LOCKED || AEMOND TARGARYEN•

22

Les rues de la ville étais étrangement calmes à cette heure de la nuit, plongées dans une obscurité épaisse et silencieuse par quelque torche vacillante sur les façades des maisons. Shearazad et Tyana se glissèrent dans les sombres ruelles, se faufilant entre le mur et la pierre, chaque pas mesuré, chaque respiration contenue. Elles savaient que la moindre erreur pouvait leurs coûter cher.

Le port n'étais plus qu'à quelques rues, mais le chemin étais semé d'embûches. Elles devaient éviter les patrouilles de la garde de la ville, qui pourrait rapidement reconnaître Shearazad. Des bruits de pas et des éclats de voix, plus proches qu'elles ne l'auraient espéré, les obligèrent à se cacher derrière un tas de caisses abandonnées. Leurs cœurs battait à tout rompre, synchroniser avec l'urgence de la situation.

Tyana jeta un coup d'œil au coin de la rue et murmura, « ils se dirigent vers le nord. Nous devons contourner par l'est, cela nous ferait perdre un peu de temps mais, c'est plus sur.

La princesse acquiesça d'un signe de tête, son regard fixé sur le mouvement des gardes. Elle ne pouvait pas permettre d'être capturé maintenant. Elle prit une inspiration profonde et suivit Tyana alors qu'elle se faufilaient dans une petite ruelle à peine éclairée par la lueur d'une lanterne suspendue. L'odeur de sel et de poisson séché flottait dans l'air, leur rappelant qu'elles étaient proches du port.

Leur marche silencieuse les mena jusqu'à une ruelle étroite qui longeait un entrepôt abandonné. Elles se tapirent dans l'ombre des murs, progressant lentement jusqu'à atteindre une autre intersection. Là, elles aperçurent enfin les quais du port, leurs silhouettes sombres se découpant contre la lueur de la lune se reflétant sur l'eau noire.

« Nous y sommes presque, » chuchota Tyana. « Le navire du capitaine Revas est le troisième à partir de l'extrémité sud. »

Shearazad sentit un mélange d'excitation et de soulagement l'envahir. Leur évasion était presque réussie. Elle s'apprêta à descendre vers le quai lorsque des bruits de pas lourds résonnèrent derrière elles, accompagnés du cliquetis d'armures. Tyana et Shearazad se figèrent.

« Par ici ! Je crois avoir vu quelqu'un ! » cria une voix derrière elles. Les gardes. Leur temps était compté.

« Viens, » souffla Tyana, saisissant la main de Shearazad. Elles coururent à toute vitesse vers le bord du quai, se faufilant entre des caisses empilées et des barils abandonnés. Les cris des gardes s'intensifièrent derrière elles, leurs torches illuminant l'obscurité. Les ombres dansaient sur les pavés tandis que Shearazad et Tyana se glissaient de cachette en cachette.

Elles atteignirent enfin le navire du capitaine Revas, un vaisseau solide au bois sombre et à la proue ornée d'une figure de sirène. Le capitaine, un homme aux cheveux grisonnants et à l'air bourru, les attendait déjà sur la passerelle. Il les salua d'un signe rapide de la main, son regard scrutant l'obscurité derrière elles.

« Dépêchez vous, » murmura-t-il d'un ton urgent « les gardes patrouilles plus que d'habitudes, ils doivent savoir que vous êtes ici. »

Shearazad suivit Tyana et le capitaine, ses pieds glissant sur les planches humides du pont. Le vent marin s'engouffrait dans ses cheveux, mêlant le parfum salé des vagues à l'odeur de bois vieilli et de goudron du navire. Pourtant, malgré l'air frais et la liberté tout juste arrachée aux griffes du Donjon Rouge, une étrange lourdeur pesait sur son cœur. Un sentiment diffus d'insécurité, d'alarme, qui la traversait comme une lame glacée.

Elles suivirent le capitaine à travers une série de portes, se faufilant dans les entrailles du navire. Chaque porte franchie semblait les plonger plus profondément dans l'obscurité et l'inconnu. Les torches accrochées aux murs projetaient des ombres vacillantes, allongeant les silhouettes des marins qui passaient rapidement, leurs visages creusés par des années de mer et de secrets tus.