Une infidélité peut tout changer

Chapitre 89

Chapitre 89 :

Ce que je redoutais le plus s'est produit. Il est là devant moi. Rien que de le voir me donne la nausée. Je suis tétanisée. Est-ce que le scénario de la dernière fois va se reproduire ? Il avance d'un pas... j'en recule d'un. Il avance toujours. C'est son avocat qui le freine. S'il était seul je suis certaine qu'il aurai été capable d'enfreindre l'interdiction de m'approcher.

-Lucas, arrête ! S'écrit son avocat quelque peu prit au dépourvu.
-J'ai besoin de lui parler, s'emporte-t-il.
-Reste à l'écart ! L'ordonne son avocat.
-Non elle est là, il faut que lui dise...

Je n'entends pas le reste de leur conversation. Je préfère quitter au plus vite ce hall interminable. J'ai la vision qui s'assombrit. Je l'entends crier mon nom. C'est une horreur. Un supplice. J'ai la tête qui tourne. Je m'agrippe à une rambarde. Un agent de sécurité me vient en aide.

-Madame, madame venez, asseyez-vous, dit-il paniqué.

J'accepte sa main tendue. Il m'aide  à m'assoir non loin de là. J'ai les yeux clos. Je n'ose pas les ouvrir. Le voir ici me tétanise. L'agent de sécurité appel immédiatement le service maternité. J'espère qu'ils arriveront très vite. En attendant qu'on vole à mon secours, j'entends des bribes de conversation entre Lucas et son avocat...

-Vous le saviez qu'elle serai là non ? S'énerve l'avocat de Lucas.
-Peut-être, répond-il d'une voix hautaine.
-Vous violez la loi. Cela a été juger vous n'avez pas le droit de l'approcher, insiste-t-il.
-Je deviens fou vous comprenez. Je suis fou d'elle. Elle porte mon enfant et je ne peux même pas l'approcher, s'énerve-t-il.
-Vous êtes inconscient ! Je ne peux pas vous défendre si vous ne comprenez pas que c'est interdit. Elle ne veut pas vous voir. Cette interdiction a été jugé. C'est du harcèlement et si vous continuez dans cette lancée ce n'est pas juste une expulsion que vous encourez mais c'est la prison, s'indigne son avocat. 

Je n'arrive pas entendre plus de leur conversation. Il y a tellement de brouhaha. J'en ai mal à la tête. Ma gynécologue arrive assez vite. Elle est paniquée. Je pense que de me voir encore dans un sale état ne présage rien de bon.

-Madame Lawrence, madame Lawrence, répète-t-elle doucement.

Je l'entends mais je suis somnolente. Elle me ferai même dormir si elle continuait à me parler ainsi.

-Préparez un brancard maintenant, ordonne-t-elle à son équipe.

C'est la dernière chose que j'entends. C'est le trou noir. Je me réveille encore dans une chambre d'hôpital. Je suis désorientée. Je suis déconcertée. Je reprends mes esprits. Je me sens mieux qu'avant c'est une évidence. Une infirmière ouvre la porte au même moment.

-Madame Lawrence ! S'exclame-t-elle.

Je lui souris. Elle appelle immédiatement mon médecin. Docteur Polson arrive au pas de course. Elle est visiblement soulagée que je sois réveillée.

-Vous m'avez fait une de ces peurs ! Souffle ma gynécologue.

Elle est dans tous ces états. Je crois que je comprends toute l'ampleur de mon malaise. Cette amniocentèse en est la cause. Et le voir... voir cet homme qui m'exaspère. Qui est la cause de tous mes maux... mon corps n'a pas supporté. Mon corps n'a pas pu lutter. Il était trop faible. Trop faible pour contrer une énième attaque de Lucas. Il a préféré s'incliner pour cette fois...je ne vais pas être dans l'affront a chaque instant. Il va m'user. Il va me détruire jusqu'à ce que tout mon être ne le supporte plus. Il veut que je souffre. Que je rende les armes. Que je capitule. Tant que je respirerai je ne céderai jamais. Jamais je ne lui laisserai cette satisfaction. Il a gagné cette bataille mais pas cette guerre. Le bonheur de ma fille passera avant le mien. Je pourrai utiliser toute mon énergie pour la défendre. Pour défendre ces intérêts. Se déchirer pour sa garde n'était pas prévue. Je n'avais jamais envisager me battre contre le père de mon enfant. Même avec toute cette colère qui pulse dans mes veines, je n'avais jamais pensé à cette éventualité. C'est lui qui rend les choses compliquées. C'est lui qui engendre tous ces problèmes. Je suis encore à l'hôpital à cause de lui. Il ne me laissera jamais tranquille. Jamais en paix. Je sais qu'il ne me laissera pas respirer. M'attaquer sans relâche aura raison de moi s'il poursuit ainsi.
Il a réussi à me traquer jusqu'à cet hôpital. Quel homme peut crier sur tous les toits qu'il aime son ex-femme  alors que c'est bien lui qui me nuit à sa santé ? Je ne sais pas où cela va nous mener. Je ne sais pas si j'arriverai jusqu'à la fin. Je garde espoir. Je garde espoir en l'avenir. En mes capacités. Je pense avoir assez de force pour continuer. Mais il faut que je me repose. Il faut qu'il me laisse souffler...
J'informe mon avocate de l'incident... elle est outrée. Comme tout le monde ici. J'apprends qu'il ne s'est pas arrêté à là.. Il a voulu entrer dans ma chambre. Son avocat a réussi après de longues minutes de négociations à l'en empêché. Que voulait-il ? Vérifier que j'étais bien inconsciente ? Vérifier qu'il m'avait affaibli encore une fois ? S'il voulait confirmation qu'il capture bien cette image. Je suis pressée d'accoucher. De pouvoir être maître de mon corps. De ne pas être prisonnière de mes propres sentiments. Je suis enfermée dans cette bulle qu'est mes hormones. Quand ma fille sera née. Je retrouverai la force et la possession de trois mes moyens. D'être la femme que je suis réellement. Je pourrai lui montrer que la Léana de maintenant ne ressemble en aucun cas à la Eloise qu'il a connu. Je ne veux pas compromettre la santé de ma fille. Elle m'est déjà trop précieuse. J'ai vécue un début de grossesse tellement difficile. Ce n'est pas maintenant que je dois baisser les bras. Je sais pertinemment que cette bataille acharnée entre nous ne se finira que lorsque l'un d'entre nous capitulera. Ce ne sera pas moi...