LOCKED || AEMOND TARGARYEN•

14

Elle n'osait pas bouger, presque paralysée sous ces légers vêtements qui semblait coller à sa peau, à la fois oppressant et éphémères. Son coeur battait si fort, qu'elle avait l'impression que chaque battement résonnait dans la pièces silencieuse. Aemond, avec un calme déconcertant, jouait avec le collier entre ses doigts, son visage impassible, l'air détaché comme si il pesait chaque mouvement, chaque respiration. Ses yeux, pourtant, disait autre chose. Ils étaient fixés sur elle, brûlant d'une intensité qu'elle n'avait jamais vu auparavant, comme s'il cherchait à percer ses défenses , à découvrir ses secrets les plus enfouis.

Il s'approcha lentement, réduit encore la distance qui les séparait, jusqu'à ce que leur souffle se mêle presque. Shearazad ne bougeait pas d'un pouce, son corps tendu comme une corde prête à se rompre, mais son regard restait ancré dans le sien, défiant, indomptable. Elle sentait l'air se charger d'électricité, comme si l'univers entier retenait son souffle attendant de voir ce qui allait suivre.

Leurs corps n'étais qu'à quelque centimètres l'un de l'autre, si proche qu'elle pouvait sentir la chaleur de sa peau, l'odeur subtile de son parfum. Une tension invisible, palpable, semblait se matérialiser autour d'eux, comme un fil tenu pouvant se rompre à tout moment. Elle finit par se tourner, offrant sa nuque délicat à Aemond. Il hésita un instant, ses doigts effleurant sa peau alors qu'il attraper doucement le fermoir du collier.

Elle sentit son souffle chaud contre son cou tandis qu'il attaché le bijou, ses doigts légèrement tremblant. Chaque contact aussi infime soit-il envoyé une vagues d'ondes à travers le corps de la princesse. Le collier, enfin fermé, semblait plus lourd qu'elle ne l'avait imaginé, comme si il symbolisait bien plus que ce qu'elle avait cru vouloir.

Elle tenta de se retourner, son corps prit d'un frisson trop intense, mais les mains d'Aemond se posèrent fermement sur sa taille fine, la rapprochant un peu plus de lui, son dos semblait frôler son torse dur, l'empêchant de bouger. Ses doigts s'enfoncèrent légèrement dans la soie de sa robe, comme s'ils voulaient la gravé dans sa chair, l'imposer à rester là, dos a lui. Il approcha son visage de son oreille, et elle sentit son souffle chaud caresser la peau délicat de son cou, faisant naître un frisson involontaire qui parcourut tout son être.

« La prochaine fois que tu quitte les murs du Donjon, » murmura-t-il, sa voix basse et teintée d'une menace à peine voilée, « j'ôterai moi même la tête de ta chère servante de ses épaules. »

Les mots s'enroulèrent autour d'elle comme une corde de invisible, serrant son coeur dans une poigne glaciale. « Je t'en fait la promesse, chère nièce. » Sa voix étais douce presque un murmure, mais chaque mot portait le poids d'une menace implacable. Aemond s'approcha encore, sa main se posa sur sa tête avant de déposer un baiser sur sa tempe. Ce geste d'apparence tendre, avait une froideur étrange, une possessivité brutale qui fit frissonner Shearazad jusqu'à la moelle.

Elle ferma les yeux un instant, rassemblant toute ses forces pour ne pas fondre en larmes là, dos à lui. Sa respiration se fit plus profonde, comme pour calmer les battements de son coeur. « Sors, s'il te plaît, » murmure-t-elle d'une voix presque inaudible, chaque mot chargé de supplication. Mais Aemond ne bougea pas. Ses mains, toujours posées sa taille, se resserrèrent encore, ses doigt s'enfoncer dans sa peau avec une fermetté presque douloureuse, comme s'il voulait marquer son emprise sur elle, imprimer sa volonté dans sa chair.

Le silence s'étira, pesant, étouffant. Elle pouvait sentir sa présence glaciale comme l'hiver, une présence qui semblait consumé tout l'air autour d'elle, rendant chaque respiration difficile, chaque seconde plus insupportable. Aemond ne repondit pas tout de suite, il ne quitta pas non plus ses appartements. Il restait là, immobile, comme une ombre menaçante. L'air entre eux devenait irrespirable, charger de tension et de quelque chose de plus sombre encore, un jeu cruel de pouvoir et de contrôle.