville me donne des ailes. J'ai l'impression d'être au-dessus de tout. Ce qui ne m'étais jamais arrivée avec Lucas. J'avais plus l'impression de toucher le fond ces dernières années.
Ici tout est différent. La vision des choses. L'ambiance. L'atmosphère.... Tout est si parfait. Je ne pleure pas. Au contraire j'aimerai rigoler toute la journée. J'aimerai que Bénédicte trouve ce déclic. Quitter pour mieux revenir. Pour s'accomplir. Pour s'épanouir. Je comprends ce point de vue. Sa vie ici la ronge. La détruit. Alors pourquoi rester ? La famille. Oui la famille c'est sacrée. Mais peut-être qu'elle comprendra son choix. Qu'elle comprendra que c'est vital pour qu'elle puisse continuer.

Une infidélité peut tout changer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant