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Le prince dans un excès de rage incontrôlée, avait réduit une ville entière en cendres. Sous l'emprise de sa colère, il avait ordonné à son dragon de cracher du feu sur chaque maison qu'ils croissaient sur son passage, condamnant sans pitié chaque homme, femmes et enfants à une mort certaine. Les flammes, nourri par sa fureur, avaient dévoré chaque bâtiment, chaque rue ne laissant derrière elles qu'un paysage de désolations et de ruines fumantes. Pourtant ce massacre ne semblait pas troubler Aemond. Son regard restait froid, indifférent en carnage qu'il avait provoqué, comme si les vies qu'il venait d'anéantir n'avaient aucune importance.

Son acte irréfléchi, impulsif, avait des conséquences désastreuses non seulement pour ceux qui en avaient souffert, mais aussi pour la stabilité du royaume. Alicent, qui avait consacré sa vie, à maintenir un fragile équilibre, voyait en cette instant, tous ses efforts réduit à néant par l'orgueil destructeur de son second fils.

Les semaines s'étaient écoulées, et voilà maintenant plus de deux lunes que la princesse Shearazad étais captive au Donjon rouge. Les premiers jours avaient étais marqué par une lutte intérieure incessante, une résistance farouche contre cette environnement austère et oppressant. Mais avec le temps, cette résistance c'était peu à peu  érodée. Shearazad avait appris à s'accommoder de la froideur des lieux, à s'adapter à l'atmosphère pesante qui raignait dans chaque couloir, chaque salle.

Elle avait cessé de compter les jours qui passaient, et sa rébellion c'était atténuée, remplacé par une résignation silencieuse. Le Donjon rouge, avec ses murs imposants et son ambiance ettoufante, avait fini par la façonner, l'amenant à accepter sa situation. La chaleur de son ancienne vie semblait désormais appartenir à un passé lointain, presque irréel, remplaçait par le froid de ce château qui lui étais devenu une prison.

Pourtant derrière cette façade calme, une tempête faisait rage en elle. Shearazad n'avait pas abandonné ses désirs de délivrance, ni la colère sourde qu'elle nourrissait contre Aemond, l'homme responsable de son enfermement. Mais elle savait aussi que le temps de l'action viendrait, qu'elle devait patienter, observer, et attendre le moment pour se libérer de ses chaînes. Pour l'instant elle se fondait dans l'ombre, dissimuler ses vérités intentions, de préparer discrètement à ce qui devait inévitablement arriver.

Le Donjon rouge étais devenu une cage, mais  Shearazad savait qu'un jour, elle briserait les barreaux invisibles qui la retenaient captive. En attendant, elle continuer à observer, à comprendre les rouages de ce monde froid et impitoyable, prête à saisir la moindre opportunité pour regagner sa liberté perdu.

Les jours s'enchaînaient, mais chacun étais pour Shearazad une épreuve de patience et de maîtrise. Le Donjon rouge étaient devenu un théâtre de silence et de stratégie, où elle devait naviguer avec prudence entre les intrigues de cour et les regards vigilants. Les couloirs sombre de la forteresse lui était désormais familiers, mais jamais accueillant. Elle y déambulait, son coeur lourd de souvenirs et de désirs refoulés.

Aemond de son côté, restait une présence énigmatique, insaisissable. Il appartenait parfois, furtivement, dans les couloirs, ou lors des rares occasions où leur chemin se croisaient dans la grande salle. Chaque rencontre étais marquée par un échange de regard glaçait, parfois il y en avait même pas, un jeu silencieux, où chacun essayait de prendre le dessus sur l'autre.

Shearazad sentait en lui la même tension, la même lutte intérieur qu'elle endurait. Pourtant il restait muré dans son impassibilité, comme une statut de glace.

Maintenant, Shearazad se tenait devant son miroir, scrutant chacun de ses traits avec une attention presque hypnotique. Ses yeux suivaient la courbes délicates de son visage, la ligne de sa mâchoire, et l'éclat de sa peau encore humide après le bain. Elle saisit la brosse posait sur la coiffeuse et commença à démêler doucement, ses boucles épaisses. Chaque mouvement libérant une cascade de cheveux blancs et humide qui s'enroulait et se resserrer naturellement autour de ses doigts.

Sa beauté la fasciné toujours, une source de réconfort dans ce monde où tout semblait hors de son contrôle. Les murmures de ses servantes et les souvenirs de ses proches rappelaient sans cesse à quel point elle ressemblait à sa mère dans sa jeunesse, une ressemblance frappante qui n'avait jamais cessé de les étonner. Comme deux gouttes d'eau, disait-on, avec le même rergard et la même grâce innée, à une exception près : la texture de ses cheveux.

Là où sa mère arborait une chevelure lisse et soyeuse, les boucles indisciplinées des Shearazad se rebellaient constamment contre la volonté de leur maîtresse, sa chevelure retombaient sur ses frêles épaules et légèrement sur son front. Elle tirait sur une mèche, la laissant retomber mollement avant qu'elle ne retrouve son volume naturel. Cette épaisseur, ce volume qu'elle avait longtemps supporté, commençait à l'irriter. L'idée de les aplatir, et de les dompter une fois pour toutes, la tentait de plus en plus.

Elle se demandait ce qu'elle verrait dans le miroir si ses cheveux devenaient lisses, tombant en une cascade soyeuse plutôt qu'en une masse bouclée. Serait-elle encore là même ? Ce changement en apparence insignifiant pouvait-il altérer quelque chose de plus profond en elle ? Peut-être que cela effacerait un peu de ce fardeau qu'elle portait, ce sentiment d'être une étrangère dans ce château de pierre, dans cette vie qu'on lui avait imposée.

Shearazad ferma les yeux un instant, imaginant c'est qu'elle deviendrait avec cette transformation. L'image dans son esprit était à la fois séduisante et inquiétante. Cela lui donnait un pouvoir, une maîtrise sur son apparence, mais également une sensation étrange de reniement. Comme si en changeant cette aspect d'elle-même, elle trahirait un de l'héritage de son père, et peut-être même une partie de son identité.

Elle ouvrit les yeux, et un reflet lui renvoya son expression indécise. La tentation restait présente, mais pour l'instant, elle se contenta de passer une main dans ses boucles, les redéfinissant du mieux qu'elle pouvait. Peut-être qu'un jour, elle tenterait cette transformation, juste pour voir, juste pour savoir ce que cela ferait d'être un peu différente, un peu moins elle-même. Mais ce jour là n'étais pas encore arrivé.

LOCKED || AEMOND TARGARYEN• Où les histoires vivent. Découvrez maintenant